15.2.07

1:19 PM : L'amour, c'est comme les cafards

C'est débectant chez les autres, pis va t'en débarasser quand c'est chez toi.

Vous aurez remarqué que cette année au moins, j'ai évité le marronnier sur la St Valentin c'est caca c'est cucul c'est poignon poignon. Non parce que chaque année je me fais avoir, je fais un truc, et puis je me rends compte que j'avais écrit ca vachement mieux l'année d'avant.

Mais la vérité, c'est surtout que comme le foie gras malade des oies, le marasme, le mal être et la souffrance morale (parce que physique, ca s'écrit moins bien) c'est ce qui se vend le mieux, et moi, je veux pas vendre, on l'aura compris, mon but avoué est de décourager les 3 lecteurs qui restent une bonne fois pour toutes.

Non mais je dis pas de conneries n'empêche, sur le foie gras hein. Et puis c'est pas vrai que de nos jours en fait, de tous temps y'a que trois trucs qui ont du succès (et donc troncher les radasse et faire la grosse caillasse) : le rire, la tristesse, et les poils. Probablement parce que ca fait dénominateur commun. Vous noterez avec moi (15/20) que le bonheur, lui, n'en fait pas partie. C'est pas pour rien que y'a les Grandes Tragédies, et pas les Grandes Mélodies du Bonheur. Les amoureux sans histoires nous les cassent, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes. On s'en branle qu'ils soient heureux : si on l'est nous, pas besoin de connaitre le leur, de bonheur, puisqu'il est forcément intensément merdique à côté du nôtre ; et si par contre on est malheureux, ces batards qui ont une belle vie nous donnent envie ou de nous pendre, ou de leur péter les rotules à grands coups de pavetons(selon le degré d'alcoolémie). Et vous noterez que les gens heureux, ou malheureux-mais-qui-veulent-faire-genre, ne s'affichent jamais autant qu'à la Saint Valentin. Ca se passe des petits mots en cours avec des gros clins d'oeils "eh les mecs, nous on nique ce soir", ca gloussote en terrasse, ca filme de 20h30, ça bateau mouche, ca "non merci, on a déja baisé" même plus les pakis qui vendent des roses dans les bistrots, c'est dire le degré d'affiche minable parce qu'en ce jour, on peut sans rougir (en théorie).

Du coup, la réaction naturelle et presque spasmodique à ce déferlement de mielleux, c'est d'être doubleplus ronchon, et partant de casser les noix à tout le monde. Ou alors, de faire une grande crise "ils sont heureux et moi je suis tout seuuuheuheuheuuuul" et s'ouvrir les veines, et franchement, se flinguer sur une connerie aussi mercantile, c'est en dessous de tout, on en conviendra. Pourquoi pas se flinguer à Noël, aussi ? Non, non, on a sa fierté, ou on devrait l'avoir.

Aussi, cette année, et les suivantes, je fais le voeu d'ignorer. Parce que finalement, si on peut être assez con pour trouver la Saint Valentin romantique, ou plaisante, ou même simplement notable, on est assez con pour aimer sa vie par dessus le marché. Et ça, ça risquerait de vraiment m'énerver.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Erst wenn die Wolken schlafen gehen
Kann man uns am Himmel sehen
Wir haben Angst und sind allein...
Und Gott weiss ich will kein Engel sein !

Rammstein - Engel


11.2.07

11:48 PM : !posted

Nous irons buter, rageurs,
Les tyrans qui nous exploitent,
Nous irons foutre le feu
A leurs palaces et leurs femmes,
Nous irons foutre des coups d'boule
Dans les colonnes de blin...

Hein ? Quoi, ca vous irait pas des lyrics comme ca, vite fait ? Oui, non, mais je sais bien que ca fait déja plus d'un mois, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? J'y peux rien moi si rien ne vient, si même l'impetus d'écrire ne vient pas.

La vérité c'est que j'ai sincèrement l'impression d'être éteint depuis quelques semaines. Eteint comme une télé, je veux dire. Plus de son, plus d'images, plus d'envies surtout. Enfin si, plein même, mais rien pour les réaliser. Cable débranché (in more ways than one).

Le pire, c'est que je sais pertinement le pourquoi du comment, le comment changer aussi. Mais je le ferai pas, parce que je veux pas vivre avec ce choix-là, ces conséquences-là. D'autant que savoir est un verbe trompeur. Alors bon, j'attends la pluie (NdT : ceci est une private joke, circulez).

This is your life, thisisyourlife thisisyourlife and it's ending one minute at a time. Oui, je viens de revoir Fight Club, ce qui n'arrange pas les choses. Mais si on y réfléchit bien, ma bio est une longue série d'anecdotes n'arrangeant pas les choses. C'est vrai pour vous aussi, notez bien.

Nous sommes des créatures de contes de fée, littéralement. J'ai passé une demi heure aujourd'hui à relire un livret de chansons enfantines de mon enfance (mais si, vous savez, Meunier, tu dors ? La mère Michel et son greffier, tout quoi). Je me demandais pourquoi ma frangine tenait à avoir ces chansons de notre jeunesse pour sa fille à elle, pourquoi finalement ces chansons étaient restées des chansons pour enfant depuis leur création - et vu le vocabulaire, elles datent pas d'hier. Il y'a évidemment une part de recréation de soi dans l'élevage, pardon, dans le fait d'élever un gosse. Mais ça va plus loin que ça : tout ce que nous sommes, en tant que bêtes pensantes, tous nos concepts, toutes nos idées, toutes viennent de ça. Des comptines, des histoires qu'on nous a racontés gamins pour nous préparer aux histoires qu'on nous raconterait ados pour préparer le terrain histoire qu'adultes on croie à des histoires comme "la Liberté" ou "on vit dans une démocratie de droit". Petits mensonges pavant la routes aux grands. Croire à quoi que ce soit, ce n'est jamais qu'en revenir à Cadet Rousselle, tout simplement. Quelle que soit l'objet de la croyance, d'ailleurs - dieu, la solidarité camarade, le bonheur, et même la mort : tout cela n'est que ce qu'on accepte de créer pour soi. Une illusion auto-entretenue.

Peut être suis-je influencé par une certaine forme de solipsisme (la faute à ChatFou, si vous voulez savoir) en affirmant cela, mais de vos, de nos plus petites à nos plus grandes cases, tout est homemade. Souvenirs compris. Futur compris. C'est vertigineux, n'est-ce pas ?

Attendez, attendez, je vous dis pas que vous êtes mes space monkeys et qu'aujourd'hui vous devrez faire sauter votre appartement. A vrai dire, c'est probablement tout à fait très bien de rêver le tiers provisionnel ou l'Amour. Si ca ne l'était pas, ca ne nous aurait pas porté jusque-là dans nos vies (joker, en ce qui me concerne ;) ). Mais il est probablement tout aussi important de réaliser la vacuité de l'ensemble, l'intangibilité. Peut être pas, notez. Peut-être que réaliser cela, c'est déja un peu ne plus y croire pour de vrai, à fond, de tout son coeur, comme les enfants peuvent croire les choses; et partant ne plus être humain. Hihi, ca me rappelle un commentaire rigolo. Il serait temps que je retourne faire de la grosse caillasse et tringler des bonnasses, non ?

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : oh, anecdotiquement, je me suis également offusqué l'autre jour en pensant à la Sainte Famille : "Le père, le fils, le saint-esprit" : et la mère dans tout ça ? J'aurais des seins, je me plaindrais vachement.

Have you ever had a dream ?
Or is life just a trip ?
A trip without chances,
A chance to grow up quick ?!

Guano Apes - Open Your Eyes