27.6.06

5:42 PM : Apostolique, pas catholique, romain encore moins.

On l'a annoncé à plusieurs reprises dans les journeaux et sur le net, Saddam Hussein a entamé une grève de la faim pour protester contre l'assassinat d'un de ses avocats. J'éviterai le sarcasme facile - je sais bien que ne pas manger ne fait pas ressusciter les morts, vous aussi, et c'est facile de se moquer des initiatives stupides d'un homme qui à tant fait pour son pays par le passé. Un peu de dignité, je vous prie.

Non, ce qui m'intéresse le plus dans cette histoire, c'est que la grève de la faim a duré... un repas. Pas plus. Moins de 12h. De là à croire que c'était juste un avocat (haha) vinaigrette qui n'était pas passé... Ou alors, Saddam se foutait encore une fois ouvertement des médias, ce qui serait assez couillu de sa part.

Mais, s'il s'avérait qu'il fût sérieux, ce brave papa Noël me plongerait dans une honte affreuse. En effet, comme d'autres avant lui, et bien que ne me connaissant pas, il critique très sévèrement mon manque d'engagement politique. Il m'arrive en effet, plus souvent qu'à mon tour, de sauter des repas. Si. Parfois même deux d'affilée ! Et moi, pauvre nouille, esclave consentant et asservi du grand kapital, moi petit bourgeois de gosse de riche de merde, moi sale profiteur égoïste de la misère du monde je n'offre ces grèves de la faim impromptues à personne.

Alors je regarde ma vie passée dans son contexte politico-historique, et je vois, oui je vois maintenant tout ce que j'aurais pu mettre en branle si seulement je l'avais voulu. Toutes les décisions de puissants qui auraient pu être influencées, que dis-je, dictées par mon absence de faim. J'aurais pu ne pas avoir envie d'une énième plâtrée de nouilles pour le Timor oriental, pour le second tour du borgne, pour la guerre en Irak (cruelle ironie), contre Sarkozy et ses milichiens. J'aurais pu faire des tonnes et des tonnes de grèves de la faim pour libérer Mumya, ou pour protester contre l'assassinat de Khaled Kelkal. Pour demander la démission d'un peu tout le monde. Si je l'avais voulu, vraiment voulu, si j'avais seulement fait l'effort de prévenir la presse, on aurait déja vaincu le cancer et y'aurait la paix dans le monde. Mais non. J'avais juste pas faim.

L'Histoire saura peut être me pardonner de mon inconscience. J'étais jeune, those were my salad days comme dirait Bill Shakespeare. Je saurai m'amender. Je dédie ma grève de la faim de ce midi (je dormais) à la mise en liberté de Saddam Hussein, l'homme qui a changé ma vie.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


20.6.06

12:54 PM : Loi des séries

Révéillé à 10h pour un examen à ... 10h. Jusque là, ca va, c'est encore moi. Arrivée au métro, hors d'haleine, avec les premières fringues tombées sous la main, et des Doc's sans chaussettes. Délicieux supplice. J'ai déja la gerbe, mais c'est peut être juste le stress, et non l'impression de marcher sur des rasoirs. "Suite à un incident voyageur...". J'y crois déja pas.

15 minutes plus tard, merci d'avoir patienté, ding ding. Station suivante. "A la suite d'un problème technique..." putain mais non, quoi, non ! Je refuse, c'est tout. 10 minutes quand même. Station suivante. "Un incident technique sur la voie...". Ca y'est, j'ai compris. Le conducteur m'en veut. J'ai bien vu ses petits yeux cruels en sautant dans le train. Une tête de tueur vicieux, probablement pédophile, ancien nazi surement. Est-ce qu'une de mes ex lui ressemblait... Mais pourquoi ce type m'en veut comme ça ?! Saint-Lazare, l'heure, l'heure, quelle heure bordel ?! 10h50. Sa mère la prostipute. Courir les couloir en allumant la première clope de la journée, avec les pompes qui se délacent. Pas facile.

"Monsieur, s'il vous plait !". Quoi, quoi, QUOI MAINTENANT ? Monsieur qui, déja ? Monsieur Vopapié ? Pas moi, faites erreur, examen, retard, retard enculé ! "Non monsieur, y'a plus d'examen, montrez moi vos papiers. Et puis ouvrez votre sac. Et puis videz vos poches. Tiens, pour déconner, videz vos paquets de clopes, vous êtes sur de pas avoir un bout de shit au fond ?". C'était pas un coup du conducteur : la Création entière est dans le coup. Je surprend les passants se lançant des regards en coin. Où est la caméra ?

"Monsieur, vous savez pourquoi je vous ai arrêté ?" Non, je sais pas, je m'en fous, abrège ! "Loi Evin monsieur, vous ne devez pas fumer dans les lieux publics gnagnagna". Je résiste (difficilement, mais je suis un roc, rien ne m'atteint, rien je vous dis, je suis Zen, serein et un bien profond avec l'Univers) à l'envie de l'écouiller à coups de talon. Je pars avant qu'il ait fini sa leçon de morale, sans prendre le temps de lui expliquer que le métro est un lieu privé, mais j'étais à la bourre, merde. Merdmerdmerdmerde, même.

11h12. Manquerait plus qu'ils me refusent l'entrée. Putain ils vont pas faire ça quand même ? Si ? Non, quand même, ils seraient pas... Ouais, ben résultat j'ai failli sauter à la gorge de cette pauvre pionne pourtant toute compréhensive toute sourire, persuadé que je m'étais qu'elle allait me jeter à coups de "nan monsieur l'heure c'est l'heure le règlement vous comprenez c'est comme qui dirait le règlement". Je suis pas con, juste flippé. Bon, d'accord, con. Et en 25 minutes chrono, la trad' de 2h est bouclée, l'adrénaline doit aussi speeder les neurones. Ca, ou j'ai vraiment écrit n'importe quoi, c'est selon.

Quand je raconte ce genre d'histoire, on me dit toujours en souriant "ah ! ca n'arrive qu'à toi, des trucs pareils !". Le fait est que j'ai un répertoire de plans galères convolutés assez conséquent, que j'étoffe au besoin tel un Tartarin de Levallois un peu puant il faut bien le dire. Le fait est aussi que la plupart commencent par "bon, j'étais un peu en retard pour un truc, et...". Mais je me refuse à croire, je veux dire je me refuse à croire *maintenant que c'est passé* que je sois une sorte comic relief cosmique. Rassurez moi, ca vous arrive aussi, non ?

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Why can't we not be sober ?
I just want to start this over
Why can't we drink forever ?
I just want to start this over...

Tool - Sober

15.6.06

4:06 AM : Fuck your mother with a jackhammer

Quoi, quoi j'poste pas ? Mais, eh, gros, c'est les partiels, tu crois qu'je m'branle en ce moment ? Bon, OK, un peu. Un peu beaucoup, même. Et un peu beaucoup j'ai juste pas d'idée à poster. Mais c'est les partiels. Obligé.

Vacuité me fait re-réaliser un truc : c'est vrai qu'à l'heure de l'information, les richesses n'ont plus la même valeur. Comprenez : quand la Major du Disque (tm) (j'aurais pu dire "la Mégacorpo du Disque", mais j'eus paru trop Shadowrunner à mon gout. Même si on s'en approche. Dans 5 ans grand max, AOL-Time-Warner envoie des agent cyber-augmentés dans votre disque dur. Avec des shotguns. Numériques.) lambda me dit que je vole la musique, elle n'entend pas la même chose que si, mettons, le Shopi en bas de chez moi me dit que je vole les bières.

Dans le second cas, modèle classique, y'a un stock de bières limité, y'a des coûts de production linéaires (pour les incultes : un pack de bières coute 50 centimes à créer, donc 10 packs coutent 5 euros), et le fait de voler un pack empêche qu'un client l'achète (corrélation des stocks limités). Mais si on parle d'un CD passé en mp3... pas de stock limité, puisque tant que quelqu'un loggé sur eMule l'a, le stock reste infini. Pas non plus de coùt de production linéaire, que ce soit dans la musique ou le jeu vidéo, au contraire le coût de production est dégressif : si une seule personne achète le CD/jeu, alors le coût de production est développement+pub+packaging. Si 2 personnes l'achètent, le coût devient développement+pub+packaging/2, et ainsi de suite, en exponentielle inverse si l'on veut. Arrêtons de déconner 2 minutes, un CD ou un jeu du commerce, à produire physiquement, ca coute moins cher qu'un dragibus. Et enfin, dernier point, le fait de voler le CD sur eMule n'empêche absolument pas un client de l'acheter. Peut-on alors parler de vol ? Surtout si de toute façon on ne l'aurait pas acheté à la base ?

Mais ce qui me fascine le plus dans tout ça, c'est que justement, plus on vole, plus y'en a. Quand on "vole" quoi que ce soit d'informatico-informatiquable, on ne coupe/colle pas, on copie/colle. Le litre d'eau devient, non pas vin (parce que bon, j'attends toujours que Jésus transforme le Daikatana en Duke Nukem Forever), mais 2, 3, 100.000 litres d'eau. La multiplication des poissons, à côté de Matrix 3, c'est peanuts.

Et c'est là que le bât blesse (tu vois, Paul ? Comme ca l'orthographe). Le truc, c'est que l'Univers entier considère encore les ressources numériques comme des ressources matérielles. Attention, quand je parle de l'Univers, je parle pas *que* des instances commerciales - les anars modernes aussi prônent la propriété d'usage sur les softs, comme ils le feraient sur une barraque inhabitée. C'est débile, aussi débile que le laïus des majors.

Perso, je serais plus pour une sorte de forfait. Obligatoire dès que tu as le moindre mp3 ou jeu vidéo ou divx datant de moins d'un an sur ton dur. Si t'as, tu payes une redevance (reversée à la musique, au cinéma/TV/sport et au jeu vidéo, à parts égales. Aux artistes/développeurs, pas aux éditeurs. Ceux-là, qu'ils crèvent - on n'a plus besoin d'eux, quoi qu'ils en disent) et t'as le droit de télécharger autant que tu veux. Si tu télécharges queud', tu payes queud'.

Et à vrai dire, même ça ce serait un peu du foutage de gueule, d'un certain point de vue : si tu fais de l'art pour l'art, tu t'en secoues bien de ce que ca peut te rapporter. Si tu fais de l'art en espérant un gain matériel, c'est pas de l'art. Et quand on y pense, si l'art était gratuit, on éviterait les Lories...

Enfin bref, j'ai toujours pas désaoûlé.


5.6.06

1:52 PM : Wisdom of the East

(East of Brest, at least)

Food is nothing more than Do-it-yourself shit.


2.6.06

1:55 PM : Metro. Boulot. Coca Light.

J'ai encore pas dormi depuis pfooou, voire plus encore. Et vous savez tous ce que ca signifie. C'est l'heure des Idééééééeees... STUPIIIIDES !

Je viens d'avoir une illumination instantanée pour résoudre le problème soulevé deux posts plus bas. Pour éviter que les vieux ne foutent trop la merde en votant comme des vieux, il faudrait que ca marche comme une création de perso de JdR. La carte d'électeur à points. J'explique.

Estimons la durée de vie active (que ce soit politiquement ou travaillement) à 40 ans (20 ans - 60 ans). Comptons le nombre de votes qu'un individu sera amené à faire, en moyenne, pendant ces 40 ans. Additionons. Ca fait un compte de points. Ces points, tu les donnes à l'individu quand il obtient sa majorité, et il les dépense comme il veut au cours de sa vie entière. Il peut tous les claquer tout de suite, ou attendre une occasion spécifique de les claquer (une crise donnée), ou tous les garder pour ses vieux jours, et ainsi de suite. Mieux, il pourrait décider d'en claquer plusieurs sur une seule élection, s'il le désire. Bon, évidemment, faudrait calculer des barèmes selon le type de vote, qu'un vote aux présidentielles coute plus cher qu'aux municipales par exemple.

Attends, mieux, tes points, tu pourrais les léguer à tes gosses si tu meurs avant de les avoir bouffés. Juste prévoir une date d'expiration de, mettons, 101 ans, histoire d'éviter les trusts, genre la faction hardcore qui économise trois siècles de points pour tout faire péter le jour de la Révolution.

Ca rendrait la vie politique vachement plus ludique, moi je trouve. Stratégique, même. Y'aurait du meta-game à la télé et tout. Et puis, peut être aussi que ca forcerait les politiques à s'intéresser un peu plus aux minorités qui aujourd'hui ne comptent pas, mais qui pourraient se décider à tous voter tous leurs points d'un coup, pour déconner.

(Bon, mais qu'est-ce qui se passe si toute la France claque tous ses points ? Le plaisir d'une élection où personne ne serait élu, parce que plus personne n'aurait le droit de vote...)

And now, for something completely different.

Je me suis demandé, en mattant les Sopranos (dont au moins une scène par épisode se passe dans un titty bar), si les seins refaits existaient aussi en France. Enfin, je sais que l'opération existe et tout, juste ca m'intéresserait de savoir dans quelles proportions (no pun intended). Sur une happy hour donnée, quelle est la proportion statistique de seins en plastique dans le bar ? Ca m'intéresserait de le savoir, tiens.

Et si ca se remarque autant en vrai que sur un écran, aussi (parce qu'après 15 ans de pr0n, croyez moi, ca saute aux yeux immédiatement).

Enfin bref, c'est tout pour aujourd'hui.