28.7.05

4:09 PM : Un chapitre ? Non.

Juste un bout de livre, sans avant, sans après. Une scène. J'aimerais bien, une fois, en avoir ne serait-ce que deux de la *même* histoire.

De la salle d'attente au bureau - qui ressemblait exactement à la salle d'attente. Qui ressemblait a absolument tous les bureaux du batiment, jusqu'au moindre dossier sur l'étagère règlementaire. Mais cette branche de l'administration était pour le moins renommée pour sa compétence dès lors qu'il s'agissait de se fondre dans la masse. On lit parfois dans les romans policiers que pour mieux ne pas etre apercu, il faut etre très très visible, tellement visible qu'on n'y fait plus attention. Ce service-là avait probablement écrit ce genre de romans. Avant de faire l'exact inverse, parce que, contrairement au jeu de l'esprit qui précède, être complètement anodin, pour ne pas se faire remarquer, ca marche vraiment. Un homme de taille moyenne, de corpulence moyenne, dans un costard tout ce qu'il y'a de lambda était assis derrière son bureau standard. Le genre de mec dont la génétique même veut, commande qu'on ait tout oublié de son visage à peine sorti de la pièce.

- Ah, je vous attendais inspecteur...Durrieux, c'est bien ça ?
Un hochement de tête.
- Je crois comprendre que vous enquêtiez sur une série de meurtres pour le moins...particuliers ?
Nouveau hochement de tête. Au jeu des renseignements généraux, on peut jouer à deux - pas de raison pour lui dire quoi que ce soit qu'il ne sache pas déja. Ce connard lui faisait perdre un temps précieux.
- Je vois. Je vois. Monsieur Du... Inspecteur Durrieux pardon, êtes vous croyant ?
Haussement de sourcil surpris, vite repris. Il s'attendait à tout sauf à ça comme question.
- Croyant. Religieux, si vous préférez. Dieu, Diable, Paradis, Adam, Eve, la bonne et moi ?
Regard désapprobateur. Un petit nouveau sans doute. On ne faisait pas d'humour dans le service - un trait d'esprit un peu trop fin, et on se souvenait de vous. Pas bon du tout. Réponse, tout de même :
- Pas spécialement.
- Capital. Exactement ce qu'on attend de vous, mon p'tit vieux. Mais vous avez sans doute une solide culture de la chose, un toqué rituel est si vite arrivé...
Ah. C'était donc ça. Ils savaient donc parfaitement qui était coupable de ces boucheries, et c'était probablement un gars de la maison. Le job entrait souvent en conflit avec l'éthique, et quand ca arrivait, comme on dit, fallait qu'ca passe ou qu'ca pète. Pas courant ceci dit, les barbouzes avec des chapelets.
- Savez vous d'où provient le mot "ange", mons...inspecteur Durrieux ? Du latin. Du latin, parfaitement, angelus, angeli. Qui veut dire "messager". Amusant, n'est-ce pas ? J'ai la passion des mots voyez-vous. Le dogme, le mythe chrétien attribue de nombreux pouvoirs aux anges, mais ils ne sont que des messagers, au final. Ou plutot, ils n'étaient, à l'origine.
Impatience. Qu'il crache ce putain de nom et qu'on en finisse.
- Mais vous savez ce que c'est avec les administrations. On crée une entité apparement simple, une charte, on trace des grandes lignes, et puis tout devient compliqué... ingérable par une seule personne, fusse t'elle divine. Tout devient affaire de délégation, et d'imprévus également. A peine avez vous le dos tourné que ce sont d'entières nouvelles branches qui se sont créées, Annonciations, Prophéties & Inspirations Divines, Rétributions...
Mais de quoi parle ce type ?
- Sans compter biensur les messages dans l'autre sens, qui doivent parfois renvoyés En Bas, ou dans d'autre dimensions... Totalement ingérable par une entreprise familiale. Et avec si peu de moyens ! Si peu de personnel ! Et pas moyen d'embaucher, malgré quelques essais pour le moins infructueux, sinon désastreux. Et plus ca va, plus la Direction s'éloigne de la réalité, et plus la besogne s'entasse... Avez vous lu Alice au Pays des Merveilles, inspecteur ?
Contrepied. Mais bordel, où veut-il en venir ?
- Oui.
- Le Chapelier toqué, vous savez d'où il sort ? Pourquoi ce fou serait il chapelier ? Pourquoi pas la pompier toqué ?
- C'est l'anglais, non ?
- Précisément. L'expression anglaise "Mad as a hatter". La passion des mots, toujours. Voyez vous, au début du siècle, les premières chapelleries industrielles utilisaient de grandes quantités de mercure, de mercure chauffé pour être précis, dont les vapeurs étaient inspirés par les ouvriers, les rendant séniles avant l'heure. D'où l'expression. Vous connaissez peut être, alors, l'expression "Going postal" ?
- Il me semble que c'est celle que l'on utilise pour les tueries sans raison ?
- Exactement. Voyez vous, peu de gens le savent, mais de par sa nature même, l'industrie postale est la plus à même de générer des psychoses dans ses employés. Tout ce courrier qui entre tous les jours et qu'il faut encore et encore distribuer... Ce travail sans fin, un vrai tonneau des Danaïdes, vous connaissez les Danaïdes inspecteur ?
- Abrègez.
- Hmmmoui. Voyez vous, les anges ne sont au final que des postiers divins, je vous l'ai déja expliqué. Et, oui, les...comment dire... spécificités du travail postal terrestre s'appliquent également aux esprits, vous comprenez ? Et encore, les bureaux de poste ne désservent qu'un seul continuum à la fois. Enfin pour tout vous dire, il arrive que certains anges... perdent un peu les pédales.
- Et repeignent des immeubles entiers avec la cervelle de leurs occupants ?
- Exactement.
- Et vous voulez que je conclue que le maniaque que je colle au train depuis deux semaines est un ange, c'est bien ça ? Vous êtes cintré, vous savez ?
Cette fois-ci, c'est l'homme en face qui marque un temps et montre des signes d'impatience.
- ... Comme vous voudrez.

L'inspecteur Durrieux n'avait pas la moindre idée de comment il était retourné dans sa voiture. A vrai dire, il n'avait pas le souvenir d'y etre retourné. Un grand blanc après la porte du ministère. Quelques souvenirs épars de grande lumière, de félicité presqu'orgasmique, vite effacés, vite disparus, comme les derniers reste d'un rêve balayé par l'aube et le café. Qu'importe. Il avait un nom. Il pouvait courrir après. Et c'est tout ce qui compte.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


11:25 AM : Don't cry for me, Argentina

Ouaaah, une semaine entière sans post, et quand j'en fait un c'est pour dire que j'me barre tout bientot, comme tous les ans, faire le guignol avec des jeux de role et des fourberies, là bas, dans le Sud, petite, à l'exact endroit où La Fille Du Nord est pas, donc. Mais si tu passes là bas vers le nord, fais lui la bise quand même, c'est poli. Une semaine entière à se vermifuger la tête sans arriver à en extraire le moindre asticot d'idée, même la Poste, l'administration de Censier et la somme mondiale des grands esprits militaires (cette phrase contient un oxymore, sauras-tu le retrouver ?) n'avait pas fait mieux. Ces choses-là arrivent, comme dirait Forêt Gump (ah oui, j'oubliais de vous le dire, ce blog est maintenant sponsorisé par l'Académie Française).

Bon, d'un autre côté, c'est pas *que* de ma faute, puisque j'ai été contraint de bosser par les liens du sang qui sont incompressibles (ce qui est une manière sympa de dire que je me casse le cul pour pas un rond, tout ça parce que frangine est naze en informatique, mais qu'elle veut faire genre elle sait faire quand même. Mais je suis un mec sympa, vous le saviez déja). Ca et puis bon, comme d'habitude, c'est pas le Saint Esprit qui va me pexer mon crafting. Mais je tenais quand même, avant que les 3 lecteurs qu'il me reste se fassent de la peine et me ruinent ma porte, que non, je ne suis pas mort. Je chlorophylise, c'est tout.

Enfin bref, ainsi est ma folle vie (je vous ai dit, pour l'Académie Française ?)

Nous nous balançons à l'aube sur la ligne de front
Comme un éclair hors du bleu
Le ciel est éclairé par la morsure de la guitare
Des têtes vont tourner et se balancer ce soir
Pour ceux qui vont se balancer, nous vous saluons

AC/DC - Pour ceux qui vont se balancer (nous vous saluons) (Ils se balancent pas des masses, à l'Académie)

21.7.05

12:19 PM : *BLAM* Dead !

Je viens de comprendre un truc. Non, en fait je mens : j'avais vaguement compris, j'étais arrivé à cette conclusion y'a des années, et maintenant je viens de lire la même chose dans Partouz, ce qui me donne plusieurs éléments importants : 1) Je suis pas complètement abruti puisqu'un auteur_hype a les mêmes idées et 2) putain d'enculé de fils de pute de Moix sa mère qui plagie impunément.

Oui, donc, de quoi je parle ? De terrorisme, encore. Je sais pourquoi le risque d'une attaque terroriste (comme à Londres, en Palestine ou au Tibet) vous semble beaucoup plus dégueulasse et lâche et enculé et condamnable que toutes les autres morts dont je causais dans le post d'avant avant avant (j'ai bon ? Je sais plus le nombre d'avant.). Ce qui est révoltant dans la victime du terrorisme, c'est la surprise.

Je fume : je mourrai ptêt d'un cancer, mais c'est moi qui choisis. Je prends ma bagnole, je m'encastrerai ptet dans un platane, mais c'est de ma faute. Je baise sans capote, je mourrai du SIDA ou de la syphilis parce que j'aurai trop honte pour aller voir un toubib (/me sifflote), et je la refilerai à mes 10^5 copines sans rien leur dire parce que je suis un mâle con et lâche : my mistake. Je pars faire la guerre pour le pétrole en Afghagolfe, je me prends une bombe de 2 tonnes 5 dans la narine gauche et la Patrie est reconaissante : MON choix. Je me suicide après avoir été licencié, je fais un cancer de l'amiante, je me fais égorger par une petite vieille du neuf-trois : là encore, j'avais qu'à pas.

Mais un type qui fait boum dans une gare, c'est pas ma faute. C'est plus moi qui choise. Pour une fois, quand je dis "je pouvais pas le savoir" ou "j'l'ai pas fait essprès", c'est pas des conneries. C'est *vraiment* aveugle, un mec qui fait boum. Et c'est ça qui fait vraiment peur dans le terrorisme : c'est pas tellement que le terroriste te/me tue (parce que même le plus ahuri des imbéciles se rend compte qu'une fois mort, y'a plus de problème, qu'il croie aux asticots ou à la viéternellallelouyah), c'est qu'il te/me vole et m'arrache le contrôle total de ma vie.

C'est aussi pour ça que je vois pas bien pourquoi vous me faites autant chier avec le terrorisme : ca fait longtemps que j'ai compris et réalisé que je contrôlais pas ma vie, et que personne le pouvait, moi.

Enfin bref, asi es ma vida loca, même si je me demande encore où a bien pu passer l'été, je l'avais posé là et pouf, dichparuch garchimorche.

That's why the city is filled with a bunch of fuckin' idiots still,
That's why the first motherfucker poppin' some shit, he gets killed,
That's why we don't call it "Detroit" : we call it "Amityville"
You can get capped after just having a cavity filled !
That's why they're crowned the murder capital still :
This ain't Detroit, this is motherfuckin' Hamburger Hill !
We don't do drive-bys; we park in front of houses and shoot,
And when the police come, we fuckin' shoot it out with them too !

Eminem - Amityville


10:43 AM : Pour capturer le dahu, suffit de siffler

Ben oui : il se retourne, et il se casse la gueule de la montagne.

On est tous coupables d'envies sévères de se barrer *ailleurs*. C'est ce qu'on appelle, autour d'une Kanter et un bar sous le coude (comme disait Cavanna, avant d'inventer la discussion d'ivrognes, il était nécessaire d'inventer le bar, sinon comment on s'appuie pour tenir debout ?), la naturumène (et Gork & Mork savent à quel point je peux vomir cette expression). Moi même, jamais innocent de rien, j'en ai souvent, des "quoiquigna derrière la colline ?". Qui prennent la forme d'envie d'autostop jusqu'à Pékin, de pélerinages en Irlande, de choppers sur les highways de là-bas, over there dawg, ou bien de soute à mazout sur un cargo rouillé. Et puis, chaque fois, je me rappelle qu'à Paris, y'a tout.

(bon, OK, c'est aussi beaucoup la lâcheté de partir vers l'inconnu et l'addiction nettique au 15° degré. Mais pas que, si ?). Quand on dit cette phrase : "A Paris, y'a tout" (enfin, on dit Paris comme on dirait New York ou Tokyo), c'est histoire de dire qu'il y'a à la fois tous les films du moment en VO sous-titrée ET des marchés ethniques où tu peux acheter ton durian si tu arrives à survivre à l'odeur. Oh, et une FNAC, biensur. Pour le coup, c'est pas ça que je veux dire. Je veux dire qu'il y'a vraiment *tout* à Paris.

Tu cherches la solitude ultime du désert, l'introspection à donf, le mysticisme et la soif ? Ballade toi en banlieue sud à 1h du mat', tu l'auras ton désert. Air glacé, rues entièrement vides de tout. Retour vers soi-même parce qu'il n'y a rien d'autre envers quoi se tourner - tout est éteint, vérouillé, rideau ferruginé, cadenassé, froid et bloqué. Le p'tit rade qui ferme en éjectant tant bien que mal les dernières épaves, c'est ton oasis perdue, c'est ton caravansérail, c'est les bédouins qui viennent désaltérer leurs chameaux à la pression. Le pounkachien effondropiqué dans la porte cochère, c'est le squelette blanchi qui déborde du sable, la pauv' caillera qui, tremblante, te colle un opinel sous le pif pour te taxer 10 ronds, c'est les bandits touaregs brandisseurs de yatagans. Y'a tout, j'te dis.

Tu veux la mer ? L'oceano nox ? Le combien de marins combien de gras pitaines ? Essaye les Champs aux heures de pointe. Tu te mets devant le Virgin, tu t'assieds sur le trottoir en plein milieu, et tu mattes. Et tu l'auras le sac et le ressac, tu l'auras la solitude en pleine multitude, tu les auras les vents qui te fouettent le visage, comme sur un bateau pareil. Si un gars qu'a rien compris te jette une pièce, t'auras même les embruns. Moby Dick, c'était une grasse touriste américaine, en fait.

Tu veux la guerre ? Les champs de mines, les viols, les massacres organisés, les snipers, les camps de concentration, la haine incommensurable dans tous les yeux, le sanglot des veuves et la pitié des p'tites vieilles ? Prends le métro, à Paris c'est pareil. Ou alors tu veux les Himalayas ? Les grandes montagnes perdues giflées d'érosion et repère des dahus (on en parlait ;) ) ? La Défense, 20h30, quand tous les bureaucrates sont sur le périph'. Sommets immaculés, raffales givrantes, tout pareil, tout pareil j'te dis. Ou alors tu te tapes la montée de Ménilmontant avec un sac à dos de 40 kilos, comme les vrais, et sans avoir à sucer de sherpas.

Tu veux la Route ? L'odeur d'asphalte brulant et de diesel brulé, la roue avant qui avale la bande blanche à 250 mph (prononcez èmepihèïtche) ? Tu veux les hippies sur le siège arrière, et riding easy women ? les grands boulevards, 4h du mat', et les feux rouges c'est pour les diurnes. Ou le périph', même : tu peux tourner en rond à l'infini, sans jamais vraiment en voir la fin, comme sur une ride east coast - west coast, t'as même les trailer trucks qui viennent te souffler tout près tout près du rail de sécurité, en t'insultant au passage.

Y'a tellement d'horizons dans Paris que je finis par me demander où c'est, Paris. J'aime cette ville. Ca s'est vu ?

Enfin bref, il est où ce bordel d'été ?

Foxy, Foxy !
You know you are a cute little heart breaker ?!
Foxy yeah,
And you know you are a sweet little lover maker ?!
Foxy !

Jimi Hendrix - Foxy Lady

20.7.05

2:38 AM : Haaaaaallelujah ! Haaaaaallelujah ! Hallelujah ! Hallelujah ! HalleeeeeeLUJAH !

De retour sur le net après ce qu'on pourrait appeler une coalition sodomite informatique. Namely : l'alim du routeur a brulé, emportant avec elle dans un geste vengeur et un peu pédé revanchard sa carte mère. Requiescat in pieces, you piece of shit. Nous déplorons donc le divorce d'un couple, d'un duo, d'un tandem de choc. Je n'ai plus qu'un seul PC qui marche, et qui est maintenant rempli de tellement de disques durs que je pourrais stocker toutes les archives du SETI Project. Sur *une* partition parmi 25,000. (c'est la première fois de ma vie que j'ai un J: . Quelque part, je suis très fier d'avoir un J: . J'ai l'impression d'avoir grave enlargé my penis.) A son matériel mort pour lui, le Kobal2 reconnaissant.

Mais parlons de choses plus réjouissantes que ma temporaire (heureusement temporaire. Je commençais à avoir des tremblements.) émasculation nettique. Parlons de choses ludiques et joyeuses. Parlons de cancer.

(Comment perdre le peu de public qui me reste en une phrase. Whatever.). On parle souvent (enfin, je veux dire, la partie du monde qui n'est pas amoureuse d'elle même) de l'humanité comme d'un virus - oui, oui, je sais, l'agent Smith a beaucoup contribué à la mainstreamisation (et partant, au ridicule) de l'image, mais Bill Hicks le sortait déja début '90 : "We're just a virus with shoes, OK ?". Moi, je pense qu'on est plutôt un cancer (qui n'est pas un virus, tas de médicalement illéttrés). Ou plutot le contraire : que le cancer est nous. Je m'explique en expliquant d'abord ce qu'est un cancer : c'est assez amusant et ironique. Un cancer, c'est quand vos, mes, leurs cellules décident que le plan quinquénal biologique est un truc de pédés récupérés par le systeme, et commencent à se multiplier anarchiquement, sans la moindre forme de controle, d'adéquation avec le reste du corps, d'intérêt porté à leur environnement. Une croissance inadaptée, incontrolée, permanente et in fine, destructrice (auto-destructrice même, puisque quand Jack meurt, le cancer du gros côlon de Jack meurt avec). See where I'm getting to ?

Moi je dis, c'est *nos* cellules (tiens d'ailleurs, y'a des cancers chez les animaux ? hors zoos ?) qui nous ont regardé, et qui se sont dit "p'tain, ca a l'air cooool leur mode de vie. Et ils s'en sortent trop trop bien en faisant n'importe quoi ! On devrait faire pareil. Qui vote pour ? Qui est avec moi !?". Bon, OK, ptêt pas, mais avouez qu'on ferait difficilement mieux, et dans le genre ironie morbide, et dans le genre justice divine poétique.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

EDIT : corrigé un ch'tit bout pour virer une redondance et rajouter une touche de connard aigri n°5. Oh, et, pas totalement hors du propos de ce post, je viens de me rappeler d'un truc rigolo que je me souviens pas avoir bloggué alors que ca m'avait troué le cul au moment de l'apprendre : avant en gros le tournant du siècle (enfin, du siècle d'avant quoi. 1901, donc), les grandes villes n'étaient pas viables, au niveau de la population. La mortalité y excédait grave de grave la natalité. Depuis Djeezus Kraïst et son Fabulous Psychedelic Double-Hexa Band ( -3 avant lui-même, 30 après lui-même, crucifixion) jusqu'a Curie, Marie (1867 - 1934, cancer) (et probablement encore longtemps avant); les grandes villes ont eu un permanent besoin d'un afflux de jeune gars mafflus venus du fond de la Mayenne ou d'ailleurs (mais j'aime bien ce nom, Mayenne. Je trouve que peu de coins de France sentent plus la bouse et les gars bas du front, velus du dos et au cou gros comme mes cuisses. Juste par le nom. Mayenne. *shrug*) pour pas se transformer toutes seules, sans guerre ni famine ni épidémie, juste en étant des grandes villes, besoin de sang frais pour ne pas devenir des villes fantomes du Far West. Etonnant, non ?

I heard there was a secret chord
That David played and it pleased the Lord
But you don't really care for music, do ya ?
It goes like this, the fourth, the fifth,
The minor fall, the major lift,
The baffled king composing hallelujah...

Leonard Cohen - Hallelujah

16.7.05

5:02 PM : Le flash sagesse de 17h03

Internet est, strictement, l'exact inverse d'un esprit-ruche. Je traduis pour les non-tyranides d'entre vous (et dieu sait qu'ils sont nombreux) : un esprit-ruche est, comme son nom l'indique, une intelligence dispersée entre individus, une volonté unique qui guide unilatéralement les agents qui en dépendent. Le mot science-fictihonteux (mais, comme toujours, on a les références qu'on mérite) provient des observations d'apiculteurs (et de mirmycologues, aussi (ca veut dire "mec qui mate les fourmis" en scientilangue (la scientilangue est, strictement, l'exact inverse de la novlangue : chaque jour il s'y crée des mots nouveaux et tout le monde fait semblant de les connaitre depuis l'aube des siècles))) selon lesquelles les essaims d'abeilles paraissent habités d'une vie propre, dans le sens ou par exemple lorsque la ruche est menacée, *tous* ses membres décampent au meme instant. Des milliers d'etres vivants dirigés par une seule super-conscience.

Eh ben internet, c'est l'exact inverse : c'est des milliers de consciences, un grand tout qui est animé d'une vie propre, mais qui ne va absolument nulle part.

En vous remerciant, bonsoir.



1:01 PM : "A ses enfants morts pour elle, la Patrie reconaissante"

Sur la place du village, chaque fois qu'on allait faire le marché avec la grand-mère, chaque fois chaque fois, il y'avait ces mots gravés bien comme il faut sur les 4 côtés du monuments, sous la statue, et au dessus de la liste des enfants reconnaissus. La statue ? Boah, un poilu au ga'd'a'ous si je me souviens bien. Maintenant que j'en parle, je me rends compte que je l'ai jamais vraiment regardée, la statue. Juste la liste des noms, sans le moindre sens, sans la moindre étincelle d'humanité, "Dupont, Emile - Dupond, François - Durneuve, Adolphe" et ainsi de suite, et la grosse lourde chaine autour, avec des obus démilitarisés comme pilliers, histoire de renforcer, de faire vibrer le martial.

Jusqu'au jour d'aujourd'hui ou j'y repense, et toujours pas d'ailleurs, je n'ai jamais compris cette phrase-là, ni à quoi elle se référait. (Mais, à la décharge de la statue de la place de Cassaniouze, je dois avouer n'avoir toujours pas bien saisi en quoi la mort du Christ absolvait nos péchés tout çà. Les morts célèbres, stylisées et pleines de sens, j'ai jamais rien entravé)

Ca veut dire que la Patrie est reconnaissante que ses enfants soient morts ? Ce serait pas bien sympa de sa part. Qu'elle colle une statue sur la place de Cassaniouze (Auvergne) pour s'excuser de les avoir eventrés ? Non, vraiment, je comprends pas le sens de ce monument aux morts-là. Le soldat inconnu, oui, la liste des morbacs avec "A ses enfants morts pour elle, la Patrie reconaissante" non.

Je vous parle de ca, parce que ce matin, dans un rêvo-délire de manque de sommeil chronique (à ce sujet, j'espère que les concepteurs des mini-jeux de Final Fantasy X (ceux qu'il faut finir pour débloquer les armes ultimes) ont un cercle des Enfers dédiés spécialement pour eux, où ils doivent jouer et rejouer encore à leur bébé, comme nous autres geeks obsessifs-compulsifs. Enculés de japonais, tous des sadiques. Vazy, salaud, prends toi les oiseaux dans la gueule pour l'éternité en dodgeant les éclairs. Ca m'f'ra bien marrer, du fond de mon lac de flammes.) j'imaginais l'un des noms sous la statue se mettre à vivre - enfin non, j'imaginais son fantôme qui verrait la statue, les noms, tout ça. Avec une voix à la Gabin, et des lyrics mi-Cavanna, mi-Céline, genre. "Oh bah c'est gentil d'être reconaissants dites donc, parce qu'on s'est salement fait exploser les roupettes pour vous, mâme Patrie, vous savez ? D'ailleurs, je trouve ca un peu sale de votre part, cette statue toute propre d'un poilu tout propre. Non parce que moi qui vous parle, j'ai chopé un éclat d'obus en pleine poire. Vous me direz, c'est pas plus mal, ca m'a évité de voir ma tripaille dégouliner et mes jambes voler a 300 mètres. Tiens : Hémont, Emile, je le connaissais celui-là. Il aurait pas fait une belle statue non plus, il aurait fallu sculpter un genre de bouillie dégueulasse, pas très patriotique quoi. Comprenez, ca me fait une belle jambe (enfin, si je les avais encore quoi) que vous me soyiez reconaissante. D'autant que y'en a dans tous les villages du coin, p'têt même de France, ou du monde, qui sait, des statues comme ça, ou des plaques, c'est bien aussi les plaques, c'est sobre. Modeste, discret. Ca vous met moins de culpabilité nationale dans la gueule quoi. J'ai vu, j'ai vu que les américains avaient fait la même chose pour leur quatorz'dizuit à eux. Mais plus central, plus grand, plus américain quoi. Au lieu de mettre un bout de marbre dans chaque village, eux z'ont centralisé, tous sur le même mur noir, très chic. Mais un peu...Fordiste quoi. Industriel. Du coups, les noms dessus ont encore moins de sens, tu vois ? Autant moi, sous ma p'tite statue, ca va, j'ai qu'une centaine de voisins, des fois des gosses lisent mon nom par hasard, mais t'imagines McYankee, Joe sur son kilomètre de granit ? Même s'il a fini en charbon-napalm gazé cancéreux, personne viendra lire son blaze, à lui, tout en haut, au milieu. Non, nous on est...plus cossus, quoi. On se sent bourgeois du massacré pour la forme. Mais même, même. Enfin, c'est gentil de votre part, toujours bien, mais vous auriez pu, reconaissante comme vous êtes, pas envoyer mon gamin a Dachau. Ni m'utiliser pour galvaniser les enfants de Cassaniouze (Auvergne) à rejoindre les FFI pour mitrailler du collabo dénoncé annonymement. Enfin, j'te pardone, môme Patrie, t'es bein jeune encore. T'as le droit d'être conne, canaille !"

Oui, je suis d'accord avec vous, je ferais mieux de dormir. N'empêche, du fin fond de la Bible jusqu'aux kamikazes (japonais, palestiniens, whatever) j'ai jamais bien pigé cette fascination morbide qui semble tellement habiter les nations ou les religions, bref les édifices, et si tellement jamais les individus (comme, par exemple, moi.). J'entends par là que si l'humain (mâle et femelle, voir vachement plus les femelles. Salopes.) ne cherche qu'à beaucoup baiser, un peu bouffer, un peu dormir, et surtout surtout pas crever trop vite, on s'attendrait à ce qu'il ait créé une société qui marcherait un peu selon ce genre de principes, disons d'instincts, non ? Eli, Eli, pardonne leur, ils ne savent pas qu'ils sont aussi névrosés que moi.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

EDIT : Je m'aperçois en relisant que, comme d'habitude, j'ai complètement occulté un élément clé du bidule parce qu'il me semble évident à moi, mais qu'il l'est ptet pas à vous : ce qui me perplexifie dans la phrase "A ses enfants morts pour elle, la Patrie reconaissante", c'est en grande partie cette insistance sur la mort. On aurait fort bien pu mettre, sur ce genre de monument guerrier un peu péteux, on aurait donc pu graver "A ses enfants qui ont combattu pour elle, etc...". Ou "A ses enfants qui l'ont défendue/préservée, L.P.R.". Mais non : l'important dans une guerre patriotique, c'est d'y crever, faut croire. Gagner ou perdre est secondaire, pour la Patrie. Comme si les mecs qui sont sortis vivants du charnier étaient suspects, ou que pour eux c'était sympa d'être venus, close but no cigar. Wakarimasen ka ?

Si par malheur ils survivaient
C'était pour partir à la guerre,
C'était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur
Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître.
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux, oui notre bon Maître
Couverts de prêles, oui notre Monsieur.

Jacques Brel - Jaurès

13.7.05

4:49 PM : Encore de l'alimentaire

Je voulais tout d'abord me joindre officiellement à Boulet dans sa quête, sa croisade, que dis-je, sa lutte de toute une existence contre les enculés qui jouent du djembé. Quand le Nouvel Ordre Mondial sera enfin en état de marche, c'est eux qu'on collera au mur en premier. Enculés spasmophiles et cockblockers.

A coté de ça, ayant a peu près autant d'idées qu'un yack trépané, et aussi inspiré qu'une bulle de savon (je vous laisse réfléchir 2 minutes sur celle-là ?), je crois que je vais me contenter de vous copier/coller du jouissif fait par un autre. Eh, moi je fais pas ca souvent, alors j'ai encore le droit.

C'était d'ailleurs bien ça qui me fascinait : que Dieu parvînt à publier plus de culs inédits, dissemblables les uns des autres, que de visages. Pourtant, il y avait beaucoup plus de variables modifiables sur un visage humain que sur une paire de fesses humaine. Mais non : malgré la simplicité désarmante, au niveau du dessin, du crayonné, de l'agencement, de l'architecture, Dieu était un Picasso des culs, c'était là qu'il innovait le plus incroyablement : dans l'inouïe simplicité des culs, dans l'épure des culs. C'était très fort. Très très fort. Car essayez de dessiner, sur une feuille de papier, vingt têtes différentes : facile. Ici un gros nez, là un aquilin, ici de grandes oreilles, là pas de cheveux, ici un catogan, etc. Essayez à présent de dessiner vingt culs réellement, objectivement différents, distincts les uns des autres. Au bout de cinq ou six, vous allez ramer. C'était là le génie de Dieu et c'était là, par conséquent, votre médiocrité. Votre non-déitié, votre non-divinité.

Il n'existait pas de culs jumeaux sur terre, et c'était une raison suffisante pour être croyant. Et, sinon croyant, du moins pratiquant.

Voila, c'était Yann Moix in "Partouz", et si il fait vraiment, vraiment chier avec son imparfait omniprésent et ses répétitions, il a quand même ses moments, l'enculé (sans djembé).

Sur ce, je m'en retourne vivre, loca comme jamais, mi comme toujours.

8.7.05

9:16 AM : Plouf, la vie parfois fait plouf

Vous devez déja être au courant, vous qui êtes des gens sérieux, informés au jour le jour et partant, infiniment chiants, y'a une bombe qui a fait boum à Londres. Je l'ai appris par hasard et, faisant le tour des yahoo/google news, un constat saute aux yeux : devant ce "crime odieux" (parce que oui, quand c'est des etrangers qui font péter des citoyens anglais sans prévenir, c'est un crime odieux, quand c'est des anglais qui shootent des irlandais ou bombardent des populations qui n'ont rien demandé c'est la vie), une seule pensée est dans les têtes, un seul sentiment étreint la poitrine commisérante des français : "putain, ca aurait pu etre Paris, heureusement qu'on a pas gagné les J.O.". C'est noble et beau.

Oublieux du fait qu'Al Qaeda attaquera pas la France qui était contre la guerre d'une part, et qui leur vend des armes tous les jours d'autre part, notre Sarko de l'intérieur passe à l'action dans une fulgurance d'activité : il relance vigipirate. Mamie est sauve. Et faut dire que ca mérite quand même qu'on claque des miyons pour mettre des vigiles dans le métro et renforcer les contrôles dans les aéroports (Dorénavant, grace a vigipirate, en plus de vous poser l'embarassante question qui de tous temps a mis des poutres dans les roulettes terroristes "avez vous laissé des inconnus s'approcher de votre valise et y mettre des bombes ?", les douaniers enchaineront par "Vous etes sûr ? Sûr sûr ?". Le territoire français est à l'abri, comme de Tchernobyl.). La menace terroriste est là, elle est présente, elle nous guette telle un bolshevik barbu au yatagan entre ses chicots jaunis d'avaleur d'enfants. Car le français le sait, tous les jours, toutes les heures, dans la rue et le métro et jusque dans le TGV national qui fait l'envi du Monde entier, il a des chances de faire boum, lui aussi. Des chances... des chances. Il a des chances, on vous dit !

Oublions un instant que dans sa bagnole qui va trop vite et que le mec d'en face conduit beurré, le français a 40% de chances de crever comme un con sur l'autoroute. Que s'il a moins de 15 ans, il a 25% de chances de se faire battre par ses vieux, que s'il a des seins il (mais dans ce cas précis on peut dire "elle", je crois) a autant de chance qu'un gosse de se faire battre par son Jules. Qu'a chaque fois qu'il tire un coup sans capote, il a 10% de chances de se choper un charmant petit rétrovirus à bandeau rouge, très en vogue dans les soirées du Marais. Incurable faute de moyens donnés à la recherche, sinon c'est pas drôle. Qu'il a 20% de chances de pas avoir de travail, que s'il en a un il est mal payé et il le déteste, et il sert à rien. Que s'il vit en ville, grâce au moteur à explosion (une invention française ca monsieur !) il a de bonnes chances de mourir en bas âge ou de choper des saloperies pulmonaires diverses, variées et coutant 10 francs le litre (oui madame, 10 francs le littre, soit 1 euro 30. C'est très cher, pour un abscès pulmonaire. La faute aux terroristes, surement.). Que grace a des générations d'escroqueries systématiques et de foutage de gueule distingué (car sortant de l'ENA), il vote tellement plus qu'il va mettre Sarko au pouvoir en 2007 et que pour un peu on en espérerait un Le Pen. Et qu'enfin 99,9% des français n'ont pas encore compris que la vie n'a rien de sérieux, et que tous les problèmes sus-cités n'ont de toute façon pas la moindre importance.

Oui, oublions tout ça et concentrons nous sur le vrai problème français : le terrorisme. Le français peut, à 0,0001% de chances, il *peut* péter par surprise, on vous en informe, on vous le dit, on agit avec célérité efficace. C'est ça aussi, la grandeur de la France.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Mais tu crois pas qu'on en a plein l'cul
De voir les Bourses se vider ?
Y faut une vraie réforme sociale
Qui éxonère les bénéfices boursiers,
On a un gouvernement de droite oui ou merde ?

Les Fatals Picards - Sauvons Vivendi

4.7.05

4:59 PM : Eisegèse Romantique

Ici, rien qu'avec les titres de post, t'attrapes un rhume.

Il y'a quelque chose de fondamentalement dégueulasse, de petitement merdeux dans l'expression "la femme de ma vie", expression con à crever biensur (puisque ultra-cliché, oeuf corse, mais pas que) mais surtout sans le moindre sens (pour moi). M'enfin disons le une bonne fois pour toute : quand je te vous assène au coin d'un paragraphe morne ou d'une phrase chiante ce genre de vérités monolythiques et au mufle un brin fasciste, il est non-ditement évident que j'entends toujours "pour moi" ou "à mes yeux". Je *pourrais* préciser à chaque fois "pour moi", mais ca me ferait du 3 ou 4 "pour moi" au kilo de phrase, on ne pourrait s'empêcher de me traiter de Narcisse, et je supporte pas qu'on me prenne pour une fiotte grecque à blaze de fleur. Alors, de Narcisse, je me laisse prendre pour un faf', c'est plus reposant, et ca entre mieux dans la masse. Oui, donc, merde, la femme de ma, ta, sa vie.

Déja, chatouillant mes sentimentalismes (débectants et eau-de-cul-de-rose, je sais bien, mais on ne se choisit pas, on se supporte, n'est-ce pâââs), y'a ce "ma" plus que possessif. Ca fait IKEA je trouve. La femme de ma vie ou le canapé de mon salon, tu vois ? Kif-kif. Comme si quoi que ce soit pouvait être de ta vie. Comme si quoi que ce soit pouvait être englobé dans ta riquiquie vie de petite merde-à-bite. Enfin ca marche aussi pour les grognasses hein, je suis pas sectaire. Comme si ta vie avait le moindre intérêt, avec ou sans femme. C'est vachement prétentieux, de cataloguer l'être aimé, de l'imbriquer dans le soi, non ? Si, bon. D't'façon j'ai raison, même si je suis pas certain de bien comprendre ce dont-est-ce que j'ai parlé dans ce paragraphe-ci.

Et puis merde, même en négligeant cet aspect ultracapitaliste de la vision amûûreuse, y'a le "de ma vie". Qui veut rien dire non plus, bordel ! T'entends quoi par la, mâme Michu ? "la femme de ma vie jusqu'à présent" ? On s'en branlerait, c'est du passé tout ça, et avoir une femme (au présent) donne pas plus de sens au passé, ce serait limite l'inverse finalement puisque désignant une sombre conne entrevue comme "femme de ta vie", ca implique automatiquement que toutes les femmes d'avant ne l'étaient pas, de ta vie. Alors de la vie de qui elles étaient, quand vous baisiez à couilles rabattues, je te le demande ? De celle du charcutier du coin ? Ou alors tu les besognais en apparté de ta vie ? En interlude, en entracte ? en void(femme); , en dev\null\femme ? Tu vois bien que tu mens.

Bon, mais admettons que tu entendes "de ma vie à partir de maintenant". Ce qui implique une monogamie un peu chiante, mais bon, ca c'est peut etre ton truc d'une part, mais surtout ca implique de penser au futur. De s'imaginer ou de se déplacer dans le possible, la prévision, l'envisagement (envisageitude ? envisageage ?). Je supporte pas ça. Je sais bien que Cavanna a écrit des pages super chiadées sur le bonheur de l'attente qu'il est vachement moins décevant que l'instant de l'acquisition qui lui est un tout petit peu chiant (comme quoi Cavanna, il a tout compris au communisme), mais non, je peux pas piffer le "demain". Le "dans 5 ans". Je comprends pas vraiment qu'on puisse s'intéresser plus qu'en passant à la notion de l'avenir. Je sens confusément qu'il y'a la dedans, sinon un déni, au moins un ennui du présent. Ou une peur du présent. Enfin d'une manière générale, pour espérer un avenir, faut salement pas aimer son maintenant, on me l'otera pas de l'idée. Et comme imaginer un avenir fait toujours pâlir le présent (que ce soit en cause ou en conséquence, donc), la gentillette masturbation intellectuelle reviendrait plutot a de l'enfonçage d'épingles dans le gland intellectuel (m'enfin, la encore, ne soyons pas sectaires : c'est peut être ton truc, la mutilation génitale). Et ce, même si la femme en question, tu te la garderais bien pour tous les présents de ta vie - dès que tu l'imagines dans 5 ans, tu la perds maintenant. Et en plus tu seras déçu dans 5 ans, alors à quoi bon, je te le demande ?

Moi je dis, plutot que de parler de "la femme de sa vie" (ou "l'homme de sa vie", ou...tiens, on dit jamais "le chien de ma vie" ni "la maison de ma vie". L'amour rend donc plus menteur que la propriété.) on devrait juste dire "la femme". C'est tout de suite vachement plus universel, et partant, vachement plus pédéstalien (non, c'est pas sale). Donc, ca rejoint vachement plus vite, plus fort, plus profond, attention chérie je vais jouir le but recherché par le "femme de ma vie", puisqu'à la base, ce que tu cherches à dire quand tu dis ça, ce que tu cherches à donner à l'autre, c'est un absolu. La connerie, c'est justement de te considérer toi, toi et ta vie de gamelle de chiottes, comme un absolu, pire, un absolu désirable. En fait, on devrait dire "la femme du Monde", un truc comme ça. C'est la qu'est la *véritable* difficulté de l'amour, en fait. Pas tellement dans les souffrances sentimentales pousse-au-suicide, les désespérances zéternelles de la solitude inaliénable et tutti quanti. Ca et les souffrances du jeune Werther, c'est vachement gérable, même Sarkozy le fait entre deux rafles dans le 93 (t'as vu le talent ? Non mais t'as vu le talent ? Caser l'actualité Sarkozy jusque dans une eisegèse romantique, juste pour rester dans sa ligne éditoriale, c'est chié, t'avoueras). Non, c'est trouver le juste milieu entre l'étriqué et le ridicule. Ca, ca c'est pas évident.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Come on !
Oh baby don’t you wanna go ?
Come on !
Oh baby don’t you wanna go
Back to that same old place :
Sweet home chicago !

The Blues Brothers - Sweet Home Chicago


7:29 AM : Les conneries, ca se paye.

Marrant comme après toute orgie alcoolisée, et après la gueule de bois, il y'a toujours cette période d'extrême sobriété. Un peu comme si le foie, en purgeant tout le sang qu'on a mis dans son alcool, faisait un peu trop bien son travail, et virait par la même occasion toute trace résiduelle d'euphorie et de joie de vivre en passant. On repasse la soirée dans son Gaumont intérieur, et bizarrement, toutes les conneries qu'on a dites ou faites, et qui étaient absolument inimitables et grandioses sur le moment font beaucoup, beaucoup moins marrer, 24h plus tard. Et évidemment, on se jure de plus jamais être aussi con et de jamais remettre ca. Meme si la prochaine est prévue pour dans 3 jours. Oh, well. Quelque part, c'est très judéo-chrét'. Enfin, je veux dire que ca rentre très bien dans une optique WASP de payer tout ce qui est bon. Dieu n'est pas un fêtard.

Etape n°2 dans la gymnastique mentale pré-sarkozyenne : inonder sa piaule sous les posters de l'Homme, façon Chine des meilleures heures, parce que lui aussi, on le verra partout. Je veux dire, on le voit *déja* partout, et il est même pas encore Arch-Généralissimo Ami du Peuple et la Nation. Président, pardon (mais je sens que lui aussi fera cette petite erreur de traduction, allez savoir pourquoi).

Enfin bref, asi es ma vida loca.


2.7.05

11:03 AM : Nain porte quoi ?

C'est maintenant officiel : vu mes referers, N/B doit être référencé sur *tous* les moteurs de recherche de cul à la rubrique gangbang. Ce qui est assez flatteur, quelque part - maintenant je peux faire la nique à Renaud en chantant que "Je suiiiis un grooos gang-bang à moi tout seul !". Je connais beaucoup de mâles qui aimeraient pouvoir en dire autant.

And now, for something completely different.

A côté de ça, je subis le contrecoup des partiels, à savoir que toutes les activités repoussées pendant ces deux derniers mois à "une fois les partiels finis" me sautent à la gueule d'un coup. Tous les gens que j'avais mis "on hold", tous les flims à voir, tous les jeux à finir, Everquest biensur (eh, deux mois de sevrage, sur une addiction chronique, ca fait très très mal quand ca pète. C'est comme les clopes a 6h du matin après une nuit blanche et sans tabac), bref, je fatigue déja. Et ca ne fait que commencer. Elle est pas belle la vie ?

Je me fais également doucement à l'idée que Sarkozy sera président. Je m'y mets tôt parce que c'est très désagréable comme idée, alors mieux vaut l'écheloner sur plusieurs années. Etape n°1 : se ballader dans le quartier des ministères, là où y'a un car de flic au mètre carré, et s'habituer à l'ambiance : ca va être comme ça partout. Il s'agit d'habituer mes fragiles sinus (sini ?) à respirer un air bleu marine.

Enfin bref, asi es ma vida loca