23.9.05

6:10 PM : Dieu à le sens de l'humour

Après sa plus grande blague (la création de la femme), il revient pour un encore.

La Louisiane se relève à peine de Katrina, et à vrai dire se relève pas du tout, elle sèche, juste, que c'est le Texas qui va prendre Rita (oui, je suis d'accord avec vous, les météorologues sont soit très misogynes, soit juste observateurs) dans la gueule. Rita, c'est le modèle grande soeur, le 3° plus gros ouragan de l'histoire répertoriée. Ouch.

Je sais bien que je devrais plaindre ces gros veaux de texans pour ce qu'ils vont subir, mais ma pitié est court-circuitée par l'énorme ironie de la chose. Ca fait 6 ans que Doublevé fait n'importe quoi avec l'Amérique en rassurant ses gens "mais laissez moi faire, fermez là et suivez moi, je sais ce que je fais. Dieu est avec nous ! DIEU EST AVEC MOI ! C'EST LUI QUI M'A ELU !". Et blam-BLAM, coup droit - revers. So much pour Dieu avec toi, Georgio.

Bon, blague à part, il est évident que je crois pas que ca soit un acte divin ou surnaturel ; je suis déja pas persuadé par les écolos qui ricanent des "han, ils l'ont bien cherché, les ouragans c'est la faute à la pollution" à vrai dire. Mais ca vous a une telle justice poétique, que forcément... Et puis, c'est des texans(*) qui vont prendre cher, ce qui en soit est toujours bon à prendre.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

(*) : Je suis le premier à cracher sur l'antiaméricanisme primaire français. Mais le Texas, quand même... c'est le Texas. Par opposition, l'ouragan sur la Nouvelle Orléans m'a nettement plus emmerdé, voyez ?

A force de chercher les brumes où cacher nos erreurs,
Nous gentilshommes de fortune de quoi avons nous peur ?
Plus du gibet d'Savannah que d'Satan et ses flammes,
On préfère la mort du bras qui tient une lame...

Soldat Louis - Savannah

19.9.05

11:52 AM : Speechless

Je sors d'un oral d'anglais où, croyez le ou non, votre serviteur s'est fait sérieusement calmer par son oh so British prof. On discute de banalités histoire de montrer que oui, en fait, je parle anglais (ce qui est surprenant dans un DEUG d'anglais, j'en conviens), conversation standard "qu'avez vous fait de vos vacances, quelle est votre couleur préférée, qu'écoutez vous comme musique". En parlant de musique, je lui sors que j'écoute un peu de tout, mais que ma réelle préférence va aux deux opposés du spectre : d'un côté les trucs biens dépressifs, de l'autre le metal. Et ce petit salaud m'a pris à contrepied en me sortant du tac au tac, en réponse a "Yeah, you know, like heavy metal. Anything that's loud and fast, really.", "What about French girls ? They're loud and fast.(*)".

Je suis resté bouche bée pendant bien 30 secondes avant d'éclater de rire. Comme quoi, le p'tit con spirit n'est pas encore mort, même chez les vieux.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

(*) Pour les non-anglicistes, en anglais "a fast girl" se réfère non pas à une fille qui court vite, mais à une fille qui *couche* vite.

15.9.05

8:12 AM : Brain farts

Vous êtes prévenus

- Tout le monde connait le problème logique du boulet de canon qui traverse tout blindage et du blindage qui arrete tous les boulets de canon, i.e. : les deux ne peuvent pas exister en même temps, ca créerait un paradoxe. Peut il donc exister en même temps un Dieu (donc une force suprême du Bien) et un Diable (donc une force suprême du Mal) ?

- Je viens de réaliser que l"Ile de la Tentation" était vendu comme étant de la reality-TV. Nous avons donc un type lambda, probablement ingénieur informaticien sans stock options, sur une ile des caraïbes, dont l'unique problème est de choisir, entre une trentaine de nanas surbaisables, à moitié à poil et dont le prénom ne se termine pas en .jpg, avec laquelle il passera la soirée. Ca, c'est de la reality-TV. Et personne ne dit rien. Je me demande si y'a pas moyen de se faire du fric en procès pour publicité mensongère.

- Je me demande qui a découvert que les vampires ne supportaient pas l'ail, et comment. Je veux dire, par une nuit sans lune, dans une ruelle sombre et sordide, baignée par la chiche lumière d'un réverbère crachottant ses dernières fumeroles de gaz rance, une frêle jeune femme rentre chez elle quand soudain, jaillissant comme un diable hors de sa boite, un monstre immortel se jette sur elle, ses yeux rendus fous par son inextingible soif, sa gueule largement ouverte découvrant des canines surdéveloppées et tachées de sang coagulé... Et cette connasse sort un oignon de son sac à main ? "WTF ?!", comme on dit.

Donc ca, c'est faaiiit... Dieu, qu'est-ce que je ferais pas pour éviter de retourner faire de la phonologie :/

EDIT : un de mieux. Dieu est omnipotent. Dieu peut tout créer et tout détruire, par sa volonté soit faite, amen (pardon, pavlovisme). Donc, Dieu peut créer une matière tellement résistante et mystique que même Lui ne puisse pas détruire (tout, ca veut dire *tout*). Donc, Dieu n'est pas omnipotent.
C'est rigolo, l'absolu :)



12:23 AM : Détail

Dans tous les films qui se passent sur des bateaux (ou des sous-marins, whatever), quand un membre important de l'équipage meurt (genre le second du capitaine, mais pas les 380 matelots morts pendant l'abordage, voyez ?) et qu'on a droit à la scène d'emmerement (pas emmerdement. Emmerement. Comme un enterrement en mer, quoi), on voit toujours les membres d'équipage au garde-à-vous autour du cercueil, qui le plus souvent est recouvert d'un drapeau ou d'une voile.

J'avoue n'avoir jamais été très calé en, ou porté sur les bateaux mais... Ca fait partie des denrées standard du bord ? Quand un bateau relache au port, le quartier-maitre va acheter à terre 15 tonnes de bouffe, 20 tonnes d'eau douce et une dizaine de cercueils au cas où ? Y'a t'il une cale à cercueils comme il y'a une Sainte Barbe ? C'est tout à fait le genre de chose qui obsède mes nuits blanches. Ca et les seins de la petite stagiaire de la compta(*)

Enfin bref, asi es ma vida loca.

(*) : comme je l'ai déja dit chez OnStandby, y'a *toujours*, dans toutes les entreprises du monde, une petite stagiaire à la compta. Je suis sur qu'il y'a une clause là-dessus dans les statuts des SARL, quelque part.

Aus dem stillen Raume,
Aus der Erde Grund
Hebt mich wie im Traume
Dein verliebter Mund
Wenn sich die späten Nebel drehn
Werd' ich bei der Laterne steh'n
Wie einst Lili Marleen.

Marlene Dietrich - Lili Marleen


13.9.05

11:24 PM : Rendre à César...

Ce qui n'est pas à Pompée.

Je sors de voir Sin City (en retard, oui, je sais, je vous 'cule, j'aime pas les divx filmés à la caméra dans un ciné), et quelqu'un a finalement battu le "Bon alors les tarlouzes, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?" résigné du Poulpe qui va se faire casser la gueule. 150 points de virilité pour Mickey Rourke et son "That all you got, ya pansies ?", tout en crachant une demi-pinte de sang après avoir fait un round de chaise électrique. Comme on dit aux USA : top this, bitch.

Ce qui me fait penser à un truc qui m'a toujours un peu énervé (enfin, un truc de plus, quoi) chez les féministes, c'est leur tendance à mettre du "macho" partout, à toutes les sauces, surtout quand ça n'a aucun rapport. Petit rappel : macho veut dire viril, point barre. La connotation mysogine et phallocrate, c'est toi qui l'a faite, connasse. Comprenons nous bien : je sais bien que quand on prononce le mot "macho", toi tu penses à un musclé vaguement italien en marcel trempé de sueur (qui pue) qui bat sa femme dès qu'elle sort de la cuisine. Scoop : la virilité c'est pas ça. Le machisme non plus. Révise ton Kipling, ma grande : "Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre" et gnagnagna, tu seras un homme mon fils. A mon sens en tout cas, la virilité n'a rien à voir avec la brutalité, le bas-du-frontisme (national ou pas) ou les casquettes ricard assorties aux gourmettes. Reprenons l'exemple de Marv si tu veux bien, amie-camarade chieuse : épitôme de virilité. Gueule de boxer punch-drunk (j'aime beaucoup ce terme), voix de cancéreux, velu, puant. Et pourtant, il fait tout ça pour une femme, et à vrai dire il se fait, non pas dominer ou manipuler, mais plutôt inspirer par elles tout au long de sa partie du flim. Il les, eh oui connasse, respecte à mort (attends, il les appelle même pas "ladies" mais "dames" !). Macho-man à fond, et pourtant pas beauf pour autant. A mon sens, l'essence même du machisme est contenue dans ce "That all you got, ya pansies" de chaise électrifiée. Le mec viril est celui en qui la pire adversité n'éveille que le désinterêt teinté de mépris. Le mec que rien ne peut toucher, qui ramasse ses tripes en souriant si tu veux. Ou plutot qui, même si ca le touche, ne laissera jamais rien voir. James Bond n'est pas viril parce qu'il se tape 36 nanas par film sans froisser son smoking, il est viril parce que même avec un laser en train de lui chauffer les testicules il envoie des vannes dans la gueule du Villain. Autre exemple : Tom Sizemore dans Soldat Ryan : trois balles dans la peau, en train de crever, "Ca va sergent ?" "C'est rien, ils m'ont juste coupé le souffle, ca va aller". Viril et velu. Alors que ton image préformatée du primate jaloux qui frappe sa femme c'est tout le contraire - sans même tergiverser sur la lâcheté intrinsèque de la chose. Etre jaloux c'est une affirmation de peur, de non-confiance en soi et ainsi de suite. Se laisser aller à sa furie jusqu'a cogner, c'est perdre sa maitrise de soi. C'est le contraire même de la virilité, quoi qu'en disent les beaufs concernés. Jake the Muss dans Once Were Warriors, c'est pas un mec viril. Même quand il cogne des mecs trois fois plus gros que lui dans les bars, puisqu'il fait ca pour qu'on le regarde comme un mec macho. (Tricky, innit ?)

Bref, tout ca pour dire, arrêtez de me les air-comprimer avec ça : quand c'est bien fait, la virilité c'est aussi joli que la féminité. A la rigueur, je vous accorde le côté agaçant du syndrôme "chevalier protecteur", mais tout juste. Chacun sa forme de classe, en somme. Mais surtout, surtout, cessez de faire des amalgames, les gens, j'veux dire, c'est vrai quoi, tu vois !? Je vous assure que c'est très énervant. Et du coup on a envie de vous gifler...

Enfin bref, SBLAF ! Ca t'apprendra, salope !

(PS : pour ceux et celles qui débarqueraient au milieu de notre émission, je tiens à signaler que je suis à peu près aussi viril qu'un duo Patrick Bruel/Jean Jacques Goldman dont les bénéfices seraient reversés à Sauvons les Pandas (yurk.). Mais ca n'empêche.)

Oh let the sun beat down upon my face, stars to fill my dream
I am a traveler of both time and space, to be where I have been
To sit with elders of the gentle race, this world has seldom seen
They talk of days for which they sit and wait and all will be revealed

Led Zep' - Kashmir (je vais me faire mépriser comme chaque fois que je le dis, mais la version Puff Daddy elle est quand même vachement plus velue, je le dis comme je le pense.)

11.9.05

7:08 PM : I'm not the sharpest spoon in the shed, but...

J'ai quand même compris un truc : tout est beaucoup plus facile quand on n'a aucun espoir. De la même manière qu'un guerrier qui se fiche de savoir s'il va finir la bataille mort ou vivant est à peu de choses près invincible (enfin, était - c'est sur qu'à l'age du bombardement tapis, ca compte moins), et qu'un examen est vaaaachement moins stressant quand on se fout complètement de le réussir ou de le rater (répétez avec moi : "si je rate je finis sous les ponts, si je réussis je finis dans un bureau toute ma vie, same difference."), toutes les entreprises zhumaines marchent selon le même principe.

Exemple : la peur du râteau nait de deux choses : la grande peur d'être ridicule aux yeux de l'assistance et de se faire chambrer, mais surtout surtout le fait qu'avant d'aller causer à la femme (ou l'homme d'ailleurs, les pédés ont aussi le droit d'être timides.) de ses rêves du moment, il faut et il suffit qu'elle soit dans ses rêves du moment. Avant même de faire le premier pas, on a déja imaginé se ballader, manger, baiser avec, et le plaisir que ca serait. Avant même d'avoir fait ce premier pas, on envisage déja l'horreur du refus, le bonheur refusé, la possibilité que le plaisir in potentia qu'on éprouve puisse se transformer en déprime de facto. Supprime le plaisir in potentia, et cette peur-là se fait la malle. Donc, aborder une nana en se chatouillant le nombril qu'elle dise "oui" ou "non" met la timidité bien profond. Cela est valable en toutes choses (eh, eh, t'as vu comme je me la joue Gorin-no-sho ?).

Il y'a évidemment deux inconvénients majeurs à cette façon d'envisager les choses : non seulement tu te prives du plaisir in potentia, mais également du plaisir réalisé, puisque (pour reprendre l'exemple de la bonne femme, qui je le sais est très porteur puisqu'il occupe 99% du temps-pensée de mon lectorat masculin, les lycéennes illéttrées me pardonnent)une fois avec la nana tu te fous qu'elle soit là ou pas, qu'elle se tire ou pas, qu'elle avale ou pas. Se foutant de tout, rien de négatif ne peut t'atteindre, mais le positif non plus, forcément. Et non, y'a pas moyen de gruger : si tu cesses de te foutre du positif, tu deviens automatiquement en proie au risque de *perdre* le positif. Ca marche aussi dans l'autre sens biensur : si tu cesses de te foutre du négatif, tu as la chance de pouvoir profiter du grand bonheur/soulagement de l'avoir vaincu/évité.

La encore, y'a pas de juste milieu. Ceci dit, ayant testé les deux, et me foutant de tout depuis des années, je vois une faille profonde dans la théorie : se foutre de tout génère la déprime, parce qu'on se dit que quand même, des fois, ce serait bien de ressentir quelque chose. Ne pas se foutre de tout génère la déprime, parce que la vie est une salope et qu'elle deale vachement plus de crasses que de plaisirs (la vie, c'est comme le casino : c'est toujours la banque qui gagne, au final. Vise un peu la phrase a grande portée philosophique, et remets moi un demi). J'en déduis donc qu'au final, choisir l'une ou l'autre façon de vivre n'a pas d'importance puisque ca revient au même. Et puis, de toute façon... je m'en fous.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : oui, oui, je sais, j'avais promis du Font & Val sur la radio. Je tiens toujours ma parole. Juste, faut pas être pressé.

Eh, dis moi docteur Blair
Qu'est-ce que tu dirais d'une bonne guerre ?
Y'aurait des tas d'gentils, nous on s'rait les fumiers
Nous on s'rait des nazis et eux ca s'rait rien qu'des pédés !
Nous on s'rait des gros fascistes,
Eux ce s'raient des sales communistes,
Ah ce serait vraiment bien qu'on insiste
Ah, mon dieu, donnez nous une bonne guerre !

Blair - Une bonne guerre

5.9.05

11:29 PM : Own up

Bon, c'est bien gentil de tirer à vue sur les religions, mais je me mouille pas trop en faisant ça - d'une part c'est facile, d'autre part c'est très mode. Mais, faites excuse à mon anticléricalisme primaire, il m'arrive, eh oui, de douter moi-même de mon athéisme. Eh rigolez pas, c'est pas simple à gérer.

Non que je me mette de temps en temps à croire à Djeezus Christ Lord Savior +5 et tout son saint frusquin (parce que même les rares fois où il m'arrive d'imaginer un dieu créateur, je n'arrive pas à conceptualiser qu'il puisse ne pas s'en foutre complètement, de nous, quand il aurait tout l'univers à gérer), mais force m'est de constater que, même du fond de mon cynisme pénible, je n'arrive pas du tout à lacher une certaine forme de morale, pas nécessairement chrétienne, mais suffisante pour ne pas vraiment être nihiliste. J'ai beau crier sur tous les toits qu'on n'est qu'un fruit du hasard, sans but ni raison d'être, et qu'après la mort y'a que les asticots, si on va au bout de ce raisonnement-là alors aucune action aussi dégueulasse fusse-t'elle n'a pas la moindre espèce d'importance. Et ça, j'y arrive pas. Et je crois pas que la Beauté du Geste puisse vraiment suffir comme cause de ça. Je crois, malgré tout, que nos actions ont un poids et une importance. Pas de sens, mais une valeur, vous voyez ce que je veux dire ? (Et oui, je sais bien que ca ne veut pas dire grand chose, mais c'est la seule manière d'exprimer mon sentiment qui me vienne) Est-ce que c'est seulement parce que c'est très difficile ou très décourageant d'imaginer l'inverse ? Ou alors c'est des restes de cathé qui s'accrochent ? La culpabilité exacerbée, la révulsion de tout ce qui est hypocrisie, mensonge et compromis, c'est de l'inné ou de l'acquis ? Je sors pas de là, même sans croire en un quelconque dieu, extrinsèque ou intrinsèque à l'homme, j'arrive pas à me départir d'une certaine notion du Bien et du Mal. Et non, c'est pas une question d'acceptation sociale parce que ca fait un bout de temps que je cherche plus à me faire accepter socialement, plutot l'inverse à vrai dire. Ben oui, mais alors, quoi ?

J'en sais rien. Pas que ca m'obsède, mais je me pose souvent la question du sens dans mes actes - je suis (évidemment, comme tout le monde) persuadé d'avoir raison dans mes actions comme dans mes schémas de pensée (c'est évidemment une lapallisade - on peut pas passer sa vie à aller contre sa conscience je pense, du moins tant qu'on en a une, ce qui n'est pas donné à tout le monde, et suivre sa conscience c'est intrinsèquement admettre qu'elle a raison), mais j'arrive pas à déterminer par rapport à quoi je peux bien avoir raison. Encore une fois, c'est peut être juste que véritablement admettre que toutes les vies et tous les actes du monde sont absolument insignifiants, c'est vraiment, vraiment pas fun.

Enfin bref, asi es ma vida loca.