28.10.06

9:46 PM : Déja 15 jours ?!

Rendez-vous compte : j'ai pas posté depuis tellement longtemps que le cookie Blogger avait expiré. Trop de choses à oublier ces jours-ci, décidément. Genre, poster, donner des nouvelles, rappeler les gens qui font hurler le portable, tout ça... Ouais, ouais, un jour.

Je sais pas exactement pourquoi la scansion de Benoît Doremus (si vous connaissez pas, c'est un genre de Renaud next-gen, même que justement y'a une chanson de lui sur le dernier Renaud, "Rien à te mettre" (je vous épargne le mauvais jeu de mot, promis)) me fait autant tripper - toutes ses chansons sont sur le même rythme, avec la même intonation na-na-na-na-na-NIN, NIN-NIN-NIN, na-na-na, mais ca me fait germer des paroles dans la tête aussi longtemps que je n'arrive pas à en sortir "J'apprends le métier", soit euuuh... longtemps. J'ai même pas à réfléchir, ca vient tout seul (et sa voix en colère avec) alors que j'essaye désespérément de penser à autre chose. Oh, et c'est très, très mauvais, aussi. Voyez plutôt un exemple...

Je marche dans les rues, j'ai nulle part où aller
J'écoute juste mes s'melles qui claquent sur le pavé
Je marche déja plus droit, je suis même pas bourré
Mais c'est tout l'temps comme ca quand j'regarde que mes pieds
Je marche vachement vite, mon pas est décidé
Et les talons qui claquent c'est pas *que* pour frimer
C'est pour marquer un rythme, c'est comme si je chantais
Dans ma tête y'a un riff de guitare saturée...

Je marche vite
Tout l'temps
Je sais pas depuis combien d'temps...

Si je marche aussi vite c'est pas pour rattraper
Ni le dos d'un grand homme ni le cul d'une poupée
Je fuis pas non plus un avenir, un passé
C'est juste ma façon de faire croire que je sais
Que je sais où je vais, que j'ai une direction
Mais en fait j'ai pas d'but, juste la peur d'être un con
La peur de m'être trahi, celle d'être un vieux ringard
Alors me reproche pas de m'raconter des histoires !

Je march' vite
Tout l'temps
Je sais pas depuis combien d'temps...

Et je speede dans les rues, les poings au fond des poches
Je vois même pas les gens, rien à foutre d'être moche,
Je m'imagine cavalier, passant tout à la torche
Les affiches et les pubs, les mémères et leurs mioches...
Refermé sur moi même, Maiden dans les oreilles
J'ai la gerbe de ce monde où on est tous pareils
Moi aussi, j'aime pas ça, mais j'peux pas me mentir
J'ai joué, j'ai perdu, ca m'fait presque plus souffrir

Je march' vite
Tout l'temps
Je sais pas depuis combien d'temps...

J'ai encore au fond d'moi le gentil énervé,
Le petit con rebelle, l'amoureux survolté
Le pénible utopiste, l'incurable abruti
Qui croit qu'le monde est beau depuis qu'il est tout p'tit
Tous ceux-là et bien d'autres, mais ils me parlent plus
Ils se taisent, ils comatent, et sans eux j'ai plus d'jus
J'ai juste mes grolles, rangeos même pas coquées
Pour shooter dans les couilles de tous les enculés
Heureusement qu'j'les évite, je serais bien avancé
J'me f'rais tanner la gueule, j'me prendrais une branlée
Vu comme ils sont nombreux, et vu comme je suis musclé...
Bon d'accord, j'en rajoute, j'me fais mon cinéma
Je serai pas tout seul pour le dernier combat
J'ai toi et tous les potes devant qui je veux pas
Passer pour une fiotte, je veux pas baisser les bras
Mais quand même, j'tiens à dire que moi et mon armée
De souvenirs aigres-doux, quand on sera assimilés
Par la connerie en masse, les gens préformatés
J'sais pas si on saura encore lancer des pavés...

Je march' vite
Tout l'temps
Je sais pas pour combien de temps...

J'avais prévenu, vous noterez. Oh, et puis quand j'aurai plus la flemme de le faire, je vous caserai du Dorémus sur la radio (570 jours depuis la dernière modif ?! Dayyymn...) comme ça je serai pas tout seul à faire dans l'alexandrin de chiottes (calembour) sur ce blog.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

EDIT : Done, vous pouvez trouver ça sur la radio, qui se trouve tout tout tout en bas de la page, au cas où vous auriez oublié depuis le temps (et qui vous en blamerait ?). Et si ça vous intéresse encore, sachez que dans ma tête, la petite éjaculation ci-dessus est chantée par ledit Dorémus (eh ouais, c'est people ma tête) à peu près exactement comme "J'apprends le métier", les couplets comme les couplets, et le refrain comme la fin changeante du refrain. Je sais pas pourquoi, mais bizarrement une fois avec le bon rythme et la bonne diction, ca passe mieux. Oh, et entre temps je me suis rendu compte qu'il rimait ses césures aussi, donc qu'en fait il chante pas des alexandrins mais des hexasyllabes. Donc, qu'il est plus doué que moi, en gros, mais c'était déja un peu évident, ca ne fait que creuser un peu le trou.


13.10.06

1:15 PM : 36-15 MYLIFE

Je vous parle d'un titre que les moins de 20 ans ne peuvent pas capter...

Aujourd'hui, j'ai eu la confirmation (enfin, c'est peut être un peu pompeux, voire mensonger, de dire "la" au lieu de "une autre") du fait que je suis vraiment un emmerdeur, et ce jusqu'au fond de mon âme, même malgré moi. Histoire en deux parties : tout d'abord, en rentrant combler un trou de midi de 2h chez moi, un lycéen, lui aussi comblant un trou de midi, m'alpagua en ces termes : "Excusez-moi monsieur, vous auriez une cigarette ?". Tout en lui faisant remarquer que si c'était pas la première fois qu'on me faisait tâter du monsieur, c'était par contre la première fois qu'on me vouvoyait pour me taxer une clope, je me suis senti pousser des rides. Surtout quand je me suis rattrapé de justesse avant de lui dire que "y'a pas si longtemps que j'étais sur les mêmes bancs que toi, petit" (sans rire. J'ai failli donner du "petit" à un metalleux de deux têtes de plus que moi). Il m'a souri en partant. J'ai eu la vague impression qu'il se foutait gentilment de ma gueule, et la nette impression que j'étais non seulement vieux, mais vieux et con et chiant.

En rentrant des cours le soir, par contre, j'ai failli mordre une semi-vieille un tantinet bourgeoise (mais ca va avec le bled où j'habite, passé 25 ans c'est plutôt rare d'y voir un jean, sans parler d'un string qui en dépasserait) dans laquelle je faillis rentrer en sortant du même parc sans regarder et qui à mon "oh, pardon" a répondu par un "pardon, jeune homme" un peu hautain (mais, là encore, c'est surement l'ego parano qui parle).

Force m'est donc de m'analyser ainsi : essentiellement, je voudrais que les jeunes me voient comme un jeune, quelqu'un comme eux, cool, trendy, fashion (gros coup de vieux, les mots qui me sont venus avant de trouver ceux-ci sont "dans le vent" et "hip"), avec qui on pourrait parler de manif contre la guerre, en un mot : baisable. Je veux que les plus-vieux-que-moi me respectent, me jugent à leur niveau, mature, non-crétin-de-jeune, en un mot : baisable.

Oui, donc au final, je suis peut être moins emmerdeur que bite-à-pattes. Plus je vieillis, plus je me change en garçon.

A part ça, j'ai repris les cours avec bonheur pour la première fois de ma vie. J'aime pas trop crier au loup des fois que, mais il est possible que j'aie enfin fini par trouver un truc qui me plaise plus de 3 mois - je trippe comme un gamin à apprendre qu'en français on ne devrait pas dire "5 soldats ont perdu la vie..." mais "5 soldats ont trouvé la mort", mais qu'on le disait rapport à l'anglicisme envahissant (et je suis sur que les plus imaginatifs d'entre vous m'auront suivi dans mon petit "c'est fou comme la vision du monde n'est pas la meme d'un langage à un autre") ; à réaliser après qu'on m'en ait expliqué la règle que ah, tiens, oui, en français les pays en -e sont féminins et les pays en -autrechose sont masculins (j'ai eu en l'apprenant le même instant C'est-donc-çaaaaa que les anglophones de la classe. C'est marrant comme découvrir une règle que tu as suivi toute ta vie sans le savoir peut être grisant, comme sentiment. C'est probablement ce qui fait bander les scientifiques pratiquants. Et donc, je fais de la prose ?!) ; ou à finir par mettre la main sur une clever tournure pour traduire une saloperie de phrase à la con d'auteur de merde qui aurait mieux fait d'être comptable au lieu de tortionnaire, ce sale bâtard.

J'envisagerais même, non seulement d'en faire un job, mais d'y prendre plaisir. Décidément, je vieillis, et de plus en plus mal.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


5.10.06

7:49 PM : Them good ol' days

J'ai remarqué un truc un peu étrange dans toutes les représentations du passé modernes, enfin pas tant étrange (parce que bien compréhensible et même compris, non parce que des fois je comprends des trucs, souvent aux chiottes d'ailleurs. Les chiottes sont l'un des derniers endroits où l'on pense vraiment. Mais c'est déja un autre post, ça.) que très dérangeant à mes yeux.

C'est que, et ça ne date peut-être pas d'hier mais j'ai jamais pu sacquer Ben Hur, alors mater des films d'époque d'époque, rien que l'idée m'ennuie, c'est donc que tous les héros, et même parfois leurs adversaires, y sont fondamentalement modernes. De Braveheart à Kingdom of Heaven, de Jeanne d'Arc (oui, oui, je sais, un Besson, donc intrinsèquement exclus du palmarès, mais c'est pour montrer, môman) à The Patriot, tous les mecs à l'affiche ont des valeurs, des moeurs, des codes de conduite qui sont de notre époque. Tuer les prisonniers c'est méchant, les femmes ont le droit au respect, et même elles sont libérées et elles ont autant voix au chapitre que les hommes quand elles ne chargent pas l'ennemi elles-mêmes (non, non, là je parle pas que de Jeanne d'Arc), oui, même dans les ages les plus sombres de l'histoire on peut compter sur le Héros pour être ouvert d'esprit, tolérant, sentimental mais pas pédé, in touch avec ses paysans s'il est noble, amateur de paix dans le monde et de solutions humaines aux durs problèmes sociaux locaux, bref, un bôgoss d'Hollywood, quoi. Et d'un côté, c'est presque agréable, parce que quand je vais au ciné voir Braveheart starring Mel "Jews suck !" Gibson, c'est pas pour bouffer mon popcorn devant un docu d'Arte, c'est pour voir de la tripaille ballistique d'une part, et pour m'identifier au noble paladin écossais d'autre part (alors que le réalisateur, pour sa part, ne parle du passé que pour parler autrement du présent, au fond). Admettons.

Mais c'est aussi dangereux, parce qu'à coups de "film basé sur des faits historiques" et autres consultants en véracité, le spectateur, même si c'est Kobal2, qu'il connait un peu son Histoire et qu'il a un bulbe en état de marche tant qu'il ne marine pas dans la bière et qu'il n'est pas en présence de nanas, finit par croire que, fondamentalement, le passé c'est jamais qu'aujourd'hui avec des costumes différents.

Or, scoop : c'est faux.

Sans volontairement ressortir le marronier Vaquette mais chuis obligé, pour le coup : "l'Imposture, c'est croire que c'est pareil d'être anti-fasciste en 1945 et en 2002", et en évitant sciemment les omni-présentes références à la Seconde Guerre Mondiale qui est tellement si parfaite pour ça, on savait vraiment qui étaient les gentils et les méchants, hein ? ; et puis c'est si proche de nous (bon, le Vietnam, l'Algérie et l'Irak aussi c'est proche de nous, mais justement, un peu trop proche pour que ça soit vraiment comfortable), donc, en l'évitant et en ne se concentrant que sur l'antique+médiéval+Renaissance, ça donne non seulement un jugement supra biaisé sur les personnalités du passé (à base de "putain, quel bel enculé celui là ! Brûler des villages et tuer des civils ! DES CIVILS ! Tribunal militaire, merde, crime de guerre là, chuis témoin !") mais également une sorte de notion floue qu'au fond, si la technologie a vachement évolué autour de lui, l'homme non. Et, partant, ça trivialise d'autant tout ce qu'individuellement hommes et femmes (parce que c'est pas le tout de blogger, je veux aussi niquer derrière, alors s'agirait pas d'oublier les femmes, hein ?) ont pu se démener, se risquer, se battre et crever pour faire évoluer la société autour du bonhomme, et la cervelle de dedans le bonhomme. Quand tu trippes devant William Wallace qui beugle à ses péons qu'"ils peuvent prendre nos vies, mais pas notre Liberté !" (et quand tu fais abstraction du fait que ce cri de guerre fait, lui, abstraction de toute forme de sens, biensur), c'est facile d'oublier qu'à l'époque, in situ, et dans le vrai monde, "liberté", c'est même pas un concept, et c'est tellement éloigné d'une quelconque forme de réalité que Mel pourrait aussi bien gueuler "Eviv Bulgroz !".

Je sais pas si j'arrive vraiment à faire passer ce que je ressens et ce que je veux dire, d'une part clairement, et d'autre part sans passer pour un vieux con présumé FN. Je crois qu'essentiellement, ce que je veux dire, c'est que non, ne croyez ni Hollywood, ni les conservateurs, c'était pas mieux avant, quand on avait d'l'honneur et d'la morale ma bonne dame. C'était très, très loin d'être mieux avant. Que si vous croyez qu'Auschwitz constitue un sommet de l'horreur, well, you've just got another thing coming, baby. Que (et là, pontes d'Hollywood qui me lisez en masse, je m'adresse à vous) essayer de dorer (ou redorer) un blason en effaçant tout ce qui ne collerait pas dans le tableau n'est pas une stratégié winneuse à long terme, à moins de tenir absolument à un retour à l'armure de plaques (tellement in en boite). Et surtout, qu'essayer de comprendre, pire, de juger l'Histoire sans changer d'yeux à mesure que vous remontez les siècles, c'est non seulement injuste : c'est dangereux. Aussi dangereux, en fait, que d'essayer de comprendre, pire, de juger la politique actuelle de pays, d'invididus ou de cultures autres que les vôtres sans avoir fait 15 bornes dans leurs pompes. En résumé : l'ethnocentrisme suçe (z'avez vu ? Je fais des efforts pour limiter l'anglais).

Enfin bref, asi es ma vida loca.

I don't wanna be a hero,
But I'll stand and never kneel,
Freedom is well worth a dying !
Come we'll fight with heart and steel !

Grave Digger - William Wallace (Braveheart) (obligé, non ?)



3:52 AM : If you can't eat it, drink it, smoke it or fuck it...

I'm not interested. A.k.a. "c'que vous pouvez être cons, des fois"

- Ah, elle est en panne ?

- Mais... mais tu fais comment alors ?!

- T'as bien raison, gars ! C'est de plus en plus nul à chier. Surtout telle émission, j'te raconte pas, quand le mec il...

- Mais tu dois t'ennuyer alors, non ?

- Haaan, j'y arriverais jamais, moi.

- Pffff, comme c'est minable de se donner un genre comme ça. Pauv' bobo, va.

- Ha bon ? Pourtant y'a des trucs bien sur Arte, des fois.

- Oh ? J'te plains, c'est chiant ça.

- Ah bah alors t'as pas vu la dernière pub pour MaBiteDansTonCul(tm) ? Elle est trop cool ! Au début t'as...

- Ben ?! Comment ça se fait ?

Enfin bref, sixième année sans télé. Mais, manifestement, j'en ai pas besoin pour avoir les dialogues de "Plus belle la vie".

I drive really slow
In the ultra-fast lane,
While people behind me
Are going insane !
I'm an asshole !
Sometimes I park
In handicapped spaces,
While handicapped people
Make handicapped faces !
I'm an asshole !

Dennis Leary - I'm an Asshole