23.1.06

4:34 PM : Constat

Ayant (comme tout athée qui se respecte vraiment, et qui compte bien faire ravaler leur paternoster aux assomants prosélytes atavistes dont les religions de tous poils sont pleines, même que des fois ils prêchent dans le métro et c'est très désagréable) assisté à pas mal de messes, catholiques comme protestantes (j'aurais bien fait les mosquées, mais c'est long d'enlever des Doc Marten's, quant aux synagogues, c'est fou ce qu'elles peuvent renfermer de juifs, qui ne sont pas des gens comme nous), et comme tout le monde, je me suis assoupi pendant de nombreux sermons. Parfois (là encore, comme tout le monde), je me réveillais en sursaut au cours d'une envolée lyrique, convaincante ou hystérique de la drag-queen en noir, et me livrais au rituel en vigueur : faire vite fait le tour de mes voisins du coin de l'oeil au cas où certains m'auraient grillés, puis prendre l'air attentif, convaincu et pieux qui seul permet une sieste décente sans être emmerdé par les sales gosses qui font la quête, comme si on avait pas assez d'impôts comme ça.

Pourtant, un détail m'a frappé, au cours de ces coupables investigations periscopiques : personne, nulle part, n'a jamais pris de notes lors d'un sermon. Pas un dictaphone, pas un carnet, pas meme un laptop. Je m'interroge donc. Certes, il serait facile pour un blogger anticlérical primaire (je veux pas dénoncer, mais j'en connais) d'en déduire que c'est à seule fin que les fidèles puissent oublier le prèche vite fait avant d'aller bouffer, attendu que les nobles sentiments sont toujours incompatibles avec la digestion d'un gigot-flageolet bien fondant - n'importe quel bourgeois de Noël vous le confirmera, penser aux pauvres et aux déshérités, ou aux vieux qui meurent, seuls, oubliés et parfois camés jusqu'aux yeux (de verre) : y'a pas mieux pour vous gâcher le foie gras.

Et pourtant, diantre et foutre en bock, y'a des sermons qui méritent le détour, malgré la pauvreté affligeante du répertoire biblique (aimez vous les uns les autres, nous sommes tous frères et tutti quanti, c'est bien joli mais y'a pas une seule famapoil (à part dans le Cantique des Cantiques, mais curieusement on en parle jamais à la messe, du Cantique des Cantiques) et c'est pas ça qui va payer le gaz aux Russes ou écrire une nouvelle page du scénario des Fleurs du Mal 2 : Encore plus Mal !, la prochaine comédie musicale de Laurent Boutonnat pour Alizée). Pour peu que le cureton soit un peu inspiré, ait la métaphore hardie ou, à défaut, le Feu Sacré, il est des sermons qui n'auraient rien à envier à un spectacle de Vaquette ou une desprogerie aussi brutale que bien écrite.

Malheureusement, l'oecuménisme qui sévit dans notre triste siècle a beaucoup fait pour éliminer la variété de prêtres dits "Fire & Brimstone", leur préférant le genre petite gouape verdâtre rabachant des discours grisâtres sur la tolérance avant de s'enfiler un p'tit scout (l'histoire ne dit pas si le scout est suisse). Pour qu'un sermon, comme un discours politique, soit bien vibrant (c'est à dire, bande de cuistres, qu'il fasse vibrer l'âme de l'Homme, et non pas son pistil, cette tâche étant reservée à sa charmante épouse, son attachée de fesse, ou sa lectrice dont on n'a plus de nouvelle dont le nom commence par A, ou S, ou n'importe quelle lettre pourvu qu'elle suçât bien et qu'elle manifeste assez d'enthousiasme à la manoeuvre pour attendrir le noble coeur de l'Homme, naturellement plus enclin aux travaux guerriers qu'aux exercices de souplesse en literie). J'ai encore oublié le début de ma phrase. Ah oui, pourque n'importe quel discours soit vibrant, il faut et il suffit qu'il soit indigné, contre quoi on s'en fout, ce qui compte c'est la rage.

Tout cela est bel et bon, mais ça nous rapproche pas d'une réponse à la pénurie de prise de notes en temple, voire à l'absence au cours des ventes de charité de cassettes audio (car les gens d'église sont malheureusement peu au fait des choses de la technique, compensant souvent le manque d'ADSL par du freebasing d'osties et de la foi à 90° non coupée) des Greatest Hits ou d'un best of des prêches enflammés de leur berger local.

Si quelqu'un peut m'expliquer, donc, qu'il le fasse maintenant, ou se taise à jamais : on a beau toujours avoir raison, on peut pas tout savoir.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Anticlérical fanatique
Gros mangeur d'écclésiastiques,
Cet aveu me coûte beaucoup,
Mais ces hommes d'Eglise, hélas !
Ne sont pas tous des dégueulasses :
Témoin le curé de chez nous.

Brassens - La messe au pendu

19.1.06

10:53 AM : La vie, l'univers et les restes de soirée

La religion sans la foi, c'est de la vulgarisation philosophique.

On était un peu bourrés, certes, mais je l'aime encore au réveil, alors...

18.1.06

5:22 PM : Idée

Ce matin, en cours, ca causait féminisme militant, rapport au texte traduit d'une part (un article sur Ni Putes, Ni Soumises, alors forcément...), au fait que Carole divorce d'autre part, et surtout, surtout au fait que je fais des études d'anglais. De lettres, donc. Les hommes beaux, forts et impuissants font tous avocat, toubib ou financier parce que la vie, faut la gagner sinon on la perd, moi je suis le seul mec de ma promo. Au milieu de 15 nanas. Ce genre de ratios favorise vachement le féminisme exacerbé, va comprendre.

Toujours est-il que de préjugés (féminins comme des miens, hein, faut être honnête : je pense être plus misandre qu'elles réunies) en anecdotes, j'étais de plus en plus convaincu de la méprisabilité de l'homme. Ce qui, on en convient, me met dans une position curieuse et incongrue, étant homme moi-même. J'ai bien essayé une fois ou deux de me joindre au chorus du "ah putain, les mecs, tous les mêmes !", mais ca s'est vu, et j'étais en trop lourde infériorité numérique pour gifler toutes ces connes avant de mourir, étouffé sous les coups de ces matrones. Mais ca m'a donné une idée.

L'idée d'établir un collectif "Ni Lâches, Ni Salauds". Très restreint, forcément... et dont les postulants seraient sévèrement jugés par un comité dirigeant exclusivement féminin (à mon exception, quand même, c'est mon collectif, merde, et c'est pas des gonzesses qui vont faire la loi chez moi bordel) avant de devenir membres (façon de parler). Un groupe de mecs qui tromperaient pas leurs nanas sans le leur dire, qui n'exigeraient pas la pipe règlementaire avant de dormir, voire qui iraient jusqu'à les faire jouir pour de vrai de temps en temps, qui feraient les courses (bon, pas *tout le temps*, obviously...voire pas tous les mois. Mais des fois, quoi.), qui accepteraient de se faire trainer à Harry Potter ou Quand Harry rencontre Sally (bon, ptêt pas Harry Potter, faudrait voir à pas trop déconner non plus) sans rechigner et même en appréciant (sans feindre), qui les laisseraient mettre des jupes dans la rue sans mater, qui les laisseraient mettre des jeans dans la rue sans mater, qui les laisseraient mettre des robes dans la rue sans mater (bref, vous saisissez le principe général), qui dans leur vie n'auraient *jamais* prononcé les mots "excusez moi mademoiselle, je vous trouve très jolie" ou "Vous lisez quoi ?" ou "C'est quoi ton signe astrologique ? J'parie que t'es cancer !", qui peuvent soutenir une conversation d'au moins 20 minutes sans avoir le regard qui plonge dans le décolleté ni se demander si on serait bien dedans, toutes ces sortes de choses.

Maintenant, à bien y repenser, je me demande si vraiment y'a un marché...

Enfin bref, tout çi tout ça comme çi comme ça.

17.1.06

6:00 PM : Avec des "si", on raserait l'Amazonie

Oui, bon, ca fait 15 jours que j'ai plus posté, vous allez pas repartir pour un calembour foireux quand même, si ?

Si j'étais Dieu...

Si j'étais Dieu, après des millénaires à entendre, voir et lire les conneries écrites en Mon nom, Sodhomme fondue par-çi, le Jardin d'Eden (bail à céder) par-là, sans parler des guerres que J'aurais fait gagner deçi delà sans qu'on M'ait mis au courant, J'enverrais bien un bout de Moi sur Terre, pour qu'il explique aux gens à quels points ils sont beaux, mais si petits et si tant immensément cons. Pour remettre les pendules à l'heure. Pour leur rapeller, non pas qui c'est le patron, mais comment il est, en fait, le Patron. Et puis aussi les choses simples et belles, comme la vie, l'amour, la paix intérieure comme nationale, toutes ces sortes de choses. Peut être que ca marcherait ?

D'un autre côté, si j'étais le Diable...

Si j'étais le Diable, je commencerais par faire prendre en main très sérieusement la rédaction de la bio du fiston de l'Autre, par des gens à Moi.

Je leur ferai d'abord expliquer que Dieu vit dans les Eglises, et attention, que les nôtres. Et qu'on y prie le dimanche, ce qui permettrait à ses fidèles, à l'autre, d'en déduire que les autres jours on peut enculer son prochain peinard.

Tiens, rien que pour rigoler, j'y ferais rajouter un passage complètement toxiconimportequoi (donc mystique, donc saint) qui les amènerait à faire du cannibalisme alcoholothéocidaire, tous les dimanches justement. Histoire de mettre un bon blasphème mondial régulier dans sa gueule, à l'Autre. Ca lui apprendra à pas installer l'air conditionné chez Moi.

Après, Je dirai que l'Eglise a besoin de prêtres pour faire intercession entre les hommes et Dieu, comme ca à force ils arrêteraient d'essayer de lui parler directement, et puis de l'écouter aussi.

Après, je ferais exprès de faire prendre à ces prêtres-là les *pires* décisions possibles, tout de travers, tout le temps, exprès ! Tout pour le vice ! Voila ce que ca serait mon slogan. Je les enverrais en guerre les uns contre les autres. J'inventerais même l'hérésie, pour qu'ils puissent s'entretuer même en temps de paix. Je leur ferais amasser des terres et des richesses dans tous les sens. Je les ferais pédophiles, concupiscents, corrompus. Je leurs ferais bruler Jeanne d'Arc, Saint-Barther les comme-nous-mais-plus-riches, soutenir l'excité moustachu et sa clique à galons. Je leur ferais mettre tabou tout ce que l'Autre aurait pu créer d'un peu agréable dans Son monde pourri, que ce soit l'alcool, la came, les gonzesses ou les pédés.

Oh, et puis surtout, surtout, très important, je leur ferais bien rapeller, tout le temps, tout le temps, qu'il faut se méfier du Diable, qui n'arrête pas d'essayer de pervertir les gens à tout bout de champ. Ca, oh oui ça ça me ferait surement rigoler jusqu'à la fin du Temps.

A part ça, on m'a récemment émis dessus (j'en avais partout) l'idée selon laquelle si Dieu ne parle plus aux hommes, c'est juste qu'il a cligné les yeux/géré un autre monde/créé un autre monde pendant 5 minutes, mais que 5 minutes à l'échelle de Dieu, ca pourrait bien faire des millénaires à la nôtre. J'aime bien le principe, mais permettez-moi de raffiner le concept : moi je dis que si Dieu parle plus aux hommes depuis Jésus, c'est qu'après avoir saint-esprisé la Marie, il a fait comme tous les singes créés à son image depuis l'aube des temps : il s'est roulé sur le côté et il s'est mis à ronfler.

Enfin bref, ca fait du bien de ravoir le net, quand même.

Et puis si j'étais l'Bon Dieu,
Je crois que je ne serais pas fier !
Je sais : "On fait ce qu'on peut" ;
Oui, mais il y a la manière

Brel - Fernand

6.1.06

1:55 AM : Le jeune Epaminondas a soupé entre amis chez son oncle Sophocle, sans gêne ni cérémonie il y baisa Sophie devant tout le monde sur le grand sofa.

Ca m'a pris par surprise et j'étais même plus un gamin, alors ta gueule Goldman. C'était un jour comme les autres, c'est à dire aussi absolument insipide mais délicieusement plein de flemme trainée au hasard des bières et autres divx. Je devais sacrifier au rituel de l'achat des cadeaux de Noël, au dernier moment comme d'habitude, au milieu d'une foule énorme comme d'habitude. C'est qui ces cons qui s'y prennent au dernier moment pour leurs cadeaux, franchement on n'a pas idée. Bref, j'étais FNAC St Lazare, ou plutôt j'en sortais, étouffé d'odeurs de sueur, fusillé d'incessants regards noirs pour mon impertinence d'avoir choisi la seule caisse du magasin où la file avançait un peu (une sorte de don). J'avais donc envie de tuer des gens.

Je l'avais déjà croisée une fois ou deux dans le quartier, toujours un paquet de flyers à la main ou avec un truc à vendre pour des enfants leucémiques qui peignent avec les pieds des cartes postales immondes. A vrai dire, c'est rare qu'on se souvienne des pauvres étudiants que la faim (bon, OK, la bière) pousse à courir au cul des passants comme ça. Mais elle, si, m'avait marqué. Peut-être à cause de son sourire, qu'elle décochait à tous les connards à grise gueule, et qui avait l'air chaque fois si sincère. Peut être pour ses yeux, ceci dit. Ou peut être juste je remarque que les jolies gonzesses. C'est le plus probable.

Elle hantait le pavé en compagnie d'une poignée de types qui avaient l'air d'être des potes à elle, mais qui étaient tous de sexe désespérément masculin. Je les reconnaissais aussi, y'en avait un qui m'avait taxé une clope et admiré mon T-shirt fièrement vaquettien la dernière fois. Mais moi, c'était ses flyers à *elle* que je voulais foutre à la poubelle dans 2 minutes. Je me démerdais donc pour être sur son chemin, espérant sans doute que contre toute logique, elle aussi se souviendrait de moi, qu'on pourrait discuter, aller boire un verre, baiser et se quitter dans de déchirants adieux, pas forcément dans cet ordre. Heureusement que j'y croyais pas une seconde, j'aurais été deçu. Ou alors, c'est tout le contraire et elle se souvenait de moi, et m'en voulait pour une raison que j'ignore encore. Toujours est-il que la jolie cruelle m'assassina sur place.

"Bonjour monsieur, excusez-moi ca prendre pas plus d'une minute..." J'entendais déjà plus son laïus. La gorge serrée, la voix étranglée, je répondis que j'avais pas une thune (elle eut au moins la délicatesse de ne pas me faire remarquer que j'avais un sac énorme et débordant de conneries diverses à la main), et m'enfuis aussi vite que possible loin de cette horrible mégère. En arrivant à la gare, la grande pendule cliqueta d'un cran dans sa permanente course après elle-même. Ca a fait un bruit de pierre tombale qui se referme.

Elle a été la première fille au monde à m'appeler "monsieur" en face, au lieu de "jeune homme" ou simplement "tu". En un sourire, j'étais déja vieux. SALOPE, VA !

Enfin bref, asi es ma vida loca.

2.1.06

8:11 PM : Une nuit au bord d'elle

Lu sur une notice de préservatifs aux fruits (quoi ?) : "Allez encore plus loin dans le fun et la créativité en goutant aux plaisirs fruités". J'ai relu ca deux fois avant de comprendre ce qui me chiffonait dans cette phrase : curieusement, si j'essayais de vanter les mérites d'une capote, le mot "créativité" ne serait pas le premier qui me vienne à l'esprit.

Un peu plus loin, je lis : "Les préservatifs sont le moyen le plus naturel de vivre pleinement toutes les émotions de la relation sexuelle". Oh bah oui, dit comme ça...Et après on s'étonne que les garçons débandent une fois caoutchoutés.

Donc, je note pour plus tard : ne plus lire de notices de bâches, jamais. Mais bon, mettez vous à ma place, qu'est-ce qu'il y'a d'autre à faire, un dimanche (1) matin (2) du jour de l'an (3) tout seul (4 hit combo) ?

Enfin bref, tout ça tout ça.

EDIT parce que j'allais pas faire un post rien que pour ça : je viens d'apprendre (bon, OK, j'y attache encore un certain scepticisme, mais après tout pourquoi pas ?) que l'épidémie de Peste Noire (avec majuscule, comme à Holocauste. Je crois que c'est à partir du million de morts qu'on a le droit à la majuscule) du XVII° a été causée par une prolifération de rats porteurs (ca je savais), elle même causée par le fait que les chrétiens européens massacraient les chats comme étant des instruments du Démon. Comme quoi d'une part la religion, c'est toujours rigolo, d'autre part kharma is a bitch, et d'une dernière part Katrina, la Nouvelle Orléans, ses digues et son quartier français visitable en bathyscaphe, ca date pas d'hier. Quand les cons se mettent à être vraiment cons, faut toujours qu'ils fassent du zèle...

EDIT2 (dans la même veine) : j'ai dans la tête une scène de cul stylisée d'un film...et impossible de me rapeller dans quel film c'est. Quand on est aussi monomaniaque que moi, c'est traumatisant. Je me souviens que ca part sur les deux premiers roles (c'est une comédie romantique anglaise, si j'en crois mon impression sous-cutanée) se faisant des bisous et tombant sur un lit, puis il y'a une série d'images d'archives en noir et blanc très suggestives sans l'être (genre un train qui rentre dans un tunnel, un lancement de fusée, une démolition de cheminée d'usine à l'envers...) puis l'inverse (un train qui sort d'un tunnel en marche arrière, une fusée qui retombe, la cheminée qui tombe...) puis les deux en train de fumer "après". L'emmerdant, c'est que j'arrive pas à mettre le doigt (facon de parler, dans ce contexte) sur les deux rôles en question, ni sur le titre du flim. A vot' bon coeur, si vous le pouvez, empêchez un monomaniaque de regarder toute sa CD-thèque bout-à-bout pour en avoir le coeur net. Et donc d'y être jusqu'à la mi-juin.