Ca fait un moment que je me pose la question, sans y trouver de véritable réponse. Depuis quelques années, on trouve dans les supermarchés des petits sacs de "minipilons" de poulet. Pas forcément dégueulasses à bouffer, mais dont je me méfie absolument depuis que je me pose la question suivante : que sont ces trucs ?
De fait, ca ressemble à des pilons de poulet, avec un os au milieu et une boule de muscles à un bout mais... C'est pas un os de poulet. Et si la viande au bout ressemble à des muscles, y'a même les tendons et tout, ca ressemble super pas à des muscles de poulet. A vrai dire, après inspection prolongée, ca ressemble à des muscles de rien, vu qu'ils vont dans tous les sens au lieu d'être alignés. Je me demande vraiment avec quoi c'est fait, ces trucs là. Je me demande si c'est pas des orteils humains. Ou des entrecôtes de rat. Si quelqu'un peut apporter une réponse à cette angoisse... En attendant, même si Mandarine adore ça, moi, j'y touche pas, à ces trucs. Le cannibalisme, je suis pour conceptuellement, mais pas en pratique.
Enfin bref...PS : Oui, je sais, je poste pas. C'est la faute à Mandarine : quand elle est chez moi, je suis jamais tout seul en train de déprimouiller. Donc je réfléchis pas pour penser à autre chose. Donc je poste pas. Le bien est sans doute l'ennemi de l'insupportable ordinaire.
Arnold Schwarzenegger (oui, j'ai triché avec Google pour l'orthographe. Sue me.), ex-Terminator neo-gouverneur de Californie, vient de faire passer une loi dans son magnifique état (Californie, toujours à la pointe des conneries (p'tain, je devrais faire publicitaire avec des slogans comme ça !)) interdisant la vente de jeux vidéos jugés violents aux enfants de moins de 18 ans. Non non, j'invente rien, "children under the age of 18", c'est le texte même.
Même en passant sur le côté bulle de verre de la chose (gros, si t'as encore besoin d'être protégé par tes parents à 18 ans, t'as de bonnes chances d'en avoir encore besoin a 90. Maintenant que j'y pense, les mecs de droite sont peut être si lourds juste parce qu'ils ont plus leur maman, qui sait ?), et l'énorme hypocrisie amusante d'un mec qui a passé sa vie à jouer des militaires/barbares/machines de combat mitraillant envirron 5000 figurants par flim et qui ose dire que "non, mais la violence vous comprenez c'est mal"... J'avoue que j'en ai vraiment ras, mais ras le cul de cette polémique de merde sur les jeux vidéos violents qui rendent les gens violent gnagnagna. C'est d'autant plus frustrant que d'une part *tout le monde* sait que c'est des conneries, y compris probablement les ramollis du bulbe qui font du lobbying pour ce genre de loi imbécile, et que d'autre part, comme pour un procès de sorcellerie, nous (nous les gamers, nous les rôlistes, nous les paintballers, je me sens très messie martyr tout d'un coup) n'avons aucun moyen de combattre ce genre d'accusation crétine.
Considérons la chose sous cet angle : *tous* les gamins de notre génération ont joué à des jeux vidéos de bourrins. Si vous connaissez quelqu'un, qui que ce soit, qui n'a *jamais* joué a Doom, Duke Nukem, ou même Super Mario (attends, le génocide des champignons de Mario, on en parle jamais !), j'exige qu'on me le montre du doigt pour pouvoir rigoler, parce que ce type a probablement de la mousse qui lui pousse dans les oreilles. Dans cet état de fait, il est évident qu'on peut dire "ah bah oui, il a massacré son collège parce qu'il a vu faire ca dans
Mais je crois que passé l'hypocrisie et la bigoterie de la chose, ce qui me gonfle le plus dans ce genre de lobbys (qui existe aussi en Europe, faut pas croire, si vous n'êtes pas vous même gamers vous pouvez observer le palmarès de Familles de France, c'est rigolo (et pousse-au-crime. Je vous jure que si on me collait dans une pièce sans fenêtres avec leur président et une batte de baseball, je deviendrais un violent gamer en deux battements de cils.) c'est ce côté ultra-arrogant qui sous-tend toute l'argumentation. "Notre fils ne *peut pas* être un psycho à cause de nous, nous sommes les meilleurs parents du monde, c'est forcément la faute à notre bouc émissaire du moment". Une telle auto-conviction, une telle certitude de sa propre perfection, une telle absence de doute... ou pire, une telle volonté de se voiler, de se détacher de la réalité (ce qui est, évidemment, exactement ce qu'ils reprochent à leurs gosses via leurs actions légales parce que God forbid qu'on touche à leurs enfants-rois, leurs Empereurs-Dieux du ménage)... Ouais, ça, *ça* ca me démange l'AK-47.
Je suis pas un mec violent (enfin, généralement quoi. Comme je l'ai dit, bourré, un soir chez Maïa, je suis pacifiste en général et violent en particulier), mais ca me ferait quand même bicher qu'un jour, on mette les vieux contre le mur. Ils pervertissent la jeunesse.
Enfin bref, asi es ma vida loca.Ca m'a frappé en jouant a Fahrenheit (un jeu qu'il est rigolo, même si un peu court/facile, et que depuis Matrix le syndrome du Messie a pris un sérieux coup dans l'aile. Le jour où Jésus reviendra, il sera kitsch.) - a un moment du jeu, un type parle des 5 pouvoirs nécessaires pour contrôler le moooonde (comme tous les soirs, Minus), soit administration, police, armée, politique et médias (j'imagine que "religion" est inclus dans "politique". C'est souvent le cas). Et curieusement, même si le pouvoir de la presse est indéniable, mettre "média" dans le lot me semblait un peu étrange - peut être parce que le mec qui dit ça...(je peux spoiler ? Oui, non ? Bon, je spoile. *).
De fait, les premiers journaux ca date de quoi, début XVIII° ? 1750 Guthenberg non ? A vérifier. Brefle, pas grande importance. Le truc amusant, c'est que la naissance de la presse coincide à peu près avec la mort de Dieu - alors que les premières presses faisaient dans la mass-production de Bibles. Ironie, peut être.
Mais je me demande un peu d'où vient ce besoin "nouveau" - de savoir ce qui se passe ailleurs. J'imagine qu'avant, ce rôle social était laissé au clergé et aux voyageurs de commerce, avec un taux d'infos/conneries à peu près équivalent aux prévisions sur les patchs d'Everquest - mais je comprends pas le besoin en lui-même. Peut être parce que je suis un connard égo sans trique de bâââse, mais pourquoi tu, vous, ils ont tellement besoin de connaitre les détails de la politique chinoise au Tibet, les résultats des négociations de paix dans des coins où ils n'iront jamais et d'où personne ne vient (je veux dire, personne dans leur entourrage, donc personne n'existant *vraiment*), ce genre de truc. Disons que la presse aurait nettement moins de pouvoir sur je/tu/nous si je/tu/nous s'en chatouillaient de ce qu'il y'a après l'horizon proche, t'vois ? Enfin, d'un autre côté, c'est vrai des 5 pouvoirs aussi j'imagine - tout pouvoir est accepté tout ça tout ça mais...Oh, et puis merde. J'vous encule tous, tas de cons (ca me semble bien, comme fin de post, n'y voyez rien de personnel).
Enfin bref, asi es ma vida loca.S
P
O
I
L
E
R
(* Le mec qui dit ça est un prêtre Maïa. Et bon, la télé Maïa...)
Oui, je sais, je poste une fois par mois ces derniers temps. La faute aux exams avant, à la murge au milieu et à la rituelle grippe d'automne sur la fin. Ca, et puis j'ai moyennement d'inspiration aussi, mais ça au moins ca devrait changer, puisque maintenant j'ai deux matinées de cours par semaine, dans les beaux quartiers puisque je suis à l'University of London, dans le consulat britannique, en face des Invalides. Un tailleur Chanel au m², pas un stand de grec à 1km à la ronde, ca fait une université étrange. Mais c'est fun.
Toujours est-il que j'aurai droit a 2 aller-retours en métro, l'aller endormi, le retour affamé, ce qui devrait avoir un bon effet sur ma productivité : je sais pas vous, mais je trouve que peu d'envirronements poussent plus à l'introspection et/où les réflexions sur la nature humaine que le métro parisien, brinquebalé entre les cons qui poussent, les cons à journal, les cons à attaché-case, les connes à portables, les vieux qui exigent des places, hargneux, avant qu'on ait eu le temps de se lever soi-même, les pounks à chiens (mais dans le VII°, ca doit être plus rare j'imagine), enfin bref, la soupe ethnosociale parisienne quoi. J'ai fait que deux jours de cours, et déja je me remets à rêver d'apocalypse nucléaire - je rajeunis à vue d'oeil, entre deux quintes de toux façon coup de poignard au papier de verre dans les poumons.
Enfin bref, asi es ma vida loca.Je sais pas vous, mais je trouve, moi personellement, en mon âme et conscience, que les militaires sont sacrément pas sympas de garder pour eux tous leurs jouets. Je suis convaincu que l'utilisation de la technologie militaire dans les loisirs, et en particulier les sports, serait un progrès certain, en particulier pour le téléspectateur. Parce que je sais pas si vous vous en êtes déja rendus compte, mais le sport à la télé, c'est encore plus chiant et fatiguant que le sport dans les tribunes, qui lui même est 100 fois plus casse-couilles que le sport en soi. Que celui qui n'a jamais été empêché tout un week-end de pexer a Zelda par une unité parentale masculine qui regarde le Grand Prix de F1 me jette la première pierre.
Pour vous donner un exemple, prenons la mine anti-personnel. Cet ustensile, monstrueux au demeurant, a un interêt ludique certain ! Evidemment, on pense en tout premier lieu à en disséminer une cinquantaine aléatoirement sur un terrain de foot, mais je pense que les sports mécaniques sont les plus adaptés à ce détournement. Un Grand Prix, c'est long, ca dure l'après-midi, et les pilotes prennent tous, sans exception, la même trajectoire pendant 250 tours. Et on sait *tous* qu'on regarde les Grands Prix pour une seule chose : les accidents a 300 km/h, qui arrivent nettement trop rarement. Alors qu'on pourrait si facilement, par l'emploi judicieux de quelques mines, rendre ce "sport", sinon intéressant, au moins regardable. J'imagine déja les commentaires : "Et c'est donc Schummacher qui prend la tête (NdK : parait qu'il commence à perdre. J'en sais rien, j'ai plus la télé depuis tellement longtemps... M'enfin Schumi c'était la quintessence du désintérêt pour la Formule 1 : dès le début de la course tu savais déja qu'il allait gagner, autant jouer à Zelda moi j'dis. Mais à l'époque, forcément, et déja, personne m'écoutait, malgré que j'aie Raison.), une accélération magnifique, extérieur sur Frentzen, il serre à la corde et...*BLAM* NOM DE DIEU ! ". Amélioration immédiate.
Prenons un autre exemple : Roland Garros. Plus chiant, y'a que le championnat de pousse de cheveux, surtout depuis que Monica Selles ne joue plus - au moins tu pouvais couper l'image, et avec le son tu pouvais raisonnablement imaginer (fantasmer ?) que t'étais en train d'écouter un porno. Imaginez le pied que pourrait être ce monument d'ennui si les balles étaient remplies de TNT+shrapnell et programmées pour exploser après un nombre aléatoire de chocs sur les raquettes ? Ca rajouterait nettement plus de suspens et d'imprévu, on pourrait tomber sur du 6-4, 5-6, 3-Décès explosif. Ou alors les tennismen seraient mauvais joueurs et ne marqueraient que sur des aces pour éviter le grenadage, mais dans ce cas le match serait bouclé en 30 minutes, c'est win-win.
L'athlétisme. Encore un sport qu'il est bien bien chiant. Et qui gagnerait tellement par l'ajout de quelques affûts de mitrailleuses stratégiquement placés. Ou alors des barrages d'artillerie - avec des GPS sur le peloton. Ca motiverait les échappées. La natation ? Foutez moi des requins mutants affamés (déja utilisés dans une de mes expériences ludiques sur la nature humaine, si vous vous souvenez) dans la piscine ! Vous allez en voir, des vrais records de vitesse ! Le golf. Champion toute catégorie de l'emmerdement télévisuel le golf. Alors que le simple ajout de clubs à baïonettes, ou de snipers à l'affut dans le rough rendrait tout cela si vivant, si inattendu, si picaresque. Et puisque les cyclistes sont tous dopés de toute façon, qu'on leur pompe les veines à bloc avec des drogues de combat. Quand le vainqueur de l'étape arrivera les yeux injectés de sang avec entre les dents les rayons du vélo du concurrent qu'il aura démembré à mains nues, on regardera ptêt le Tour de France. Pareil, le tracé du Paris-Dakar devrait, à mon sens, passer à travers le maximum de war zones possibles. Je sais pas moi, foutez une étape en Palestine ou en Afghanistan, qu'on se marre un peu merde ! Qu'on installe des lance-flammes pour les connasses qui ratent leur triple lootz piqué bouclé vrillé ! Qu'on foute des barbelés en bas du sautoir olympique - si tu fais moins de 100m en saut à skis, dis adieu à tes gonades !
Aaaah, que le monde eut été beau, si Pierre de Coubertin avait été US Marine... Enfin bref, asi es ma vida loca.
Je pensais à un truc tout con, mais qui étrangement n'a été soulevé que par Neil Gaiman à ma connaissance. Il est dit et redit dans la Bible que l'homme est la race préférée du Patron, la seule à avoir le droit à la liberté de conscience et la seule dotée du libre arbitre. Ses expériences préalables, genre, au hasard, les anges, n'ont pas ce privilège (ce qui, on le conçoit, doit les rendre très jaloux, cf. Dogma). Ils sont conçus pour aimer la Lumière Divine et ne peuvent pas faire autrement.
Par conséquent, force est d'en déduire que la révolte de Samaël et de ses potes était non seulement prévue, mais également que notre pote l'Etoile du Matin et ses amis futurs déchus ont été *conçus* dans le but de se révolter, probablement pour que Ze Boss puisse en faire des exemples, les caprices divins étant finalement assez peu différents de la gestion interne d'une république bananière. Alors c'est un p'tit peu facile de lui donner le mauvais rôle après, moi j'dis.
Enfin bref, asi es ma vida loca.EDIT : Ca fera probablement marrer que les rôlistes, mais j'adôôôre. MdR de LoL, donc.
EDIT2 : là encore, ca ne fera probablement marrer que moi, mais je veux mettre ce lien de côté.
Tiy pliyvee, pliyvee bestrashna,
Gordast severniykh mareye.
Revolyutzii nadezhdah sgoostok veriy vsekh lyudeye.
Basil Poledouris - Hymn to Red October (monomaniaque, je vous dis)
Je regardais Fahrenheit 911, que je n'ai pas vu lors de sa sortie, et qui au final ne m'a pas apporté beaucoup d'éléments nouveaux (voir ci-dessous), mais une réflexion tout à fait logique et tout aussi dérangeante : quand on regarde leurs actions du point de vue de leurs actionnaires, les saloperies de l'administration Bush (soit voler une élection, créer un climat de peur après le 9/11 (et se faire du fric dessus), envahir l'Afghanistan (et se faire du fric dessus) puis déclarer une guerre totalement injustifiée à l'Irak (et se faire PLEIN de fric dessus)) sont tout à fait compréhensibles... et presque morales. Biensur qu'il y'a un conflit d'interêt entre être président de boite et Président tout court - tout comme il y'a conflit d'interêt entre être Secrétaire du Département de la Santé et PDG de Philip Morris (celle-là est tellement belle, j'avoue que j'ai encore du mal à l'encaisser). Mais étant donné que ce n'est pas illégal... C'était tout de même prévisible lequel des deux interêts aurait le plus d'impact : non seulement le privé paye nettement plus que la Nation, mais surtout t'es président quoi, 4, 8 ans ? Tandis que t'es CEO tant que tu fais marcher le bizness. Et tant qu'il sera vrai que l'amour de l'argent est la source de tous les maux (*), on pourra s'attendre à more of the same.
A vrai dire, c'est même pas tellement une mauvaise idée d'élire des barons d'industrie, puisque le principe moral qui régit une entreprise n'est pas très éloigné de celui d'un pays. Pour un PDG de boite, le credo est : "Tu es responsable vis à vis de tes actionnaires. Ils croient en toi, ils t'ont filé leur fric, alors maintenant tu fais ce qu'il faut faire pour leur faire du fric, tous les coups sont permis", tandis que pour un pays c'est "Tu es responsable vis à vis de tes citoyens. Ils croient en toi, ils t'ont filé leur vote, alors maintenant tu fais ce qu'il faut faire pour leur faire de l'égalité, de la justice, et de la poursuite du bonheur, tous les coups sont permis". L'administration Bush a juste oublié de faire le switch. Je pense qu'on peut sans trop se gourrer affirmer que toutes les boites qui se sont montrées "actionnaires" de Bush en millionant sa campagne se sont fait du fric, et que tous les actionnaires de ces boites roulent bien sur l'or, que ce soient les mecs d'Enron, d'Halliburton etc... Et quand on regarde les choses de ce point de vue-là, leurs magouilles sont, eh oui, très honorables et morales. Et puis, merde quoi, depuis quand les nations sont sensées se comporter moralement ?
C'est là où notre joli hexagone a un avantage d'ailleurs : tous nos politiciens viennent de l'ENA, et pas d'écoles de commerce ou de firmes d'avocats. Ce qui veut dire qu'une fois élus et corrompus, ils manquent de moyens pour gérer des magouilles de grandes envergures - on les a pas formés pour. Alors qu'avouez que le coup de Bush était quand même artistement fagoté, toute éthique et mépris profond mis à part. Ca et puis, les frais de campagne sont nettement moins élevés en France. Une boite qui donne 50.000 balles à un candidat obtient le droit d'emettre des suggestions. Quand elle lâche 1 million et demi, elle peut exiger des retours sur investissements, et si non on te bute.
Par contre, à côté de ça le film a au moins réussi à répondre à une question que je me posais depuis longtemps : comment se fait-ce t'il que les administrations de droite (partout hein, pas qu'aux USA), qui réunissent toute l'industrie lourde et la majeure partie des économistes et autres millionaires, aient toujours des bilans financiers desastreux ? On s'attendrait plutôt à ce que ce soit *le* secteur où il gèrent. Le lien suggéré entre les 50% de chômage US et les recruteurs de l'armée a élucidé la question. Finalement, c'est pas qu'ils se plantent ou qu'ils s'en foutent trop plein les poches, c'est ptêt juste voulu. Comme d'habitude, j'ai un train de cynisme de retard.
Enfin bref, asi es ma vida loca.PS : Oh, et avec tout ça, j'aurai même pas vu l'été. Ptêt l'automne ? (*nudge* *nudge*)
(*) C'est pas l'anarchiste fanatique en moi qui parle là, hein, c'est dans la Bible ça. Ce qui ferait donc probablement de moi un chrétien de gauche, pour le coup.
Facing the sun as they went to their grave
Burn like a dog or you live like a slave
Death is the price for your soul's liberty
To stand with the cathars and to die and be free
Iron Maiden - Montsegur
Puisqu'il y'a eu un long (et peu passionant) débat dans les comments sur un thème proche d'une part, qu'en ce moment je suis plongé (c'est le cas de le dire) dans Silent Hunter III, un jeu de sous-marins qu'il est bien d'autre part, et que je suis assez monomaniaque d'une dernière part (comprendre : quand je suis bien lancé dans un film/jeu/musique/Vaquette quelconque, j'en apprends jamais assez dessus, à tel point que j'ai du passer plus de temps à installer des mods et à lire de l'histoire U-bootique qu'à couler du cargo anglais, m'enfin l'un dans l'autre je m'y retrouve rassurez vous), je pense qu'il est opportun pour moi de vous raconter une petite histoire que moi même j'ai découverte y'a trois jours (tu vois Légion, ce que je te disais ? On peut pas être wargameux sans se faire une culture à mesure ;)), et qui dissipera peut être quelques préconceptions que vous pourriez avoir sur la seconde guerre mondiale en général et les militaires américains d'hier et d'aujourd'hui en particulier. En plus, je vous la raconterais même si c'était pas plus opportun qu'une fellation chez les carmélites, parce que je sais que, comme aimait à le répéter mon prof d'histoire-géo préféré du lycée, "vous êtes des grands enfants, et vous adorez qu'on vous raconte des histoires pour vous endormir.". Je tiens à préciser qu'aussi surprenante qu'elle puisse vous sembler, cette histoire est tout à fait authentique.
Nous sommes en 1942. Cette guerre avait deux ans, aurait pu écrire Victor Hugo si ce con était pas mort 50 piges plus tôt. Nous sommes en 1942, dans la méditerranée pour être plus précis, et le 12 Septembre à 10 heures du soir si on veut vraiment tétrapilectomiser. Le sous-marin allemand U-156 (oui, je suis d'accord avec vous, on peut dire tout ce qu'on veut des nazis, mais ils étaient très moyennement imaginatifs) croise la route du paquebot Laconia, non escorté et battant pavillon anglais. Werner Hartenstein, le Kaleunt du sous-marin fait comme moi dans SHIII (plagiaire !), il se pose pas de question, il intercepte et il torpille. Boum.
L'embêtant, c'est que le cargo Laconia n'est pas un cargo du tout, ou plutot qu'il ne transporte pas de cargaison, mais 1800 prisonniers de guerre italiens, plus une centaine de soldats Britishs comme matons. Constatant dans son periscope que le bateau, au lieu de couler lesté par 5000 tonnes de chars ou de bombes, commence à dégueuler des naufragés par centaines, se rend compte qu'il a fait une petite boulette. Et qu'est-ce qu'il fait, notre nazi (1) ? Est-ce qu'il regarde ses hommes d'un air penaud en disant "C'est *exactement* c'que j'voulais faire !" ? Ben non.
Non seulement il fait surface, pour recueillir le plus de marins qu'il peut en caser dans son U-boot et sur le pont (2), mais il lance un appel radio général, en clair, à tous les bateaux qui pourraient croiser dans les envirrons pour qu'ils viennent l'aider à sauver les torpillés. U-156 reste 2 jours et demi à repêcher du rital et du briton et à les caser dans des canots de sauvetage avant d'être rejoint par deux autres U-boote et un sous-marin italien, qui embarquent là encore les mouillés où ils le peuvent, sur les ponts ou dans des canots amarrés aux navires, et tout ce joli monde met les voiles vers la Provence d'où des bateaux sont partis pour les rejoindre.
Le lendemain matin (le 16, donc) le convoi est repéré par un B-24 de l'US Air Force. Hartenstein le contacte par radio, en lui demandant des secours. Le pilote, qui ne sait pas trop quoi faire, fait comme tout bon subalterne quand il entrevoit une possible responsabilité, il appelle son supérieur, et lui dit qu'il a en vue 4 sous-marins, couverts de bonshommes, avec des drapeaux à Croix Rouge masquant leurs pièces d'artillerie et de DCA. Le supérieur répond immédiatement : "Coulez-moi tout ça".Le B-24 est revenu sur le convoi, a balancé bombes et depth charges au milieu des canots. Les sous-marins n'ont pas été coulés, mais on été forcés de plonger et d'abandonner les types qui étaient sur leurs ponts à la surface. Les canots de sauvetage, eux, ont pratiquement tous été détruits ou retournés, avec centaines de morts et tout ce qu'il faut pour épeler un fiasco.
L'histoire ne s'arrête pas là : suite à cet incident, Dönitz, l'amiral en chef de la flotte sous-marine allemande, ayant constaté que les américains étaient prêts à attaquer les missions de secours, ordonna à l'ensemble de sa flotte de cesser de porter secours aux marins des navires qu'ils couleraient comme ils l'avaient fait jusqu'ici, afin de ne pas courir le risque de rester trop longtemps en surface et sans bouger. Cet ordre sera jugé comme crime de guerre a Nuremberg. Le capitaine américain ayant ordonné l'attaque ne sera lui absolument pas inquiété, et il est plus tard devenu l'une des huiles de la force de frappe nucléaire US.
Alors, elle est pas jolie et opportune, mon histoire ?
Enfin bref, asi es ma vida loca.(1) : Oui, je sais, j'exagère, la flotte sous-marine était l'un des bras armés les plus apolitiques de l'Allemagne nazie avec la Luftwaffe, mais c'est pour bien enfoncer le clou.
(2) : Croyez le ou non, mais c'était la règle plus que l'exception. Et pour ceux qui ont ah-dô-ré le film U-571, sachez que sur toute la guerre il n'y eu qu'un seul incident répertorié où un U-boot a mitraillé les rescapés d'une attaque. Par contre, ironiquement, pas mal de subs US l'ont fait dans le Pacifique. Je dis ça juste pour dire, hein, évidemment.
Nail that Fokker, kill that son !
Gonna blow your guts out with my gun !
The weather forecasts good for War,
Cologne and Frankfurt ? have some more!
Iron Maiden - Tailgunner
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