31.5.06

8:09 AM : Schtick

Allez, puisque manifestement (j'ai relu les archives de ces derniers mois pour voir l'ampleur du désastre (désastre : une planète qui tombe. Si, si. Tiens, d'ailleurs, tant que j'y pense, amis de l'étymologie (je sais toujours pas écrire ce mot, c'est ouf', non ?), bonjour !)) c'est mon truc de vous faire découvrir des trucs anglophones 'ricains, ne serait-ce que pour que vous aussi vous puissiez n'accorder qu'un regard lourd de mépris au prochain (ou à la prochaine, soyons féministes bordel : les femmes aussi sont des connes) qui tenterait de vous lancer sur l'écologie, l'antimondialisme, la chrétienté de gauche, enfin moultes sujets tous plus emmerdants les uns que les autres mais que manifestement le monde entier à l'air de trouver essentiels à une bonne digestion, au prochain donc qui entamerait son discours que plus éculé on dirait Tabatha Cash par : "Les américains, c'est tous des cons.". Ouf. Heureusement que j'écris au lieu de causer, rien qu'en tapant sans points ni virgules j'en suis tout bleu. Anyway, without further ado, I give you the incredibeeeeeeul... BILL MAHER (un peu daté, forcément, mais toujours fnu) !

I met him a few times, Bill Clinton, and I tell you : every time I met him, he always reminded me of somebody, and I couldn't quite figure out who it was, and it finaly came to me : Don King ! Because, I met Don King once, for like 10 seconds. I was coming on an award show, he was coming off the award show, and I always thought : "Don King ? Disgusting scum of the Earth !". 10 seconds. He was like : "Bill Maher ?! You fantastic young man ! You oughta get a medal for what you do, you fantastic young man !". I was like : "Don King is a *great* guy !"

Enfin bref, allez, avant dernier partiel avant le prochain set. Le mp3 entier quand je reviens, promis.


12:09 AM : Tout pour éviter mes mp3s de civi' brit'

J'apprends via mon cours de civi' brit' qu'il y'a en Angleterre à l'heure actuelle plus de vieux que d'enfants, ce qui est également le cas dans beaucoup de pays européens. Je crois pas que ca soit encore vrai en France, mais c'est tout de même préoccupant, comme idée. Après tout, si c'est pas encore vrai, ca ne saurait tarder, puisque plus la société évolue, moins on tend à faire de mômes, qui coutent cher et qui empêchent de partir aux Seychelles avec sa secrétaire (et, biensur, on vit plus longtemps, enfin on meurt de son cancer plus lentement, quoi).

De fait, si y'a bien une icône qu'on retrouve partout en France, c'est bien la petite vieille. Elle est partout. Tenez, dans ma famille par exemple : on a deux parents au milieu (un monsieur et une madame, mariés depuis 30 piges et tout, je suis né trop tôt pour avoir une famille in), un p'tit branleur et une fille sérieuse en bas, et deux petites vieilles qui s'accrochent en haut. Ma famille proche, c'est un tiers de p'tites vieilles. Bon, elle sont en collocation avec d'autres familles proches, d'accord, mais c'est pour dire. Et je vous mets au défi, tous sans exception, de sortir de chez vous avant 22h sans en rencontrer au moins deux. En y réfléchissant, même moi j'y arrive pas. Et pourtant, quand je sors de chez moi, c'est pour aller au Shopi qui est à envirron 5 mètres de ma porte. Marianne-Casta, on devrait la peindre avec un cabas (ah, on m'informe que maintenant c'est Evelyne Thomas. On s'approche de la réalité. Je me demande si ils lui ont bien gravé toutes les rides, quand même.)

C'est un peu flippant, moi je trouve en tout cas, d'un "simple" point de vue politique. Essentiellement, la politique, c'est définir non pas le présent, mais l'avenir (bon, en théorie, biensur, en pratique là tout de suite c'est surtout faire le mariole pour savoir qui aura le ruban en 2007). Et je crois pas que je veuille vraiment que mon avenir soit décidé par des p'tites vieilles ou des p'tits vieux. Parce que les petits vieux ne comprennent rien à rien, d'une part, et que leur avenir il est derrière eux d'autre part. Quand mon avenir sera mon présent, ils seront morts. Pourquoi est-ce qu'ils influeraient dessus ? De quel droit ?

Je sais, je sais, on connait tous au moins une petite vieille qui sait ce que c'est qu'un iPod ou qui sait programmer un magnétoscope. J'en connais même une qui joue au poker sur internet. Mais est-ce *vraiment* le cas général, entre nous ? Les vieux, ca fait longtemps qu'ils ont arrêté de suivre le film. Pas seulement au niveau technique, hein. Mais pour vous donner un exemple, ma grand-mère maternelle considère toujours les divorcées avec une certaine suspicion. Les "rouges" j'en parle même pas. Je connais même un vieux qui croit encore à la lutte des classes. Et pourtant, tous ces gens ont le droit de vote (et s'en servent plus que moi (oui, bon, c'est pas difficile, ok)). Tous ces gens, directement comme indirectement, influent par exemple sur DADVSI (qu'importe s'ils n'ont plus acheté de musique depuis avant la mort de John Lennon), sur la légalisation ou non du marriage homo (qu'importe si il n'en ont jamais vu ailleurs qu'à la télé), sur le CPE (qu'importe si leur dernière feuille de paye est datée de 75), sur tous les domaines de la vie sociale en fait. Et qu'est-ce qu'ils ont à dire sur le CPE, les retraités, franchement ? Ils sont pas patrons, ils sont pas premiers embauchés, ca les concerne *pas*. Ca les concerne plus, d'aucune manière que ce soit. Dès l'instant ou ils ont cessé de faire partie de la société active, ils ne devraient plus avoir le droit d'influer dessus, non ? C'est totalement insensé ce que je dis ?

"Oui mais ils votent pour l'avenir de leurs enfants et petits enfants", me direz vous avez une ingénuité probablement un peu feinte puisque vous savez que j'ai raison. Leurs enfants ils ont 40 piges, je crois qu'ils peuvent voter pour eux mêmes. Leurs petits enfants, ou ils ont le droit de vote, et alors voir le cas précédent, ou ils l'ont pas encore, et alors c'est à leurs parents de s'occuper d'eux. Pas les grands parents. Et puis d'abord, c'est quoi ce patriarcat à la con ? Tu crois vraiment que l'ado de 15 ans il a les convictions de grand-maman ? Tu crois vraiment que grand-maman consulte le petit dernier avant de voter à droite ? Non, essentiellement le vieux s'en fout, du jeune. Le vieux veut que si possible le pays ne coule pas avant sa mort et qu'on continue à lui payer sa retraite et rembourser sa chimio, et après... Alors, quel droit il a d'imposer ses opinions à ceux qui le suivent, exactement ? Si on n'a pas le droit de voter avant 18 ans parce qu'on n'est pas assez mature pour bien comprendre les implications de ses choix, à 80 on n'est plus conscient du tout de ce sur quoi les choix influent.

Sans oublier biensur tous les vieux qui sont *vraiment* séniles ou gateux. Cliniquement. Médicalement follingues. Tous les petits vieux qui sucrent les fraises. Qui croient sincèrement encore voter pour le Général. Mais qui ont quand même plus le droit de voter qu'un ado de 17 ans (et qui conduisent encore, tiens, aussi). Je suis pas gérontophobe, comprenez moi bien. Que les vieux vivent longtemps, qu'ils profitent de leur retraite le plus longtemps possible, ils l'ont bien mérité, les braves vieux, après avoir abattu autant de journées de boulot, ou torché autant de mômes, selon le cas. Je préconise pas de les sniper en masse comme certaines que je ne nommerai pas et qui devraient avoir honte d'être provoc' juste pour passer chez Stéphane Bern. Mais qu'ils ferment leur gueule.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


22.5.06

7:58 PM : I'm in love. Again.

Non, non, pas une amourette de plus, juste une série télé (et pour un mec qui refuse de brancher sa télé-pour-la-PS2 à l'antenne de l'immeuble par élitisme, c'est incroyable le nombre de séries télé que je mate, maintenant que j'y pense). Une série télé à la fois drôle, putainement originale, irrévérente et subversive, et qui touche un certain nombre de cordes sensibles chez moi puisqu'elle développe comme thèmes récurrents la fausseté des rapports humains et des conventions sociales, la dualité salvatrice et destructrice de l'honnêteté... Que du bon, quoi.

La série s'appelle "Weeds" et suit une jeune femme, single mom bourgeoise habitant dans une de ces "suburbias" tellement hypocrites et bien pensantes, devenue dealeuse de beuh pour maintenir son train de vie après la mort de son mari. Ce n'est que le synopsis de base, tout est du même tonneau. Je vous donne un extrait qui constitue à la fois un bon exemple de la qualité des dialogues, et surtout de la profondeur de subversion de cet ovni. Je vous jure qu'à chaque épisode, je lache au moins un "WTF ?!" halluciné par ce que ses créateurs osent faire, dire et montrer, sur le cable peut être, mais quand même, à la télé, et pas après minuit quand les enfants sont couchés.

-Fine, then I'm a conscientious objector.
- Na-hun. You signed for the Reserve on your own drunk horny accord. You're fucked !
- Fuck. Ah, well, I am NOT going to Iraq to fight in some bullshit war about oil money.
- Bullshit war ? What about 9/11 ? Didn't Iran hide the terrorists ?
- We're fighting a war in *Iraq*, Doug, and neither country had anything to do with blowing up the World Trade Center.
- Well...they both have sand.
- Bush invaded a sovereign nation in defiance of the UN. He's a war criminal, and now I'm supposed to be one of his disposable thugs with a fucking target on my head in the middle of the desert, waiting to be blown up by a car-bomb rigged by a 12 year old who loved Metallica and Friends until one of our *missiles* blew up his *house* ?! I don't think so.
- They had weapons of mass destruction.
- THERE WERE NO WEAPONS OF MASS DESTRUCTION !
- (perplexe) No ?... Well, whatever. Look, I gotta lot of shit to do.
- You name me *one* thing you have to do that's more important than the corporate take-over of our democracy.
- I gotta take a shit.
- ... You gotta help me, man.
- I will. I will. I'm gonna put one of those yellow ribbon stickers on my car. For you.
- I don't... How can you be so blindly pro-Bush ?
- I like his wife Laura. Used to buy weed from her at SMU. Good shit. Gooood shit.

C'est pas beau ça ? Non, vraiment, entre ça et Dead Like Me (malheureusement fini), Lost peut aller se rhabiller chez Petit Bateau.

Enfin bref, comme d'habitude, juste pour pas bosser quoi.



4:15 PM : Deux posts en un

20% de produit en plus !

- Je retombe en fouinant sur le nouveau site de Maïa sur le fameux débat "mademoiselle/madame contre juste monsieur, c'est dégueulasse", qui apparement est passé de "discussion de milieu de soirée avant Mario Kart" a "combat officiel des Chiennes de Garde". Tout fout l'camp.

Lors de cette fameuse soirée, j'avais (avec un certain brio selon moi, mais j'étais déja bourré alors bon) montré que même si l'on réduisait à néant la différence administrative en n'adoptant plus qu'un des deux termes (soit toutes les filles "madame", soit toutes "mademoiselle"), il resterait une connotation sémantique sexiste, ce qui est contre-productif dans le cadre d'un agenda féministe, donc anti-sexiste (oui, l'oxymore est voulu. J'aime encore plus me moquer des combats inutiles quand c'est pas les miens. D't'facon j'ai pas besoin d'être macho ou phallo, j'ai une grosse bite et je suis sur de mon hétérosexualité). C'est à peu près aussi, je crois, l'idée qu'amplifie Solveig avec son illes, et l'idée que dans le langage, la grammaire même la distinction homme/femme devrait disparaitre. Oui, c'est tout à la fois crétin et angéliste, mais le l'anti-sexisme est à mes yeux à peu près aussi crétin que le sexisme (même si probablement moins dans son idée que dans les moyens utilisés - mais cette manie qu'on les anti-racistes de tous bords de faire comme si la différence n'existait pas, la marginalisant au passage par effet de bord...Bref, je vais encore passer pour un réac').

Oui donc, si il s'avérait impossible de faire passer l'homme aussi dans le double statut administratif (soit monsieur/x, Maïa proposant "damoiseau" pour x, mais ca c'est juste parce que c'est une sale féministe frustrée , misandre, probablement nazie aussi. Moi je trouve que, n'en déplaise a Fabienne Franseuil, "jeune homme" serait pas mal dans le contexte), il convenait de trouver un nouveau terme non connoté pour le statut administratif unique de la femme, mariée ou non-mariée.

Depuis, je ne pense plus à Maïa que comme étant Schlümpf Mazaurette.
Elle l'a bien cherché, non ?

- Attention, on va retomber dans le morbide. Mais eh, vous venez lire un blog sur fond noir, vous vous attendez à quoi ? Des petits poneys en plastique ?

Je m'en souviens régulièrement, mais la pompe mortuaire est assez ambivalente (on pourrait probablement dire hypocrite) dans sa nature.

Je veux dire par là que s'il est des jours où Cupidon s'en fout (coucou, Georges), le mort lui, c'est tous les jours. La digne sobriété de l'enterrement, le crêpe noir, les panégyriques et autres éloges du cher disparu (qui, même s'il était PDG de son vivant, sera toujours un chic type de son mort), les cimetières même, tout cela n'est destiné qu'aux vivants. Je le répète, le mort s'en fout (et ce, quelles que soient vos croyances. Soit il est réincarné/sorti du cycle et il s'en fout, soit il est au Paradis/Purgatoire/Enfer et il s'en fout, soit il est juste pourrissant et il s'en fout, soit (pour les scientologues parmi nous) son âme est dans le vaisseau-mère des extra-terrestres et il s'en fout).

Quand on pleure un disparu, on ne pleure pas le disparu, on se pleure nous-mêmes qui avons un camarade de jeu de moins.

Le faste d'assez mauvais goût qui entoure les ballades en cercueil de feus hommes importants, qu'ils se soient appelés Lénine, Reagan ou Jean-Paul II (Jean-Paul II qui, ca n'a aucun rapport avec ce post mais ca m'a quand même fait halluciner de l'apprendre, a fait canoniser plus de gens à lui tout seul que tous les précédents papes de l'histoire réunis. Un genre de soldes sur la béatification.) est d'autant plus mauvais goût (pire goût ? féchié la syntaxe...) qu'il n'est qu'une manifestation, un symptôme de notre égocentrisme mal assumé.

Oui, je sais, c'est assez peu original comme réalisation, c'est presque aussi cliché que de dire qu'en pleurant un cadavre, on pleure sa propre mort. Mais que voulez vous, moi je redécouvre en permanence l'évidence.
Je me demande si je peux transformer cette incroyable faculté en travail à plein temps.

Enfin bref, asi es ma muerte loca.

Death be not proud.
Though some have called thee mighty and dreadful,
thou art not so.

Children of Bodom - Follow The Reaper


20.5.06

4:45 AM : Apathy...or is it ?

Tombé là-dessus, enfoui dans les commentaires de 404BNF. Hallucinant. Je veux dire, même Fahrenheit 9/11, qui dénoncait l'utilisation faite de 9/11 après-coup, les profits qu'on en a fait, les manipulations et ainsi de suite, n'allait pas aussi loin dans le "on vous a pris pour des cons". La plupart des données du film m'étaient déja connues, que ce soit la pelouse intacte, la vitesse de chute des tours qui suggérait une démolition contrôlée (quoi que le coup des arrêts sur images montrant les explosions visibles *plus bas* que la chute m'ont bluffés - tellement visibles, tellement "in your face", et pourtant personne ne note...), mais y'a quand même des connections hallucinantes. Genre le pilote d'un des vols, ex-USAF ayant participé à des exercices d'utilisation de vols commerciaux à des fins militaires, helllooow ?

Je sais pas ce qu'il faut croire - je sais à quel point c'est facile d'avancer des sources contraires, de monter, de splicer des déclarations. Réfléchissons simplement : le mec dit "les experts disent qu'il faudrait 3000°F pour faire fondre de l'acier, les experts de Bush disent que 1700°F ont fait tout fondre"...Vous savez, vous, à combien fond l'acier ? C'est pareil pour toute info qu'on ne maitrise pas, c'est très facile de faire parler un "expert" pour t'expliquer comment ca marche. Très facile aussi d'en faire parler un autre qui contredit pour affirmer que le premier ment ou se trompe. Je prends pas forcément ce film à valeur comptante. Même si, par un principe probablement un peu enfantin, j'ai tendance à assumer que tout ce que dit un gouvernement est un mensonge, à priori.

Mais je suis pas sur d'y croire, quand même. D'abord parce que c'est "facile" d'attribuer ce genre de film à du délire paranoïaque, à un agenda anti-gouvernemental quelconque - les gouvernements n'ont pas le monopole de la céphalomiction (NdT : acte de te pisser sur le cerveau). C'est juste trop gros à croire, non ? Le saut entre "Bush a vachement profité de 9/11" et "Bush a organisé 9/11" est tellement surréaliste... D'un côté ca ne m'étonnerait pas si je le savais vrai, de l'autre j'ai quand même du mal à croire à des conspirations aussi élaborées, d'abord à cause de la loi de Murphy, ensuite à cause du nombre de personnes qu'il faudrait mettre dedans, enfin parce que je reste persuadé que nous vivons dans un monde plongé dans une illusion de contrôle - un monde de présidents manipulés par des multinationales manipulées par des familles manipulées par des opinions manipulées par des services secrets... Tout le monde manipulant tout le monde et étant sur d'être l'éminence grise, j'en arrive à croire que *personne* ne dirige, personne n'organise, tout le monde fait comme si, tout le monde profite de ce qui se passe, mais personne n'influe, personne de défini. D'où ma difficulté à croire à des plannings aussi élaborés, des machinations aussi "infernales" où tout est réglé et étanche jusqu'au moindre détail.

Mais pour en revenir au film, même sans ça, on peut y lire un simple déni de réalité. Le fait est que ce film part du principe "personne n'aurait pu attaquer l'amérique". On peut y voir la volonté desespérée de se croire en sécurité, en fait. Si c'est Bush qui a tout fomenté, alors en fait le monde nous aime et ne nous veut aucun mal. Say it ain't so.

Il y'aura toujours un doute sur 9/11, comme il y'a toujours un doute sur JFK ou l'incendie du Reichstag - toujours des partisans fanatiques des deux hypothèses ne concevant même pas qu'on puisse ne pas admettre leur vérité sans être fou à lier, toujours des gens qui doutent des deux, jamais aucun moyen de prouver l'une ou l'autre idée (encore moins quand c'est à la CIA qu'on demande de prouver les choses...). Mais la vraie vérité, c'est que la vérité vraie n'a pas (plus ?) la moindre importance. Même en admettant que toutes les insinuations du film, et toutes les insinuations qu'il y'avait déja dans Fahrenheit soient officiellement adoptées, vérifiées, soient crues par le mainstream, même si un archange envoyé par Dieu lui-même définissait ce film comme la Vérité, alors quoi ? On va impeach Doubleyou comme Clinton pour sa p'tite pipe ? Lui faire un procès ? *snort*. Et après ?

Même si les responsables étaient poursuivis, ce qu'ils ne seront jamais, ils l'ont *déja* emporté au Paradis. Ils ont déja pu reverser dans l'Armée (le fameux complexe militaro-industriel qui faisait déja flipper des Présidents dans les années 50) des billions de dollars qui auraient été utilisés intelligement sans le Nouveau Pearl Harbour (tm). Ils ont déja pacifié l'Afghanistan (ou plutot, la partie où on pouvait mettre un pipeline et gagner du fric). Ils ont déja saisi tous les contrats petroliers d'Irak, ils ont déja fait tuer assez de GIs pour pouvoir affirmer qu'il faut renforcer l'Armée, redonner du budget à la défense qui en a bien besoin, la pauvre, dans un monde si hostile. Ils se sont déja fait assez de pognon pour acheter l'Argentine rien que pour eux.

It's over. It's done. JFK-style.

Dans le vrai monde, y'a pas de rollback serveur quand on s'apercoit que quelqu'un a triché. On n'annule pas la partie, on la recommence pas non plus du début. Et même si c'était les peaceniks Démocrates qui gagnaient la prochaine, ils seraint bien obligés de get with the program, d'entériner le passé inamovible, au vraiment pire de dire que oui, tout cela n'était pas très éthique, mais que ca a servi les Intérêts Supérieurs de la Nation (lire : putain, on s'en est vraiment mis plein les fouilles). Et qu'est-ce que des individus peuvent faire, face à leur gouvernement félon ? Descendre dans les rues ?

Le peuple n'a déja rien fait quand on leur a volé leurs élections. Je crois pas que ça soit par désinterêt de la chose - ils ont été des millions à écrire sur le sujet, à pamphléter, à organiser des manifs. Mais yeah, and, so, what ? Il suffit que la télé dise que tout va bien, et tout va bien (et si la télé d'en face dit que rien ne va bien, c'est encore mieux - ca devient encore plus facile de discréditer d'une part, et de créer un brouillard de guerre autour de tout le problème d'autre part). Il suffit que la télé dise qu'on ne peut rien y faire, et on ne peut rien y faire - et ceux qui disent qu'on peut y faire quelque chose sont marginalisés. Anti-patriotes, crypto-terroristes, conspiracy kooks. Ou bien encore le retournement à la Goebbels, "si ils soutiennent que le gouvernement à des motivations néfastes, c'est qu'ils ont des motivations néfastes". Ouais, et si on ne trouve pas de WMDs, c'est qu'elles sont bien cachées, ah il est fort ce Ben Laden Saddam !

Mais encore une fois, que pourrait faire un peuple face à son gouvernement ? Les Américains sont *déja* au courant qu'ils se sont fait baiser sur toute la ligne. Même si 9/11 était 100% kasher, 100% attaque terroriste Al Qaeda (tiens, d'ailleurs, j'étais moi-même persuadé que Ben Laden avait fièrement revendiqué le truc - ca m'a surpris d'apprendre qu'il avait dit "non, c'est pas moi, les Afghans me laissent pas faire des trucs comme ça, j'aimerais bien mais non" le lendemain) la junta Bush leur a fait avaler une guerre sur des mensonges, et ils le savent. Elle a déja été au coeur d'un nombre incalculable de magouilles financières hallucinantes, et ils le savent. Elle a niqué les pauvres bien profond pour favoriser les ultra-riches, et ils le savent. Elle a manipulé l'opinion de bout en bout pour la subvenir à ses besoins, et ils s'en sont rendus compte (eh, 5 ans après, c'est déja pas mal - Jeanne d'Arc a du attendre plus longtemps). Elle leur a bouffé leurs libertés peu à peu, transformé petit à petit le Land of the Free en 1984, et ils le savent. Et ils ne font *déja* rien.

Comme *nous* ne faisons rien malgré toutes les saloperies (mais, heureusement, à moins large échelle - je pense pouvoir affirmer que la santé de civils de l'autre côté du monde n'est pas mise en danger par le fait que les morts du 5° ont le droit de vote) dont notre droite et notre gauche nous abbreuvent depuis des décennies. Mais que faire, sérieusement, que faire, quand ton gouvernement te trahit, à part te sentir insignifiant ?

La Révolution, ben tiens. D'une part, on est quand même bien confortables, enculés-mais-touchant-les-miettes. On a beau se plaindre, c'est pas nous qui nous prenons les Tomahawks dans les gencives quotidiennement. On a du pain, des jeux et la Star Ac'. D'autre part, on est loin de Camille des Moulins, suffit plus de braquer un ou deux armuriers pour mettre le Roi en danger de mort. Avant que Bush soit alpagué à Varennes suite à un coup d'état en force (la seule option, non, le devoir de la masse opprimée, c'est la Constitution Américaine qui le dit) faudrait que sa propre armée le trahisse (en plus il a pris la précaution de pas mettre sa tête sur les billets de banque comme ce con de Louis XVI - jamais on le reconnaitrait sous une perruque et sans son chapeau de cow-boy). Et les gouvernements corrompus ont bien appris à plus embêter leurs soldats, et à bien les payer, depuis le temps des Bastilles, des Tsars ou des URSS.

Franchement et entre nous, même après des mois d'entrainement à la guerilla urbaine, vous pronostiqueriez quoi, vous, si nos banlieues décidaient qu'à la réflexion, on attend plus rien pour foutre le feu ? Ah, on me signale que c'était en hiver dernier, et qu'on leur a dit que tout allait bien se passer, après les avoir calmés à la lacrymo, sans même que l'armée ait eu à bouger son cul blindé (même si Poutine et Sarkozy auraient bien voulu).

On ne fait rien, parce qu'il n'y a rien à faire, le tyran est trop fort - il est trop fort jusque dans nos têtes, où un petit Bush hilare (vous savez, ce petit rire en coin, suffisant et horripilant à la fois qu'il a ?) répond à notre juste indignation par : "So what are you gonna do now, tough guy ?". A part espérer et attendre que Gorby vienne avec son armée tout balayer, je vois vraiment pas. Peut être vaut-il mieux en rire, puis s'en foutre.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

EDIT-en-présageant-des-commentaires : oui je sais, mon petit Legion à moi (toi ou un autre, d'ailleurs, mais je sens que c'est toi qui aurais eu le reflexe de répondre ça en premier), tu vas d'abord me dire que c'est rien que des salauds d'anti-libéraux démocrates de gauche papistes et écolos qui ont pondu ce film, avant de me pointer vers une page de debunk point-par-point, comme celle-ci par exemple.

Le truc, c'est que les gens qui prennent le temps de debunker aussi profondément ce genre de théories sont tellement d'aussi mauvaise foi, tellement aussi transparents dans leurs manipulations, tellement aussi citeurs d'informations vraies-je-te-le-dis mais sans source vérifiable (ou avec des sources gouvernementales et/ou bien alignées), tellement aussi négligeux de toute opinion n'entrant pas dans leur propre jeu et cosmogonie, tellement autant tireurs de citations hors de leur contexte (ou remetteur de citation en contexte, le cas échéant, ca dépend quelle thèse ca soutient biensur) que leurs adversaires que non, non, je reste pas plus convaincu par la totalité des arguments des debunkers professionels que par celle de ceux des théoriciens du complot.

Si un individu qu'ils décrètent "conspiracy theorist" (c'est un peu comme "rogue state" ou "non-democratic", ce badge d'infamie-là...) écrivait "le ciel est bleu", ces gens-là lui demanderaient d'abord de citer ses sources et le nom de l'expert sur l'opinion duquel se base cette affirmation, ensuite expliquerait que le ciel n'existe pas vu que d'après leurs experts ce ne serait en fait qu'une illusion d'optique causée par la lumière du soleil traversant plusieurs couches d'atmosphère, et qu'enfin ce cliché (insérer ici une photo de coucher de soleil, sur la Baltique ou ailleurs) prouve sans l'ombre d'un doute que le ciel (qui n'existe pas) n'est pas bleu, mais bien rouge-orangé.
Notez que ce serait vrai aussi d'un conspiracy theorist réagissant à la déclaration d'un porte-parole officiel déclarant que, je cite, "le ciel est bleu".

Non, la certitude ne m'excite pas. Il est certain qu'énormément d'éléments du film (et des théories de complot parmi les plus imaginatives, pour le 9/11 comme pour JFK, les photos de la Lune et ainsi de suite) sont clairement à l'ouest. Mais pour d'autres, si il y'a le moindre espace pour caser un doute, alors doute il y'a et doit y avoir. Non, les uns me convaincront pas que les Illuminati essayent d'instaurer le Novum Ordus Mundi (mais on les a percés à jour quand même), les autres me convaincront pas que les conclusions officielles sont indiscutables, complètes, équilibrées et bonnes pour mon poil.

Mais de toute façon, c'est pas la question, et c'est pas ce vers quoi s'oriente mon post, now is it ?

It is your new best friend, new eye in your private den,
And you can find the world inside it every day !
They know what you did today, hear everything you say
And when they send you mail,
they know where you will go sometime next day...
They know your life ! They have a file about you !

Sonata Arctica - Blank File


18.5.06

2:39 AM : Idleness

Je me demande si l'empereur Constantin recevait des tablettes de cire de l'Association des Patriciennes Catholiques visant à interdire les jeux du cirque, de peur que toute cette violence ne pervertisse la jeunesse. Ou de prohiber les Bachannales parce que, vraiment, enfin, pensez aux enfants !

Allant plus loin, je me demande si la ligue de tempérance des vestales violées rituellement organisait des manifestations contre les perversions venues d'Orient, qui menacent l'ordre moral...

Si on admet que l'histoire n'est qu'une éternelle redécouverte d'elle-même, il faut se poser ce genre de questions.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : Dans notre rubrique "le saviez vous ?", apprenez que le Vatican a, au Moyen Age, déclaré tous les arbalétriers excommuniés d'office, sous prétexte que c'était une arme "trop grosbill", attendu qu'un simple paysan pouvait, au bout d'une semaine d'entrainement avec, crever un noble chevalier tout en armure ayant passé sa vie à apprendre l'art de la guerre et de la masse d'arme dans ta gueule. Ca vous rappelle pas les WMDs et autres "combattants illégaux" ? All hail the new boss, same as the old boss.


16.5.06

5:57 PM : Soyons sérieux deux minutes.

Psyche !

L'un des ressorts souvent utilisés dans les X-Men, en particulier quand ils ne sont pas en train de se mettre joyeusement sur la gueule, c'est la peur qu'a le vulgum pecus des mutants. C'est d'ailleurs un des éléments thématiques importants du premier film, qui tourne autour d'une proposition d'enregistrement légal des mutants (avec ou sans code barre sur la nuque). En effet, les mutants d'X-Men sont flippants, entre la nana qui contrôle le temps qu'il fait, celui qui manipule le magnétisme même, celui dont le corps même peut se transformer en "métal organique", sans parler des télépathes...

Mais si la mutation, le "gène X" est aussi aléatoire, à la fois dans ceux qu'il touche (puisque tous les mutants sont issus de familles "normales") et dans l'étendue de ce qu'il permet, force est d'en arriver à cette conclusion : aux côtés de Wolverine, il doit y avoir des milliers et des milliers de mutants...totalement useless. Des mecs dont le super-pouvoir c'est d'avoir des pets qui sentent le chocolat. Des nanas qui peuvent augmenter la densité de leurs poils. Des individus dont le superpouvoir est de faire des crises cardiaques à volonté. Ou d'inverser la gravitation, mais uniquement sur un picomètre cube. Ou de transformer le gluposimère en or (le gluposimère étant un matériau n'existant qu'à l'autre bout de la galaxie). Ou de dédivisier (c'est comme démultiplier, mais dans l'autre sens) leur force physique, leur agilité, leur intelligence. De respirer dans la barbe-à-papa. De contrôler les spaghettis par la pensée. De roter dans les aigus. De parler toutes les langues, mais d'être dans l'impossibilité totale de les comprendre. De voir les sons en couleur.

Vous imaginez l'intensité, la poignance d'une lose story basée sur un personnage combattant le crime à l'aide de ses Uncanny ongles de pied qui parlent ? Les possibilités coupent le souffle, sincèrement. A côté, Peter Parker c'est Mister Self-Confidence. A côté, les super-héros qui prennent le métro de CoH, c'est peanuts. Vous imaginez le conflit interne, les déchirements d'un homo sapiens inferior ? D'un Bruce Banner qui se métamorphose en avorton quand on le met en colère ? D'une Kitty Pride qui non seulement ne traverse pas les murs, mais l'air non plus ?

Plus tragique encore, le mec qui aurait un pouvoir paradoxal. Un mec qui pourrait devenir omniscient, mais uniquement si il est entièrement nu dans l'espace. Un aquaman qui exploserait au contact de l'eau. Un type qui serait invulnérable aux balles, mais pas à la septicémie. Un type qui pourrait se dédoubler, mais dont l'action de duplication frirait le cerveau pour cause de surcharge sensorielle.

Sans compter biensur toutes les mutations qui sont juste mortelles instantanément. Un mec qui peut se tranformer en gaz, mais pas controler les molécules du gaz. Un type qui peut se changer en pierre, mais ses poumons avec. Ou qui peut faire comme Human Torch, mais qui n'est pas ignifugé.

Non, vraiment, plus on y réfléchit, plus on se dit que les scénaristes de chez Marvel ont le cerveau bien pauvre, à ne pondre que des supermen altéreurs de réalité. Bon, c'est pas tout ca, mais j'ai du Wharton à lire.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Well I know what I've been told
Gotta break free to break the mold
But I can't do this all on my own
No I can't do this all on my own
I know that I'm no Superman
I'm no Superman

Lazlo Bane - I'm no Superman


15.5.06

11:44 PM : Brainfart

a.k.a. Ordinaire, la norme, banal.

"With great power must also come great responsibility". Je ne vous ferai pas l'insulte de vous dire d'où ca sort, même si comme moi vous êtes d'une inculture crasse (voire faites preuve d'un arrogant mépris de par le fait - mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa) en matière de BD venant de l'ouest du méridien de Greenwich (mais je me soigne, depuis peu), vous avez au moins vu le(s) film(s). Je l'ai en tête en ce moment, d'une part parce que je potasse l'integrale Ultimate Spiderman entre deux révisions, d'autre part parce que lesdites révisions sont en ce moment centrées sur Antony & Cleopatra, qui explore entre autres le thème des responsabilités liées au pouvoir (même si César n'est pas exactement Magneto).

Je me demande surtout, en fait, si cette maxime un peu énervante (enfin, peut être pas la maxime - j'avoue que Spiderman me les brise un peu avec ses pseudo conflits moraux mal développés. On pourrait faire tant de choses avec un personnage pareil...bref, cesse de digresser avant de perdre le fil comme d'habitude, mon garçon) est réversible. Est-ce qu'à grandes responsabilités correspond grand pouvoir ? Je crois, enfin, j'ai plutot l'impression confuse parce qu'on peut difficilement parler de reflexion, pour le coup, que c'est une notion que le monde actuel essaye de nous, de me faire avaler. Biensur, la famille doit y être pour quelque chose, on peut pas faire partie d'une esthétique crypto-protestante vénérant le travail pour le travail sans cicatrices... Mais hors ça, l'idée que l'individu "comme il faut" doit non seulement faire face aux responsabilités qu'il a déja (ca, d'accord), mais aussi et surtout activement en chercher de nouvelles me parait assez omniprésente. Ca, ou l'idée inverse, à savoir "laissez nous les responsabilités, voyons, sortez vous amuser, faites du shopping !" qui, n'étant pronée que par des enculés enculeurs avérés dont le second prénom may or may not commence par un W., fait facilement valeur de contre-exemple confirmant la validité du premier.

Je sais pas ce que j'ai, j'ai un langage super ampoulé, là tout de suite. Ou plutot, je sais : c'est la faute aux cours de licence qui "transcendent le personnage d'Antoine dans un contexte universaliste où son coeur battant fait en quelque sorte figure d'éjaculation cosmique". J'invente rien, et ca imprègne forcément, des cathédrales de vent pareilles. Reprenons. Je vais essayer de faire plus gaffe.

Evidemment, dans mon paradygme (huhu) personnel de branleur militant, dont la préoccupation majeure et (c'est surtout ça, en fait, qui détonne) avouée ouvertement est d'en foutre le moins possible sans qu'on l'emmerde (oui, oui, comme tout le monde, je sais - mais tout le monde fait semblant que non, que moi, pas. Trop fatigant.) et partant, d'éviter toute forme de responsabilité comme la peste (et ce d'autant plus qu'une emmerdante éthique me pousse à les respecter, ou plutôt à m'en vouloir à mort de ne pas le faire, pourrissant par conséquent le temps libre obtenu en ne les respectant pas. C'est clair, jusque là ? Non, bon), je ne peux que renacler face à l'érection (du verbe ériger, connard) de la responsabilité en tant que vertu, et combattre ça avec toute la mauvaise foi dont je suis capable (plein, donc).

Parce que, s'il est facile de créer un guilt trip à quelqu'un en lui dressant le tableau des responsabilités qu'il abdique (là, je parle de cette fameuse recherche de la merde, on est d'accord sur le fait qu'esquiver les responsabilités qu'on a déja accepté en connaissance de cause, c'est Pâââs Bieeeen (tm)), c'est aussi et surtout vachement hypocrite de le faire. Je m'explique avec un exemple :

Dans Antoine & Cleopatre, Pompée, ennemi de Rome, a à un moment dans sa galère le triumvirat au grand complet, saouls comme des bucherons après qu'ils aient signé une paix temporaire avec lui. L'un de ses serviteurs le prend à part et lui dit, pour résumer, que sur un mot de lui il mettra la galère à flot pour les égorger en haute mer, faisant de lui le nouvel empereur. Pompée répond au serviteur que si celui-ci avait fait ce qu'il proposait, et mis son maitre devant le fait accompli, en agissant pour la fortune de son maitre, il aurait été un bon ami, et Pompée honorable. En lui demandant son avis avant, il fait Pompée félon, puisqu'alors c'est lui même qui agirait pour servir ses interets propres par l'action du serviteur.

Cette digression littéraire n'est pas la que pour faire style je lis des choses : c'est exactement le même contexte cynique que celui dans lequel se place l'homme responsable (ou responsabilisé ? ou chargé de responsabilités ? Problème de vocabulaire, là) traitant le branleur de loser (à part : ca m'a toujours fait rire, cette insulte. What have you won, that I lost ? Who says you won ?). Parce que, sous couvert d'honorabilité, et en non-disant "je prends une responsabilité, donc je t'en décharge, donc j'ai l'avantage moral", c'est en fait toujours son interet qu'il sert. Je le dis et je le répète : l'altruisme n'existe pas, et Jésus a beau faire son malin sur la croix, il sauve l'humanité par son supplice, d'accord, mais il est assuré d'avoir et le beau rôle pour l'eternité après, et puis le paradis avec étudiantes catholiques folles de son corps et angelots Dolby Surround en option. Fils-à-papa, va.

Oui, donc, celui qui va au devant des responsabilités en montrant bien (même inconsciemment, même sans calcul, et même si moins caricaturalement que je l'écris) qu'il se dévoue, qu'il est noble et beau, qu'il porte la croix du monde et qu'il sert le peuple, c'est avant tout pour se satisfaire lui-même qu'il le fait, qu'il soit curé, politique, patron, parent d'élève, parent tout court, étudiant-et-pas-toi, prof, manager, pro-lifer, Cordier juge et flic, journaliste, non-fumeur, que sais-je encore. C'est pour le pouvoir que ca lui procure, ou le salaire, ou l'avenir, ou s'il est plus compliqué (ou plus simple, ca marche aussi) que ses pairs, pour noyer son ego dans l'adulation des foules (et de lui-même).

Le paradoxe marche ainsi : si tu te dévouais par grandeur d'âme, alors oui, tu mériterais louanges. Mais dès lors que tu te dévoues *pour* mériter louanges, tu ne les mérites plus. Hors, présentant toi-même ta responsabilité comme moral highground, tu tombes illico dans l'infâmant, et ce même si tu cherchais au contraire à élever l'autre à ton niveau si tant es que tu étais (et restes) honnête à 100%.

C'est probablement assez dégueulasse, mais c'est vrai : pour rester "bon", il faut (mais pas il suffit, pour le coup) fermer sa gueule sur le Bien. Des lors que tu prosélytise, pour quelque raison que ce soit, tu deviens forcément hypocrite - la pudeur devrait être fournie avec chaque vertu, ça et les piles.

Et à vrai dire, c'est un petit peu ce qui me dérange avec la religion (enfin, entre autres, hein, on est d'accord) - en récompensant les vertus qu'elle prône, que ce soit par une post-vie vachement plus mieux, un "good game, Callahan" divin, un abandon du cycle des réincarnations et ainsi de suite (en admettant que toutes les religions marchent sur le diptyque carrote/bâton (l'absence de carotte étant un bâton en soi) - si y'en a une qui diffère vraiment de ce schema, parlez m'en, je suis curieux), elles ouvrent immédiatement la porte au vice d'intention, puisque dès lors que tu es informé (et crois) que ta vertu sera récompensée, elle perd toute sa noblesse. Que tu sois vertueux *pour* etre récompensé ou pas.

Je *crois* que j'ai quand même perdu le fil en route, tu sais ?

Enfin bref, asi es ma vida loca.

J'encule les étoiles, et j'encule les cieux,
J'encule les archanges, les démons
Et aussi j'encule Dieu !
J'encule mes musiciens de merde,
J'encule ceux qui vont me perdre,
Je t'encule putain de public,
Car je n'en veux qu'à ton fric !

Gogol 1° - J'encule (sobre et de bon gout, neh ? ^^)

10.5.06

2:21 PM : Nobody tells me fuck all.

Ecrit en cours d'anglais, automatiquement, parce qu'impossible de se concentrer sur le cours, et encore moins sur ce que j'écrivais. Je sais pas pourquoi je persiste à poster en anglais, hormis le fait que des fois ça vient comme ça pis c'est tout... mais j'veux dire, l'écriture automatique c'est déja souvent chiant en soi, mais si en plus il vous faut lutter pour décrypter une phrase sur deux (et tout ça sans entraver les associations d'idées ou de mots et d'images et... c'est pas du dénigrement, c'est juste que moi non plus je suis pas toujours ce que je raconte. Encore plus en anglais.)

Bizarrement, après avoir écrit tout ça, il ne m'en est pas resté un mot en tête. Juste une double phrase qui colle à ma tronche (mais sans pour autant faire partie de tout ça... je vous ai dit, je suis pas tout, souvent) : "Things that are important, aren't. The things that matter, don't.". Peut être que c'est juste le paradoxe qui me plait. Peut etre que c'est une grande phrase pleine de mystique de partout, avec néons et rubans. Hu, hu. Je crois qu'au final, dans tout ça, j'essayais juste de dire que rien n'est véritablement sérieux. Mais depuis que je me dis ça, j'essaye de définir le mot "sérieux". On n'a jamais fini de se prendre la tête, quand on s'y prend comme il faut. Anyway, here goes.

Where is you little Buddha, you jolly fat bastard you ? Everything is a Tao. Nothing is the Tao. People take the sound and the fury a good deal too fucking seriously. Ain't no time. Almost getting into a scrap on the goddamn street, but for what, but who bumped into who, who gives a fuck, what is, like, your point, dude ?

Morning superheroes. Make coffee with a thought, get dressed in a flick of a switch. Shazam ! Up, up and away to work. I'm your average everyday supervillain. Misteeeer Sabbatical ! Doctor Sloth. Alas, poor K2, I knew him Horatio, I knew him well.

Dancing puppets going through the motions. First you can't see them strings, then you see 'em and don't believe, or get angry or rebel but don't... just don't cut'em, man ! And then you just, sort of ignore them. Or try and believe you don't care, or they're only stringing neighbours up, what ?

Suspension of disbelief is the cornerstone and epitome of all human enterprises.

There's just *got* to be some point, doesn't it ? Why can't they get past that question, I shall never understand. Unless, maybe, I go back to the question, and then again, maybe. Mostly I just don't get people anymore these days. Can't blame me for lack of trying.

Forget the X-Files, the real aliens live next door. Probably illegal ones, too.

Anything being a Tao, don't bother. Nothing requires anything less than total commitment and dedication. NOTHING. Won't give it ? Screw up, wash out lane. Right this way, follow my lead, why don't ya ?

It's actually easier to write when there's no point. The point makes itself up as you go along. Freeform 4 teh win. Why persist when you know you're screwed from the get go ? Motherfuckers treating life like it really matters : yeah, buddy, other peoples' ! Not yours, idiot ! That's being basically decent, you know.
Works the other way round too, now that I think about it. Neat. Smoke & mirror shit.

So where was I... where am I, more to the point. Who fuck who how why and according to whom ? WHY DO YOU FUCKING CARE ?! Get a life already, buster. The unimportant shit drags you down, slows you down, pins you down. Pop ! Ye're pinned. Butterfly-pinned. Killing jar at the ready. Focus. Focus on everything at once. Explode. Implode. Breathe out again. Twin piston blood engine, tuh-toom, tuh-toom. Revv that mutha !

An instant wasted is a tiny tombstone pebble. It all adds up. Let the tail whack the goddamn dog. Yes, I know it's wag, I was being humorous, so humor me.

Shame is for amateurs. That "never having to say you're sorry" line gets around, doesn't it ? A dream is the only thing that's real (shut up, Marceau).
This is the Doors, my only friend, dadadadaaah dudaaah.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : oh, j'oubliais, fallait que je mette du cul dans mon prochain post (don't ask). Alors voila : (_¤_). Rien que pour t/m'embêter ! :)