30.12.05

7:16 PM : Le nondas AMI p/a AMI chez son n ; gene |ni| illi basa MONDE/legrnd

Sa ma pri par /priz & gt mm plu 1 gam1, alor tagle Goldman. Ct 1 jr kom lé otr, cad ossi absolumnt 1sipi2 m& DlisiEzmnt pl1 2 flem trNé o azar D biR & otr divx. J deV sakrifié o rituL 2 lacha D kdo 2 noL, o dRnié moman kom d'hab, o miliE d'1 fool &norm kom d'hab. C ki c kon ki si prN o dRnié moman pr ls kdos, franchman on a pa ID. Bref, gt FNAC St Lazare, oo pluto jan sorT, &toofé do2r 2 suEr, fuziyé d 1sesan regar nwar pr mn 1pRtinans d avr chwazy la sle Ks du shop oo la file avanC 1 pE (1 sort 2 don). JaV dc anvi 2 tué D gen.

G l aV dj Xzée 1 fwa oo 2 ds l 1/4tié, tjrs 1 paké 2 flyers a la min oo ac 1 truk a vndr pr D anfan lECmik ki pegn ac lé pié D kart postal imond. A vré dir c rar kon se /viN D povr &tudian ke la fin (bon, ok, la biR) poos a koorir o Q D pasan kom sa. Mé L, si, maV marké. p-etr a koz 2 son /rire kL dékoshé a ts lé konar a griz gle, & ki aV l'R chak fwa si s1cR. P-etr pr C ye, sesi di. Oo p-etr just j rmk ke lé joli gonzS. C le + probab.

L anT le paV an konpani d1 pwanié 2 tip ki aV l'R dètr D pot a L, ms ki &T 2 sex DzesPréman masQlin. G lé rekonéC ossi, yan aV 1 ki maV taxé 1 clop & admiré mn T-shirt fiRman vaketien la derniR fwa. Mé mwa, ct C flyer a *L* ke j voolé footr a la poobL ds 2 min. G me DmerD dc pr etr sr son chem1, esPran ss dte ke kontr tte lojik, L ossi se /viendré 2 mwa, kon pooré disQT, alé bwar 1 ver, bézé & se kiT ds 2 Dchiran adiE, pa forCman ds 7 ordr. ErEzman ke J krwayé pa 1 sec, joré &T Dsu. Oo alor, C tt le kontrR & L se /vené 2 mwa, & man voulé pr 1 rézon ke jinior ankor. Tjrs & il ke la joli kruL m asasina sr plas.

"Bjr Mr., exQzé mwa sa prandra pa + d1 min..." J antanD Dja + son laius. La gorj sRé, la vwa &tranglé, j répondi ke jV pa 1 tun (L u o - la DliKtS 2 n pa m fR rmké ke jvé 1 sak énorm & Dbordan 2 koneri 10vers a la min), & manfui ossi vit ke posibl lw1 2 7 oribl méjR. An arivan a la gar, la grd pandul kliketa d'1 kran ds sa pRmanant koors apré L mm. Sa a fé 1 brui 2 piR tombal ki s referm.

L a &T la premiR fiy o mnd a mapelé "Mr." an fas, o liE 2 "jEn om", oo s1pleman "tu". An 1 /rir, gt Dja viE. SALOPE VA!

Enf1 braif, asi S ma vida loka !!!!!:):):):) mdrlol.

PS : pour la première fois depuis l'ouverture de N/B, j'ai du me relire pour etre sur et certain de ne pas avoir fait de faute d'orthographe. J'espere ne pas en avoir laissé. Oh, et j'ai l'impression qu'on a tiré la chasse sur mon QI, pour une raison ou une autre.
Mine de rien, c'est vachement dur de se remettre à écrire normalement, après. Donc, message aux jeunes en général, et à Blouféniske en particulier vu que c'est de sa faute si je me suis infligé cette monstruosité : kreV ts.

PPS : Une nuit de stupre déchainé à la première qui traduit le titre de ce post. Un très léger signe de tête appréciateur (et ma haine éternelle pour m'avoir fait rater une nuit de stupre déchainé avec une (belle, forcément belle) inconnue) au premier.

27.12.05

10:22 AM : Tiens, puisqu'on parlait du Père Noël...

Je viens de réaliser un truc amusant en faisant les courses (ma vie est une aventure de chaque instant). Au fond de la supérette, y'a un monticule de packs de flotte. Je me suis concentré sur Evian uniquement pour un rapide calcul : 4 packs de large sur 3 packs de profondeur sur 5 packs de haut, ca nous fait 5*12*6 = 360 litres de flotte rien que pour le Shopi d'en bas de chez moi. Y'a deux Shopis dans ma rue seule, mettons qu'il y'en ait, allez, 15 sur Levallois (je suis peut etre vachement en dessous, je me rends pas bien compte...). Ca fait donc 5400 litres d'Evian stockés sur mon seul petit trou du cul de banlieue. Rajoutons à cela les minibouteilles des distributeurs du métro, des boulangeries ou des cantines d'entreprises, en y allant comme un porc (pardon, comme un physicien), on peut compter 7000 litres. Ah, j'oubliais les restos, allez, soyons fous, rajoutons 3000 litres au pifomètre. 10 000 litres de flotte, donc, sur une ville de la taille d'une crotte de mouche sur la carte de France. Des villes comme Levallois, doit y'en avoir des milliers. Et l'Evian est exportée partout en Europe, aux USA+Canada, qui sait, peut être ailleurs, sans doute même.

Alors je suis le premier à admettre que la géologie n'est pas exactement mon forte, mais de deux choses l'une : ou alors les Alpes ne sont pas, comme je le croyais, créées par le carambolage de deux plaques tectoniques revanchardes autant que têtues, mais sont en fait des masses de pierre ponce qui flottent sur un gigantesque océan de flotte très bonne pour la ligne et qui revitalise à donf'.... Ou alors, on me prend pour un con quelque part. Le cycle de l'eau c'est bien joli (mais si t'sais, le schéma dans ton bouquin de bio de 4°, les fleuves qui vont dans la mer, les mouettes qui boivent et qui vont pisser à la montagne, tout ça) mais un débit pareil me semble extravagant pour une source, voire même un lac de montagne. Force m'est donc de constater subitement que l'eau minérale, toutes les eaux minérales d'ailleurs, me prennent pour un plouc. Et c'est pas une petite conne aux dents de lapin qui baragouine un patois approximatif qui va me faire changer d'avis (en plus les auvergnates on les connait, ca sourit que quand ca vient d'économiser trois sous. Ma grand mère faisait un détour de 20 bornes pour trouver des abricots moins chers de 20 centimes au kilo. J'imagine qu'elle devait en acheter au quintal pour rentabiliser l'essence, je sais pas...).

Enfin bref, asi tout ca tout ca.

EDIT : Je m'apercois que je me suis planté dans mon calcul, puisque les bouteilles de flotte font 1,5L et pas 1 L. Ca nous fait donc 15.000 litres d'Evian sur Levallois seul. Putain, où trouvent ils toute cette flotte ?!

26.12.05

6:50 PM : Credo ergo sum

Vous croyez en un ou plusieurs Dieu(x). Vous croyez en l'immaculée conception (immaculée toi même !), ou aux prophètes & saints divers, ou aux anges qui font l'annonce à la Marie. Vous croyez en la réincarnation, ou en la vie éternelle après la mort, avec ou sans houris. Vous croyez au diable, et aux tourments infernaux pour les méchants, George Bush (les deux) et les Teletubbies. Vous croyez en l'existence de l'âme ou encore au kharma. Vous croyez que demain serait meilleur qu'aujourd'hui si chacun y mettait un peu du sien.

Vous croyez en la liberté, en la justice, en l'égalité, peut être même en la France. Voire en ses Valeurs Eternelles et aux traditions, qui sait (après tout, 90% de tout étant de la merde, j'ai peut être des Gros Cons(tm) dans mes lecteurs, on sait jamais). Vous croyez en l'argent. Vous croyez en l'amour. En l'homme ? Vous croyez en l'économie. Vous croyez aux cultures et aux frontières. Vous croyez en l'eau minérale.

Oui, vous croyez en tout ça, ou en un peu de tout ça. Et pourtant tous, tous sans exception, vous mettez un point d'honneur à refuser de croire au Père Noël avec la dernière des abnégations. Et après, c'est moi qu'on accuse d'être incohérent.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Pour tout bagage on a sa gueule,
Quand elle est bath ça va tout seul,
Quand elle est moche on s'habitue :
On s'dit qu'on est pas mal foutu...

Léo Ferré - Vingt Ans

23.12.05

1:27 AM : Apparté

Ecrivons sur l'écrire

Il me semble absolument impossible, ou du moins impossiblement compliqué, d'écrire une race (SF ou Fantasy) qui ne soit pas humanoïde/anthropomorphe, anatomiquement. Je serais curieux de savoir si, parmi ma kyrielle de lecteurs cultivés en SF (ChatFou, c'est toi, ça), quelqu'un a déja lu quelque chose de convaincant dans ce domaine-là. Oh, et non, les fourmis de Werber ne comptent pas : il s'est justement lamentablement planté dans l'exercice, à mes yeux.

Ca me semble impossible, parce qu'un nombre incalculable de choses, à commencer par notre systême de pensée, me semblent intrinsèquement dépendants de la simple biologie. L'exemple le plus simple et direct, c'est les maths : on compte tout naturellement en base 10 parce qu'on a dix doigts. Mais ça va nettement plus loin que ça. La symétrie axiale humaine est je pense au coeur de tout ses constructs mentaux. On pense en deux dimensions - juste/injuste, bien/mal, capitaliste/communiste et ainsi de suite. Si, au lieu de deux bras, on en avait eu trois, avec celui de gauche adroit, celui de droite gauche (ça c'était juste pour illustrer que même le langage est basé sur la symétrie en question. Oh, et pour vous paumer, biensur) et un bras central... Comment penserions nous ? Et, partant, comment vivrions nous, quelles sociétés nous aurions baties, et est-ce qu'on aurait quand même subi Céline Dion ? Aurions nous seulement inventé la propriété ? (ben oui. A moi, à toi. A moi, pas à moi. Et avec une troisième option, ca eut donné quoi ?) Beaucoup trop complexe à imaginer, je pense.

Même le simple ajout d'une dimension me semble périlleux. Il m'est impossible d'envisager de manière "réaliste" (en SF, on finit toujours par avoir des problèmes de vocabulaire, non ?) des humains, totalement comme nous, mais qui voleraient d'une manière ou d'une autre. Ou qui vivraient sous la mer. La encore, le simple ajout d'un fait simple change non seulement l'équation, mais tout le bordel qui en découle, et tirer ce genre de fil me semble être la tache d'une vie entière... si ce n'est plus.

A vrai dire, si Parcifax est ce qu'il est (enfin, pour vous, ce qu'il sera, oui, oui, je sais, la suite, vite) dans mon épopée mentale, c'est que je me suis rendu compte très vite de l'insurmontable difficulté d'inclure un véritable membre du Chorus en tant que protagoniste dans une histoire - comment pourrais-je véritablement comprendre, et donc décrire, ce à quoi peut ressembler, penser, parler, ou le caractère et les manières d'un individu (et à vrai dire, si tous étaient reliés en tout, y'aurait il vraiment des individus ? A mon avis non, c'est bien pour ça que Parcifax a besoin d'en être un) ayant des caractéristiques pareilles ?

D'où ma conclusion qu'on ne peut vraiment parler que de l'humain - d'humains dans d'autres envirronements, ou d'humains à la morale/éthique bien différente, mais humains jusqu'à leur pouce opposable. Même s'ils sont verts avec des crocs. Waaagh!

Enfin bref, asi es ma vida loca.

21.12.05

10:44 PM : Et le Verbe était Dieu(x)

Décidément, j'ai trouvé le filon pour les titres. Je dois avoir trop de talent pour inventer des trucs pareils tout seul

A vrai dire, si on avait du expliquer le crime de Parcifax à un Grimeux, un Saulocéen, un Orque ou même un humain, tous sans exception n'auraient pu qu'afficher une stupéfaction de bon ton, type bouche bée-yeux écarquillés (voir figure 3). Ce qui prouve bien qu'eux non plus n'ont jamais rien compris aux Aériens. Et on s'étonne que tout le monde s'engueule...

Ce n'est pas pour rien qu'entre eux, les Aériens se pensent sous le terme du Chorus, et pourtant peu de gens ont fait le rapprochement : c'est que chacun d'entre eux entend les mots, vit les pensées, ressent les émotions de chacun des individus de son peuple, sans exception. Et voit ce que les autres voient, aussi. Ce qui nécessite non seulement une ouverture d'esprit hors du commun, mais beaucoup de dextérité mentale pour éviter la migraine du siècle. Et pas question pour vous d'imaginer qu'ils déploient des artifices typiquement humains pour survivre à cela, style j'écoute-pas-ce-que-tu-dis, je-prépare-juste-mon-prochain-argument. Non.

Les Aériens écoutent avec concentration, regardent avec attention, tous, pour tous, par tous. Il n'est donc pas étonnant qu'ils soient (tous, donc, nécessairement) un peu mystico-défoncés en permanence. Dans ce magma gigantesque de communication instantanée, je suis sur qu'il y'a déja la solution à la Vie, l'Univers et le Reste. C'est aussi pour cela qu'on ne peut que très difficilement les berner (ce qui est sans doute une autre cause de leur rejet par les autres sentients - comment voulez vous commercer avec ces gens-là ?), et qu'aucun Aérien n'a jamais menti, car leur univers personnel est déja assez compliqué comme ça, merci bien. Ca et puis (encore un avantage de cette soupe primordiale de conscience) ils ont la très présente impression que mentir, c'est tuer un morceau du monde, et un morceau d'eux-mêmes, car ils savent le pouvoir des mots. Eux savent que les textes anciens disant que les Dieux créèrent la Terre d'un mot ne sont pas métaphoriques : le Chorus est, littéralement, vieux comme le monde. Ses descendants entendent encore les pensées du premier Aérien, qui naquit d'un Verbe, un peu après le Silence qui suivit l'Engueulade A Propos De La Dernière Fois (Ces Dieux-là ont mis beaucoup plus d'une semaine à créer le monde, et vous savez ce que c'est, les comités...). Comment pourrait-il en être autrement ? Ses pensées furent partagées par ses pairs, pour être entendues par leurs fils, et ainsi de suite. Pas étonnant qu'ils soient conservateurs. S'ils avaient besoin de l'être - car chez eux se produit un phénomène que bien des grands-pères leur envieraient s'ils étaient au courant : les jeunes entendent la pensée de leurs ainés, et de leurs ainés, et ainsi de suite, et ne peuvent qu'arriver aux mêmes conclusions et constater la justesse du Chorus.

Mais comme le dit le proverbe, là où tout le monde pense la même chose, personne ne pense beaucoup.

Enter Parcifax.

La suite ?


9:50 AM : Au commencement était le Verbe...

P'tain, c'est chié comme première phrase ça, quelqu'un devrait l'utiliser dans un bouquin

Au commencement, donc, était le Verbe, et le Verbe était Dieux (notez le x, ne serait-ce que pour marquer plus de points au Scrabble), et toutes ces sortes de choses. Au commencement était le Verbe, puis il y'eut le Silence Gêné. Puis quelqu'un cria "TA GUEULE !", tant il est vrai que comme l'écrit si justement Douglas Adams, la création de l'Univers est majoritairement considérée comme une faute de goût. Ceci dit, les Dieux ne sont pas les seuls privilégiés à pouvoir créer d'un mot...

Il s'appelait Parcifax, et il était le seul de sa race à posséder un nom. Pour l'heure, il était occupé à se sentir seul. C'était quelque chose de nouveau pour lui, et de profondément angoissant. Pour la première fois de sa vie, il n'entendait aucune voix, aucune pensée, ne ressentait aucune émotion que les siennes propres. Dans quelques minutes, ca le rendra surement fou. Mais en attendant, il est trop occupé à contempler l'énormité de la chose, à en apercevoir au loin les bords, et à les tripoter du doigt métaphorique pour savoir jusqu'où ça fait mal. De fait, ca le faisait tellement souffrir qu'il se suppliait lui-même d'arrêter de penser, pour enfin disparaitre, comme le Chorus l'espérait.

L'apparence seule ne suffirait pas à expliquer la méfiance, non, la répugnance qu'ont les autres races à l'envers des Aériens. Même s'il est vrai que n'importe qui avec un ou deux neurones chauvins se rendrait compte que, ben, ils sont *pas comme nous, quoi, vous comprenez*. Si frêles qu'on pourrait les croire plus fragiles que le cristal, et pourtant aussi durs et immuables que les montagnes... et surtout, transparents. Ou presque, juste un genre de contour, de léger trouble dans la texture de l'air pour marquer le coup. A vrai dire, leur physique est pour la plus grande part optionnel, adopté des millénaires auparavant dans un effort racial global pour mettre leurs voisins à l'aise. Bel effort, notez, mais un peu en deça niveau résultats. Ca et puis, on s'en méfiait. Comment peut on faire confiance à un peuple qui ne dit que la stricte vérité, en toute circonstance, pour qui le concept même de mensonge, ne serait-ce que de politesse, est incompréhensible ? Pour les autres races, en tout cas, c'était clair : personne ne peut être aussi honnête sans avoir quelque chose derrière la tête. Tout cela faisait qu'en la présence d'un Aérien, tout individu, quelle que soit sa race, avait l'impression qu'on se foutait de sa gueule ou qu'on était en train de lui faire un coup tordu. Ca ne facilite pas le contact. Aussi le Chorus avait-il jugé nécessaire de sévèrement punir le "crime" de Parcifax, au cas où. Comme en beaucoup de choses, le Chorus n'avait encore rien compris au film, mais c'est peut être ce décalage permanent qui fait leur charme...

(Bon, j'ai la flemme d'aller plus loin, là tout de suite. La suite un jour, peut être.)

Enfin bref, asi es ma vida loca.

9.12.05

12:06 PM : Les religions de mes couilles - I

Hommage à la Taupe. (1)

La vie était un long rapide tourbillonant. Pour parler plus vrai, disons que la merde pleuvait dru sur ma vie, en longues dégueulasses dégoulinances verdatres, genre le port de Dieppe à marée basse. Emmerdements d'appart', de boulot, de gonzesses, de famille, enfin bref : le grand chelem. Tiens, d'ailleurs, du trèfle, j'en avais plus non plus. J'en arrivais à une telle profondeur dans le pathos que, malgré mon anthéisme, sinon viscéral, au moins indécrotable, j'en arrivais à sérieusement me demander si y'en avait pas Un, là haut, qui cherchait les crosses. Aussi faisais-je ce que tout homme responsable et intègre fait dans ces cas-là : je déambulais de bar en bar, de cuite en cuite. Ou plutot, de terrasse bondée en terrasse bondée (privilège d'été), un peu nerveux/foireux quand même des fois qu'un garçon s'avisât de me demander de payer les consos avant que je puisse me barrer, m'arrêtant seulement au fond d'un bock pour déclamer la beauté diaphane et la grâce féline de ma voisine de table du moment. Bref, j'étais bourré.

Trainant mon marasme et fuyant un énième Café des Sports, je me fis soudain aggresser par un clocher. Il était là, bien campé sur son cul, l'air de se foutre de ma gueule. La grande hargne primaire releva le groin au fond de mon cerveau reptilien. Je décidai donc d'entrer dans l'église histoire de cracher à la gueule de Dieu ce que je pensais vraiment de lui - car il n'est rien de plus dangereux dans un couple que de garder une bonne engueulade pour soi : après on finit par parler des rideaux ou pire, de changer le papier peint, au lieu de sainement baiser comme des castors jusqu'à l'aube. J'entrais tout de même avec circonspection, un coup de colère divine étant si vite arrivé - ça et puis, les églises m'ont toujours mis mal à l'aise. Surtout les vieilles, où j'ai toujours l'impression d'entendre les râles des tâcherons qu'on avait fouetté pour la construire. Je me posai le cul sur un banc du fond (près du radiateur, toujours) et entamai un monologue intérieur frémissant à l'attention de qui serait calé sur la fréquence de mon âme sur le moment.

J'étais bien avancé dans mon bas-les-patenôtres théocidaire quand un petit curé s'approcha de moi (pourquoi moi ? Pourquoi MOI ?) pour me demander s'il pouvait m'aider. Je lui répondis, teigneux, qu'il me foute la paix, que mon affaire était entre Moi et Dieu, et qu'il n'avait rien à foutre dans le tableau, merci, casse toi. L'air un peu peiné, non pas meurtri mais compatissant, il me demanda doucement à combien remontait ma dernière confession. Y'a vraiment des gens qu'on peut pas sauver d'eux mêmes. Brandissant prestement ma Huguenote-porte-clé (je l'aurais bien mise en Prince Albert, mais ca aurait totalement changé le cours de mon histoire, faites pas chier), je crachai : "Chuis pas papiste, papy ! (Je trouvais l'allitération de haut vol et à grande portée poétique. J'étais bourré, je le rapelle.) Fous le camp avec tes confessions, t'es pas au programme ! J'ai pas besoin d'interprète, j'te dis !".

Un peu moins calmement, voire franchement véner', il me demanda ce que je venais faire dans un église catholique, si j'étais si outrageusement protestant. La question me déssaoula un peu, mais m'énerva quand même. Du coup, au lieu de répondre que j'avais pas fait gaffe (ce qui était la vérité), je rétorquai, sentencieux au possible, que Dieu se trouvait partout chez lui, quelle que soit la forme de la croix. Je poursuivis, emporté par mon élan : "A vrai dire, je sais pas ce que je fous là. Pour Dieu, ici ou dehors c'est pareil. Ca m'étonnerait même qu'il fasse la différence entre une cathédrale et un bordel pédophile. Le Vatican non plus, ceci dit."

Je me suis déja fait virer de partout - d'emplois, de boites, de soirées, de bars, et même une fois, à 3h du mat', de chez une copine à poil (moi à poil, pas la copine. Enfin si, aussi, mais merde.). Mais d'une église, c'était une première. J'ai acheté une bouteille de Manashevitz pour marquer le coup.

On se venge comme on peut.

(1) Je m'appercois à la relecture que j'ai oublié les nécessaires notes de bas de post. Spamafot, j'ai jamais pris le coup. Z'aurez qu'à les imaginer. Ca ou Taupe les mettra pour moi.

Cause hey !
We're the 'Brews !
Sportin anti swastika tattoos !
Oi Oi we're the 'Brews,
The fairfax ghetto boys skinhead hebrews !

Rancid - The Brews (NOFX cover)


6.12.05

1:25 AM : Questionnerd n°...

Tous les Longevernes sont des peigne-culs ! (non, rien, mais ca méritait d'être dit)

Ca fait longtemps que j'avions point fait de questionnaire à la con, et le coup des 5 films cochons me laissant de marbre (même si, comme je sais plus qui chez Boulet, je me suis passionément branlé sur le Nom de la Rose, dans mes vertes années. Passons.), je vais me fader celui d'OnStanby, enfin de Geradon chez OnStandby puisque ce feignant d'expat' en fait plus des à lui.

1. Dites nous qui est né le même jour que vous.
Aucune idée. Probablement des tas de gens qui sont morts depuis. Ou alors Jean Claude Briali et Sim, ce qui serait pas mieux.

2. Quand fut votre premier baiser?
Ca dépend ce qu'on définit par baiser... Mais dans les deux cas, c'est pas vos oignons, sales petits voyeurs.

3. Est-ce que vous avez déjà sérieusement vandalisé la propriété de quelqu’un?
Vandalisé ? Hmmm... Considère t'on l'amour propre de quelqu'un comme sa propriété ? Si oui, alors oui, très sérieusement. Si non... Je sais pas, pas le souvenir en tout cas.

4. Avez-vous déjà frappé une personne du sexe opposé?
Oui, mais je m'en suis voulu immédiatement après, alors ca compte pas...hein ?

5. Avez-vous déjà chanté devant un grand nombre de personnes?
Je chante dans le métro tous les jours que (Thank you) Satan fait, je compte ça pour un oui.

6. Quelle est la première chose que vous remarquez chez l’autre sexe?
Le visage. Pas les yeux, ou les lèvres, ou les cheveux, le tout. Les détails c'est pour les casse-burnes, je préfère la vue d'ensemble.

7. Qu’est-ce qui vous excite vraiment?
Vraiment vraiment ? Un ventre. Ca, et les maternelles.

8. Qu’est-ce que vous commandez au starbucks?
Je bois pas de café, qu'est-ce que j'irais foutre dans un Starbucks, à part dans celui de la Cité Interdite ?

9. Quelle a été votre plus grande bêtise?
Oulah, j'en ai fait tellement en si peu de temps, alors quantifier...

10. Vous vous êtes vous déjà fait mal exprès?
Plein de fois, oui. Pour plein de raisons différentes. Mais plus depuis un moment, maintenant que j'y pense.

11. Dites quelque chose sur vous, au hasard.
J'ai un sexe énorme, voire considérable. Non, vraiment hein, sans déconner il est impressionant, on dirait un monolithe historique, ou une idole à la fertilité. Stupéfiant.

12. Est-ce que vous matez encore les dessins animés (films, tv) et les émissions pour enfants?
Dessins animés pour enfants, ou dessins animés tout court ? C'est quoi ces questions à la syntaxe approximative ?

13. Est-ce que vous avez porté un appareil dentaire?
Non, j'ai échappé à ça, ou plutot j'ai héroïquement fait semblant de pas avoir mal aux dents quand j'en avais besoin d'un. Résultat, j'ai eu pendant quelques temps deux canines superposées (si, si. Y'en avait une qui poussait, l'autre voulait pas lacher l'affaire, donc la nouvelle est sortie par la gencive. Bon appétit, au fait, si vous me lisez pendant la pause déjeuner), et j'ai la dentition d'un cheval. Mais j'ai jamais eu de sourire Duralex, donc dans l'ensemble...

14. Est-ce que vous êtes satisfait de votre taille?
Ouaips, c'est les autres que ca gêne (Première réaction systématique : "Ah ouais, t'es grand en fait")

15. Quelle est la chose la plus romantique qu’on ait fait pour vous?
Sore waa himitsu des' et toutes ces sortes de choses.

16. Quand savez-vous que c’est l’amour?
Quand j'ai plus les mêmes raisons d'avoir envie d'être mort.

17. Parlez-vous d’autres langues?
L'anglais, puisque c'est mon métier. Le mauvais anglais, aussi.

18. Avez-vous déjà fait des séances d’UV?
Mouahahahahaha. Ouais, et plein de muscu, d'ailleurs j'ai la plastique d'un ephèbe grec.

19. Quel(s) magazine(s) lisez-vous?
Nib.

20. Etes-vous déjà monté dans une limousine?
Nope. Enfin, sauf si la voiture d'un limousin compte comme limousine. Ou sa soeur.

21. Est-ce qu’une personne très proche de vous est déjà décédée?
Personne n'est très proche de moi. (je copie, ca va très bien. Enfin non, c'est totalement faux, mais ca fait classe, alors...)

22. Regardez-vous MTV?
C'est pas parce que je fais un questionnaire que j'ai plus la télé qu'avant.

23. Qu’est-ce qui vous énerve vraiment?
Tellement de choses... Mais à ma semence, pardon, à ma décharge, je me maitrise assez souvent assez bien. Juste, des fois...

24. Qu’est-ce que vous aimez vraiment?
J'aime rien, même pas les copains, pis j'vous dis que j'suis las de trainer ma carcaaaasse dans c'pov' monde pourriiiiii, etc...

25. Aimez-vous Michael Jackson?
Y'a un piège ?

26. Savez-vous danser?
Non. Je garde des souvenirs honteux (à vrai dire, c'est plutot les souvenirs qui me gardent - j'aimerais bien les oublier, mais des fois ils font des popup attacks) de chaque fois où j'ai été assez imbibé pour le faire.

27. Avez-vous déjà sérieusement cru que vous alliez mourir?
On peut entendre deux choses dans cette question : "Est-ce que vous avez cru que vous alliez mourir juste après/pendant un accident" ou "Est-ce que vous avez cru mourir un jour". Dans le premier cas, non, pas que je sache. Dans le deuxième cas, je sais en permanence que je vais mourir, c'est même le moteur premier de ma flemme et de mon Akwabon.

28. Est-ce que vous lisez vraiment les questionnaires des autres?
Non. Personne lit les questionnaires, c'est long c'est chiant et ca rapporte pas une thune.


2.12.05

4:07 AM : JE ai toujours raison à la fin

Appris ce matin que Sarkozy comptait "renvoyer chez eux" les gosses d'immigrés ayant participé aux émeutes. Ce qui est d'une part vachement ironique, parce que comme je le faisais remarquer à la camarade de classe qui me l'a dit, c'est sur, Sarkozy ca fait très français de souche, comme blaze, mais surtout, comme en fait à chaque fois qu'on me raconte la dernière ordurerie de ce salaud-là, ca me rapelle le Sursaut Démocratique, et c'est plus fort que moi, j'me marre.

Le prochain qui me traite de chou-fleur parce que je fais pas les manifs anti-LePen se prend un coup de goumi (reportez vous aux Russkofs de Cavanna pour la définition et l'histoire ludique du goumi)

Enfin bref, asi blablabla

L'syndicat d'la police fêt'ra surment ça
A grand coup d'mousseux, ça va roter pour moi !
Les condés, les ripoux et les brigades du tigre
Oublieront d'un seul coup même leurs brimades du chibre...

Soldat Louis - Sur ma tombe

1.12.05

1:24 PM : Histoire comme ça

Elle avait 18 ans et les yeux bleus. Elle avait dans la tête un vers de...de qui déja ? Ronsard ? Non, Ronsard c'était la Rose... Enfin l'auteur de Cyrano quoi : "Songeant que pour marcher, à petits pas, sous la lune / J'aimerais moi aussi, au bras, en avoir une...". Vers qui la faisait sourire tristement - elle aussi, elle aimerait en avoir un, ou plutot être eue par un - pas juste sautée. Cas plus compliqué que celui du pauvre Cyrano, on en conviendra. En attendant de trouver la perle, elle contemplait les gueules grises qui l'entouraient, le visage figé dans cette expression lasse ou dédaigneuse qu'ont toutes les filles trop jolies pour qu'on leur foute la paix, mais pas assez pour qu'on n'ose pas les approcher, et jouait au jeu universel des transports en commun - deviner l'histoire, ou au moins le travail de chacun, ou encore ce à quoi ils pensent, là, tout de suite. Curieusement, il ne lui venait absolument pas l'idée que peut être tous jouaient exactement à la même chose.

Il était agent secret. Pas pour baiser des Bond-girls ou rejouer du Tom Clancy - d'ailleurs, on ne devient jamais agent secret pour ça. A la Sûreté, au FBI comme au KGB (au SVR, pardon) on prend pas les charlots. Et puis, les apprentis James Bond auraient probablement déchanté devant la paperasse. Probablement y'avait il même un formulaire pour rapporter en triple exemplaire (carbone, y'a pas de raison pour que les services secrets soient mieux équipés que la poulaille. Enfin si, plein, mais dans les faits...) les détails d'un coït avec agent de l'autre bord. L'idée le fit rire dans sa barbe. Non, il était devenu agent secret par pur patriotisme. Amour de la Nation jusqu'aux sourcils - non pas qu'il eut été frontiste ou attaché aux Vraies Valeurs de la France Eternelle (euphémisme pour "les bougnoules dehors !", dans son expérience), mais un véritable amour de sa terre natale, qu'il voyait (peut être à tort ?) comme un fragile oeuf de cristal dans une usine de marteaux. Alors il avait demandé à la servir, et on lui avait donné ce boulot-là, en lui assurant qu'il la servait bien profond. Au fil des années et des affaires sales, il se l'était beaucoup demandé - comme un prêtre se demandant, après des années des messes, s'il croit vraiment en Dieu, et puis il avait appris comment calmer ses doutes : en se concentrant sur le boulot, en faisant semblant de croire à la son utilité, son bien fondé véritable. Il rêvait souvent d'avoir aimé son pays autrement, quand même. L'accumulation de secrets, de contre-secrets, de fabrications, de mensonges lui pesait chaque jour un peu plus.

Il s'ennuyait ferme. Ou plutot non : il avait dépassé les frontières de l'ennui le plus profond pour atteindre les verts paturages au delà, là où tout, n'importe quoi, même une couille, deviendrait un peu intéressant. Du coup, il comptait les caténaires. Et les vaches. A haute voix. De quoi transformer la cervelle de n'importe qui en fromage fondu. Même pas par envie de faire chier le monde autant qu'il se faisait chier, ou pour attirer l'attention de sa mère qui faisait des mots croisés sur le siège d'en face. Juste pour tuer le temps. Juste parce que c'était la seule chose à faire, à ce moment précis, et qu'il *fallait* que quelqu'un le fasse. Il avait pris sur lui la responsabilité de compter les poteaux à haute voix. Il faisait son devoir de gosse, pour la France (oui, bon...). Je sais pas si les autres en étaient vraiment soulagés, ceci dit. Lui en tout cas forçait mentalement la pendule à tourner plus vite, avec la conviction propre aux enfants que s'il le voulait très très très très fort, ca arriverait vraiment. C'est pas parce que ca n'a jamais marché que c'est impossible (NdKob' : cette phrase est au coeur de toute ma philosophie, au cas où vous auriez pas encore compris depuis le temps).

Il n'entendait pas le gamin, pour la bonne et simple raison qu'il avait du Nwardez' à fond dans les oreilles. Tellement à fond qu'il ne s'entendait pas chanter à mi-voix, ce qui mettait la moitié des autres en boule, mais personne n'avait encore le courage de le lui faire savoir. Non seulement il chantonnait, mais il battait les roulements de caisse claire sur la fenêtre avec ses ongles et la grosse caisse avec les talons. Insupportable. Mais pour lui, c'était un bout de Paradis, même sans Bounty. Pour se barricader du monde, y'en a qui se cament, y'en a qui baisent, y'en a qui Aiment, y'en a qui gagnent, lui c'était la musique. N'importe laquelle, pourvu que ca fasse boum-boum. Elle remplissait un vide, ou alors Elle érodait les coins trop saillants de la vie, enfin Elle le calmait quoi. Sans, il se sentait perdu, aggressé, parano et vulnérable. Avec, il était en sécurité. Les décibels lui faisaient un rempart contre... contre quoi ? Les autres, lui-même, le silence ? Va savoir avec cet animal-là. Toujours est il qu'il trouvait plus de paix dans un riff sursaturé ou dans un rythme frénétique que certains dans un musée ou une bibliothèque.

Ils sont tous morts depuis.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

I could die but I could lie,
I can deal with what's in your mind;
Anyway, I'm tired and I feel lazy.
You know we're both lost in maze,
You're miserable, I'm so dazed,
Don't you think you should feel
Suddenly lazy ?

Noir Désir - Lazy