28.7.06

5:02 PM : Just your imagination

*wink*

Si vous êtes gamer vous en aurez déja entendu parler partout, si vous ne l'êtes pas je vous l'apprends : Blizzard a supprimé de son World of Warcraft (de mer... pardon, reflexe de fanboi) 59.000 comptes de goldfarmers. Et, philosophiquement, c'est beau comme un nouveau-né.

Revenons un peu en arrière pour nos lecteurs et trices moins au courant de ces choses de la technique. World of Warcraft est MMORPG, c'est à dire un jeu où 3000 personnes jouent sur le même serveur, le jeu consistant essentiellement à tuer des rats, vendre leur peau, acheter un gourdin plus gros, tuer des lapins, vendre leur peau... Brefle, à en quelque sorte remonter maillon à maillon la chaine alimentaire, jusqu'à vendre de la peau de demi-dieu pour acheter une épée tueuse de deux-tiers-dieu, le tout en racontant des conneries à ses copains sur le guildchat. Ces jeux se voulant univers parallèles, vie secondaire etc..., il s'y est très vite créé des communautés (qui parfois voyagent d'un jeu à l'autre), des modes de pensées, des ostracismes, un genre de monde réel en plus petit. Et, partant, une économie, via des systemes de vente entre joueurs, vente pour de l'argent fictif, la monnaie du jeu quoi.

Et puis, un jour, un type que j'aimerais bien rencontrer parce qu'il doit avoir le genre d'esprit à donner le tournis à un tire-bouchon, un type donc à décidé de quitter le jeu. Mais s'est rendu compte que quand même, ce serait dommage de détruire un personnage du jeu dans lequel il avait investi autant de temps. Alors il l'a vendu sur eBay. C'est à dire qu'en échange d'un paiement, il acceptait de donner les codes d'accès à son personnage, permettant à un tiers de jouir d'un perso haut niveau, bien équipé, riche en monnaie du jeu, le tout sans avoir passé le temps (et, à l'époque d'Everquest 1, ce temps était vaaaachement plus long qu'à, mettons, WoW, où on peut atteindre la limite du jeu en deux semaines de boulot)nécessaire à la création d'un tel perso en partant de zéro.

Sure enough, au bout de quelques mois les ventes de persos pour du vrai argent allaient bon train, suivies de près par les ventes d'objets de jeu pour de l'argent réel. Tu m'payes, on organise un RdV de nos persos, je te donne l'objet. Et puis, après tout, pourquoi s'arrêter là ? Alors on s'est mis à vendre de l'argent de jeu. Tu me donnes 10 dollars, je te donne 1000 pièces d'or. Déja, à cet instant, l'argent de jeu n'en était plus vraiment...

Et la meilleure preuve de cela, c'est que flairant du profit, des boites se sont montées pour exploiter le filon. Des gens prêts à jouer 12h par jour pour amasser les billets de monopoly qu'ils vendraient ensuite pour du vrai argent. Des gens qui en général utilisent tous les moyens possibles et imaginables pour "rentabiliser" leur temps de jeu, de farming. Qui joueront 5 persos à la fois pour tuer les monstres plus vite, qui attendront des heures durant que tel monstre respawn pour récupérer son épée dans le seul but de la revendre, qui verront d'un très sale oeil que des "vrais" joueurs s'immiscent dans la zone qu'ils occupent, qui achèteront ton argent de jeu 5$ pour le revendre 75$... On appelle ca un goldfarmer, et il est aujourd'hui impossible de passer à côté. Tous les jeux, tous les serveurs, tous ont leur poignée de "crews" aussi automatisés que le jeu le permet, qu'on retrouvera invariablement aux mêmes endroits à faire toujours la même chose, 24/7. Ca énerve souvent les joueurs qui sont là pour jouer. Ca énerve encore plus les boites qui sont à l'origine des MMORPGs, parce que merde quoi, si quelqu'un doit se faire du fric sur le jeu, c'est eux, chier, putain, quoi. Il y'a aussi surement un argumentaire moral ou éthique à cela, mais arrêtons de déconner 5 minutes, on parle d'éditeurs là.

Aussi entre les éditeurs et les farmers se joue une version light de la guéguerre entre les majors et les pirates, les premiers rivalisant de moyens redondants pour les tenir à bout de bras, les seconds jouant d'ingéniosité de plus en plus sournoise pour passer à travers, beaucoup d'éditeurs finissant par baisser les bras et, sinon tolérer, au moins laisser faire en répétant que c'est Mal. Sauf Blizzard, donc, qui bannit d'un coup sec 59.000 joueurs suspectés d'en être, à la veille d'une extension du jeu qui plus est.

Comme l'ont (abondament) noté les joueurs, si les platfarmers existent encore, c'est qu'il y'a un marché, et des gros sous à se faire. Ca à beau encore etre super honteux d'avouer qu'on a acheté son armure sur eBay, ca se fait surement beaucoup plus que ca ne se dit. Et donc, si y'a du gros sous sur la table, ils vont pas lâcher le morceau si facilement. Ils vont très probablement juste racheter de nouveaux comptes et recommencer. Et donc, Blizzard a finement gagné 59.000 * 40$ (le prix d'un compte) = 2.3 millions de dollars (de *vrais* dollars), plus 59.000 * le prix de la future expansion, tout en s'affichant comme parangon de vertu et en se faisant de la pub comme étant une boite qui se bat contre les dérives, ELLE, alors que le concurrent, la, bon, nous on dit rien hein, on vous laisse tirer vos conclusions n'est-ce paaaaas. Mais pour acheter chez nous c'est par ici, si vous voulez.

Et je trouve tout cela fascinant.
Fascinant comme cet argent de jeu a su devenir argent réel, sans être émis par quelque gouvernement que ce soit (paraitrait même qu'une vraie économie parallèle existe, où les gens payent des services réels avec de l'argent de jeu. Je ne sais pas si j'y crois, mais ca serait au final pas si incroyable).
Fascinant cette barrière qui s'estompe entre le concret et ce qui n'est que vue de l'esprit, un chateau en air au milieu des nuages essentiellement.
Fascinant encore cette mise en abîme du concept même d'argent. Ce serait surréaliste si ce n'était pas, au fond, absolument logique.
Fascinant le décalage entre celui qui paye 10$ une simple ligne de code (parce qu'un objet du monde de WoW, ce n'est...que ça), et celui pour qui ces 10 dollars représentent un mois de bouffe (voire qui farme le gold pour ledit mois de bouffe ;) ).
Fascinant enfin comme tout cela semble aujourd'hui si naturel, si omniprésent, si banal façon "c'est le systeme, on n'y peut rien, c'est comme ça (je suis un gros con, je suis un gros con)", quand en 1998 encore on riait gras dans Joystick de ces gens assez cons pour acheter un perso (ca, ou avoir un téléphone portable). Décidément, plus va le net, moins les nations existent... ce qui serait mieux si elles n'étaient pas remplacées par des sociétés à but très lucratif. Mais c'est déja un pas en avant.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

27.7.06

9:11 PM : Attention, n'importe quoi

Ne pas se (re)jeter dedans.

C'est l'été, c'est le 15 aout (oui, bon, dans 15 jours, vous comptez *vraiment* me reprendre au bout d'à peine 20 caractères ?), et comme l'Histoire n'est qu'un éternel recommencement, c'est la guerre. Euh, non pardon, je voulais dire (parce que je suis ici pour parler de trucs importants, pas de bêtes inconnus qui meurent) que le marronier "perdez 20 kilos pour l'été !" refait les devantures de kioskes.

On notera déja l'implicite (ou le non-dit, c'est selon) d'une accroche pareille. Parce que forcément, ca veut aussi dire "en hiver, vous pouvez être de gros sacs de lard, vous vous en foutez, vous serez en pull et ca se verra pas dans le bar, alors ça fera une belle surprise au garçon qui vous effeuillera après, comme ca le lendemain vous pourrez, au choix, avoir rencontré le prince charmant de vos rêves, celui qui vous aime quelle que soit votre apparence, ou alors vous aurez un post sur les hommes tous des goujats enculés connards superficiels, c'est win-win". Oui, tout ça d'impliqué en 5 mots, ah ils sont forts ces enculés journalistes.

Ca m'amuse d'autant plus que cette fameuse surprise à l'effeuillage, avant c'était tout le temps. J'entends qu'à l'époque où il y'avait 8 couches de jupons et 3 corsets entre la femme et l'Univers, les mâles n'avaient finalement pas la moindre idée de l'apparence de leurs conquêtes, hormis celle des bouts qui dépassaient. Hors, maintenant que la mode féminine estivale est au plus-à-poil-j'm'enrhume, jean taille basse avec les poils qui dépassent (si, si, ne criez pas au réac, j'ai été témoin. Etrangement, ca m'a instantanément plaqué derrière la rétine l'image de Clavier dans "Les Bronzés". On fait mieux comme appel au viol) et débardeur que si on osait on sortirait avec juste un post-it sur les tétons, forcément, il s'agit de mentir avec son corps plutôt qu'avec ses fringues (car la séduction est toujours un mensonge. Les mecs mentent avec la bouche en disant qu'ils sont PDGs, sportifs, pétés de thunes, de gauche et amoureux de toi, les femmes mentent avec tout leur corps. Si, si. Talons hauts ? Tu mens, t'es pas si grande. Maquillage ? Tu mens, t'as la peau plus pâle, les yeux moins brillants. Wonderbra ? Je fais caca aussi ou tout l'monde a compris ?).

Parce que oui, là encore, c'est histoire de mensonge. Dans "perdez 20 kilos pour l'été", il y'a aussi "dans la vraie vie vous êtes un peu boulotte, mais en vacances vous allez rencontrer des gens qui ne vous connaissent pas, alors si ils vous croient anorexique pour de vrai, hop, c'est dans la poche, vous allez baiser comme des porcasses !". Quelle torture que de vouloir séduire...

Surtout en partant sur des bases fausses. Parce qu'entre nous, le look je vomis après les repas, côtes saillantes et cuisses aérodynamiques comme le rêve d'un ingénieur, entre nous hein... Ca pue.

Je parle peut être pas pour tous les mecs quand je dis ça, remarquez, mais du haut de mon expérience personnelle, et de discussions murgées entre éminents bitologues, je vous le dis comme je le pense, les maigres volontaires, c'est vraiment rien que des emmerdeuses. Ca vous névrose à la figure quand ca prend cent grammes. Ca reprend pas de la paella à table (ou pire, ca refuse d'en reprendre, mais ca pique dans votre assiette). Ca se pâme devant une simple entrecote de deux livres. Ca chipote même devant le plan charcuterie/DVD ! Pour analoguer cultivé, je vous dirai que la femme qui manifestement ne bouffe pas juste pour rentrer dans son maillot 3 tailles en dessous, c'est celle qui met de l'eau dans son Figeac 71.

Alors je vous en conjure femmes de France, de Navarre, de Belgique et d'ailleurs, femmes en burkas, même les femmes dumondoubienputains : n'essayez pas d'en être, et arrêtez de prendre la tête à votre balance. Tiens, je plagie encore, mais c'est parce que j'ai plus d'idées : ca ne nous concerne pas d'étreindre des squelettes, à nous, les hommes qui sont pas là que pour un headshot. Je dirais même plus (on parlait des Dupondt dans les commentaires) : le mec que vous n'arriverez pas à séduire sous prétexte qu'il renacle à la moindre ébauche d'une rondeur, celui-là mérite de se branler. Des xylophones, y'en a plein les pornos, en plus, il y trouvera son bonheur.

Enfin bref, asi es ma vida loca. (demain : les poils)

22.7.06

12:15 AM : La plus belle arnaque du monde

après la religion biensur

Je réfléchissais (en lisant Going Postal, qui décidément, est moins un Discworld qu'un assaut brutal contre le capitalisme triomphant) au système bancaire, et à comment on en était arrivé là. J'arrive à peu près à en discerner les origines - un type qui emploierait des tas de grands types avec des fusils, qui se serait payé une grosse boite en fer, et qui dirait "sous le matelas on va vous le piquer, mettez vos sous chez moi, vous m'en donnez un peu mais le reste, sur comme tout, mate les fusils, mate le coffre, gros !". Ce qui évidemment est un grand cadeau fait au crime organisé, on arrête pas le progrès, centralisation über alles. Whatever. Jusque là je suis le bizness.

Mais à un moment donné, un génie comme les autres a du se dire que c'était dommage, tout ce tas de fric qui dort dans la boite en fer. Peut être qu'il restait après la fermeture pour regarder dans la boite en fer, rêveur, et qu'il faisait semblant que tout cet or, c'était à lui. Toujours est-il qu'il a commencé à le prêter - y'a pas d'crime, là, monsieur. Je te prête un sac d'or qui appartient à un autre de mes clients, mais tu vas me le rendre et il en saura rien. Par contre, si tu me le rends pas, je suis dans la merde. Heureusement que j'emploie des mecs avec des fusils, hein ? Tu m'suis ? (Le prêt avec interets s'apparente toujours, peu ou prou, à de l'extorsion. Les mafieux viennent te péter les rotules, les banquiers viennent avec les flics te prendre tes meubles, same difference. La mafia n'est jamais qu'un retour aux origines de la banque - les gros mecs avec des fusils au premier plan de la réflexion). Et ca a marché j'imagine, puisque ca marche encore, et que c'est même ce sur quoi les banques se battent entre elles, ce pourquoi elles affichent plein de sourires sur leurs vitrines, "Jean-Paul sait qu'il a toute sa vie devant lui pour rembourser son PEL !". C'est, essentiellement, l'autre raison pour laquelle les gens vont dans les banques - pour avoir l'option d'emprunter du fric.

Jusque là tout reste logique, mais si on additionne les deux... Ca ne fait plus de sens. Parce qu'ouvrir un compte, ce n'est pas seulement mettre son argent dans la boite en fer, c'est aussi accepter que son propriétaire fasse mumuse avec, monsieur laissez nous faire, à la banque Truc on sait jouer votre argent mieux que vous. Vous voyez l'arnaque ? Non ? Toujours pas ? Vous êtes en train de payer quelqu'un (ouvrir un compte n'est pas gratuit, que je sache) pour qu'il ait l'occasion de se faire du fric avec le votre. Plein. C'est pas beau ça ? Evidemment cette élémentaire incohérence est camouflée derrière un tas d'autres choses - vous mettez votre argent en banque pour avoir le confort de la carte de crédit, pour les intérêts du compte (croyez moi, si votre banque peut se permettre de vous donner tous les ans n% de votre compte, c'est qu'elle se fait n0% dessus), pour les chèques. Pour pouvoir être payé, aussi - c'est assez mal vu de demander son salaire en cash. Car là aussi est l'arnaque : la banque a su s'imbriquer dans la société au point d'en être partie intégrante. La question n'est plus "mettre son argent en banque, ou non" mais "dans quelle banque mettre son blé".

Je me demande si les banquiers, petits et grands, s'arrêtent, quelques fois, au milieu d'une transaction, pour contempler ce merveilleux tour de passe-passe (en costume et respectable, en plus - le bonneteau des seigneurs), pour s'en émerveiller ou en rire. Ou peut etre, simplement, mais encore une fois, j'ai rien compris. C'est probable, vous savez, moi et l'argent...

Enfin bref, asi es ma vida loca.

10.7.06

4:37 PM : I think I'm falling in hate with you

Je ne sais pas trop pourquoi elle m'a tant foutu en rogne, cette Coupe, cette année... D'habitude je me moque, ou je m'en fous, juste. Je ne sais pas pourquoi j'ai ressenti les brâmes et les mugissements incongrus des rues comme des insultes personelles. Pourquoi les chapelets de pétards m'ont tellement mis hors de moi, tellement donné envie de foutre une boule à celui qui les lançait de son balcon dans la nuit. Pourquoi les coups de corne de brume m'ont fait regretter de ne m'être jamais offert de mortier lourd. Pourquoi encore j'ai eu si honte, si honte ce soir de sortie en ville France-Espagne. Tout le monde criait, hurlait, chantait, souriait. Et moi j'avais honte. Mais je sais pas si j'avais honte d'eux qui se "donnaient en spectacle" (une expression pareille, dans MA tête... je me transforme vraiment en gros con aigri, ces années-ci), ou honte de moi de ne pas connaitre la liesse populaire. Moi qui pardonne toujours aux gens d'être cons (si, si, "pour de vrai" si, même si içi on dirait pas) tant qu'ils ne sont pas méchants, pourtant. Qu'est-ce qui a bien pu être différent ce coup-ci ?

Me moquant de la finale, un ami m'a dit que lui aimait bien ce patriotisme light, que les gens faisaient tellement la tronche et aimaient tellement pas être français d'habitude, que cette trêve dans le "tous des connards" lui faisait du bien, même si le foot, lui, bon, bof quoi. Et moi je l'ai repris sur son emploi du mot "patriotisme". Gros con aigri, vous dis-je. Mais passons, ou plutot reprenons : même si c'est pour une connerie, même si c'est second degré je m'exempte de la fièvre publique. Probablement parce que ca me ferait chier de me voir hurler pour un but (ou une bataille gagnée, ou whatever causes people to cheer in the streets...). Bizarre comme j'arrive si bien à me moquer des choses un peu "sérieuses" de moi, et pas à arrêter de me juger, de me regarder, de me reprendre en permanence sur le banal, sur le stupide, le bête fun. Faut toujours que ca soit compliqué... Je peux m'ouvrir un bras de désespoir et de rage mal contenue, et en rire à pleine gorge parce que c'est tellement ridicule tout ce pathos morbido-grandiloquent, mais mettre un costard-cravate ou agiter un drapeau, ou crier avec toute une rue de gros cons gentils et bourrés, non, ca, ca c'est trop moche, on dirait. J'ai jamais prétendu être cohérent, tu me diras.

C'est peut être de la bête peur, aussi. J'ai toujours eu peur des foules, des groupes, des bandes - parce que n'en ayant jamais fait partie ? Non, meme pas, j'en fus des cliques, et même parfois ca m'a pas fait chier. Je sais pas trop. Peut être aussi que tout connement ca a été un focus pour de la rage d'ailleurs ? Va savoir. Remets-moi plutôt un demi une fillette (hihu)

Enfin bref, asi es ma vida loca

9.7.06

10:50 PM : Dormir, enfin.

Bon, maintenant que c'est fini Wimbledon, vous allez ptêt nous lacher les couilles avec ça ? Hein ? (Espoir, n.m.)

(Pronostic : sur la blogosphère française, plein de frustrés aigris, plein d'aigris empli du même espoir que moi - pas UN "good game, Callaghan" pour les Italiens.)