29.2.04

9:17 PM :

- Who are you ? - Jim Cooper. Chuck Youngblood. Dave Jenkins. Calder Benson. - More dead men.

Je repensais (par le truchement d'une association d'idée Mazaurettesque) aux origines de ce pseudonyme, Kobal2. Je me suis rendu compte avec un sourire que nombre de mes connaissances et/ou ami(e)s me connaissaient plus volontier par ce "Kobal" unisexe (voire androgyne) que par mon prénom. Et à vrai dire, c'est pas plus mal : j'ai jamais pu sacquer mon prénom.

Mais ca me semble tout de même perturbant, peut être significatif ou symbolique, que sais-je. Puisque je ne suis pas Kobal. Je ne peux pas être Kobal, puisqu'il est un personnage inventé, monté de toutes pièces il y'a des années de ça. Oh biensur, depuis il s'est mis à me ressembler depuis mais le fait reste : je ne peux pas être lui, je l'ai créé. Ceci dit, je ne me sens pas non plus être mon prénom "administratif". Il ne me ressemble pas, et n'a jamais collé. Rien de tel que de l'entendre sussuré par une concubine pour me couper net le gout de la baise. Il sonne comme une insulte, non même pas, comme...une erreur. Oui voila...Avec le temps je l'ai tellement chargé de mépris qu'il m'abomine. Je n'ai jamais pu être ce type la, ca me semblerait totalement incongru. Avec Eve, c'était plus simple, je l'appelais Toi, elle m'appelait Toi, on était chacun le Toi de l'autre et c'était tout à fait très bien. Ou bien alors on s'appelait Lorenzzo et Ehlana, et on trouvait même pas ça ridicule.

Peut-être est-ce un joli symbole : je n'arrive pas à me reconnaitre dans ma vie, pas plus que je ne me reconnais dans mes patronymes. Je me vois mal m'en inventer un autre, de toute façon. Ca ne servirait pas à grand chose. Ca me rappelle mes notions de magie nordique tiens, cette histoire de pouvoir des noms. Bref, je sais pas bien où je veux en venir. Damn you, Schlümpf, encore un post qui tombe à l'eau.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


6:29 PM :

Un pétale de fleur s'envole, un peu de printemps disparait.

Je prends régulièrement cette claque-là. Chaque fois j'essaye de me rassurer en me citant des contre-exemples connus mais...Putain, je fais rien de rien. Je viens d'apprendre avec stupeur que ce bouquin tellement muri, tellement "vlan dans ta gueule", tellement...tellement résonnant avec moi parfois, que ce bouquin-là avait été écrit à 19 ans. 19 putains d'ans. Qu'est-ce que je foutais moi déja, à 19 ans ? Ah oui, je sais, je séchais les bancs de la fac pour...pour quoi faire d'ailleurs ? Me souviens plus. Plus du tout. Jouer à Counter sans doute. Ou un autre truc tout aussi useless.

Je me souviens d'avoir évoqué une fois cette angoisse-là à Vaquette soi-même, après son spectacle. Il m'avait souri et m'avait dit "Ah mon dieu, quinze ans, qu'ai-je fait de ma vie ?". Ca m'avait gentilment fait rire, sur le moment. N'empêche que. N'empêche que, n'empêche que rien. J'ai 22 ans, dans 8 ans je serai sous terre si possible, et 8 ans c'est rien. (C'est ptêt à ça que je me rends compte que je vieillis tiens : quand on est jeune, 8 ans, c'est l'Eternité).

Oui, mais faire quoi ?

Enfin bref, asi es ma vida loca.


2:44 AM :

When you have insomnia [...] everything is a copy...of a copy...of a copy.

2033, 11 Février. 5h du matin. Ruelle parisienne.

Je cours péniblement les 10 derniers mètres, et je m'étale par terre. La douleur m'assome presque. Saloperies d'endorphines, peuvent pas durer plus longtemps non ? Résultat je vais crever là...Bah, après tout, ici ou ailleurs...Je rampe jusqu'au mur, péniblement. En serrant les dents, je me mets sur le dos, puis poussant sur mes jambes je me redresse un peu, puis m'assois, appuyé au mur. PUTAIN QUE CA FAIT MAL ! Mon bras droit est complètement immobile maintenant, impossible de le bouger, les muscles sont totalement tétanisés. Epaule foutue sans doute. Pour la première fois je regarde mon flanc. Du sang partout, y'en a sans doute encore plus imbibé dans mes fringues, mais sur le bleu marine ca ne se voit pas, sauf là où c'est marqué "Police Nationale", en blanc. Enfin, en rouge maintenant.

Vu où la balle est entrée, elle doit m'avoir pêté une côté ou deux, et perçé le poumon. Je me demande si...De l'autre main, je commence à me palper le dos...non...non...AIE PUTAIN ! Je suffoque, essouflé. C'est bon, elle est ressortie. A travers ma PUTAIN D'OMOPLATE, mais elle est ressortie. Je vais ptêt pas crever finalement. Ca me fait presque rire. Cons de gamins, élevés au film hollywoodien. Surement une 5.56mm américaine. Le genre de truc conçu pour traverser des pare-balles de guerre, voire un mur ou deux avant. Mais utilisé contre un corps humain tout ce qu'il y'a de plus lambda, ca passe à travers comme dans du beurre. Cons de gamins. Sans doute que personne leur a appris à cisailler leurs bastos, histoire de faire des *vrais* trous. Ils veulent tous être Scarface, mais ils ont jamais arrêté de n'être que Malik Oussekine, fusil d'assaut ou pas. N'empêche, ce poumon crevé me fait peur, je l'entends bloblotter en se dégonflant...S'il commence à se remplir de sang, je vais me noyer, ca serait con, moi qui ai jamais foutu un pied dans l'eau...Tu me diras, ca fait longtemps que plus personne a foutu un pied dans l'eau, des années au moins...Enfin à moins de vouloir briller dans le noir...Foutue guerre nucléaire de merde. Et tout ça pour quoi, en plus ? Pour que des riches deviennent encore plus riches ? Rire sans joie. Non. Pour ça. Juste pour ça.

Je la gardais pour me payer une retraite peinard mais...Enfin. Je la remets dans ma poche. Après une longue hésitation, j'en ressors une cigarette. Crevé pour crevé, celle-là ils l'auront pas. Un coup de zippo - faut bien viser à cause des tremblements causés par la fuite de ces merdouilles d'endorphines -...aaaaaah...j'avais oublié jusqu'au gout qu'elles avaient...Tiens c'est marrant, la fumée ressort par le trou dans mon bide. Hell of a party trick, eh ?...La clope grésille dans l'obscurité, se raccourcissant toute seule entre aspirations bloblottantes et coups de vent.

*BANG !* Mon cerveau retapisse l'intérieur du trou dans le mur, derrière moi. 5,56, pense-je juste avant le black-out.

Le gamin baisse le canon du M16. Putain, pourquoi à chaque fois il faut leur tirer 15 fois dessus avant qu'ils crèvent ? Le gamin s'approche, dans un crissement de Tachini jaune fluo. Une fois arrivé près du cadavre, il lache un juron et court jusqu'a lui, lui arrache la clope des lèvres, essaye de l'éteindre sur le mur sans trop l'écraser. N'y arrive pas, lâche des bordées de putains de sa mère. Lui fouille fébrilement les poches, ne trouvant qu'un vieux journal en torchon. S'enerve de plus belle, jette le journal et s'acharne sur le machabbée à coups de pompes.

Sur le journal qui s'envole, on peut lire : "La hausse d'impots exceptionnels sur le tabac (500% cette année) en passe de déclencher une révolte armée. Le paquet étant désormais à plus de 1400 euros, suite à une imposition drastique au cours des 20 dernières années, la cigarette vaut désormais sur le territoire français deux fois plus cher que l'or. Le gouvernement, pris à la gorge, menace de répression les bandes armées qui attaquent les camions SEITA..."

Enfin bref, asi es ma vida loca.

28.2.04

11:20 AM :

Message personnel (les titres conceptuels, c'est chiant)

Mpf, faut que je change ce layout. Vous en avez pas marre vous, de cette pseudo feuille de cours dy lycée ? Moi si. Je peux plus la voir, à vrai dire. Un jour sur deux je viens pas voir les commentaires parceque "pff, va encore falloir se taper le layout...". Je peux plus le sentir, ce layout, depuis des semaines. Oui mais bon, voila, je travâââââille, et quand je rentre chez moi j'ai autre chose à foutre qu'a bosser sur mon blog. Genre, essayer d'effacer les souvenirs d'une journée perdue à travailler (YURK !) pour une société tenue par un membre de ma famille certes, mais me payant beaucoup, beaucoup moins que rien (1500 euros pour 4 mois à plus de 45h par mois, vous appelez ca comment vous, à part du fist appuyé ?), genre essayer de se détendre, genre essayer d'oublier tout ce qui n'est pas le taf (parce que ma vie sociale du moment est encore plus pire que mon boulot. Oui, hein ?).

Ceci dit, j'aurais bientot fini de bosser. Je veux dire, j'aurais du arrêter mercredi, mais on m'a fait un joli cadeau surprise (850 betas de pubs dont au sujet desquelles on m'avait pas informé qu'elles existaient à la cave. Oh joy, more end-to-end.). Anyway, d'ici 3-4 jours, elles seront elles aussi expédiées. Jaded, à-tes-raaaaangs...FIXE !

Enfin bref, asi es ma vida loca.


10:24 AM :

Biochimie amusante, a.k.a. Saturday Night Fever

(flemme de chercher une citation appropriée. Temps mort, donc.)

Prenez un pack de bières normal (soit 6 bières, de 25 cL., c.a.d. 1,5L). Shotgunez-le (de l'expression anglaise to shotgun : boire d'un coup d'affilée. Note à part : je me demande bien d'où sort cette expression.). D'ici 15 minutes - 1 demi -heure, vous devirez ressentir une intense envie de pisser. Très très intense. N'en faites rien. Saisissez votre *deuxième* pack, et shotgunnez-le aussi. Attendez 15-30 minutes. A priori, votre vessie devrait donner des signes d'exaspération, voire se lézarder. Soyez fort(e)s, résistez. Attendez le plus longtemps possible.

Puis allez pisser. Instant orgasm. Ce petit tour scientifique vous a été présenté par les établissements Kronenpills & associés, en collaboration partielle avec ultraorange & François Cavanna. Piles non fournies. Garantie non applicable pour les sujets femelles, ayant une anatomie différente de la mienne, voire carrément strange (pour citer T-shirthell : Vaginas are weird.)

Enfin bref, asi es ma vida loca.



9:16 AM :

Yeah right...but what makes you think you'd be good at porno ?

A l'heure qu'il est, je suis sur le cul, complètement bluffé par ce film, qui est en fait l'intro du jeu Onimusha 3 (sur PS2 à priori). Dommage que je haïsse le survival horror, et qu'Onimusha soit foutrement impossible niveau difficulté en plus de ça, parce que...Ouais remarque, dès le 1 j'adorais les cinématiques d'Onimusha. Ceci dit, en voyant ça, on se demande pourquoi on continue à payer Depardieu 5 millions par film, vu la qualité des rendus, la foudroyance des effets, la maitrise des plans...Surtout quand on se dit que comme tout ce qui touche un peu à l'informatique, le film doit être pour 90% l'oeuvre de stagiaires payés un demi-SMIC tous les 3 mois.

Je me souviens qu'il y'a une dizaine d'années, les premiers jeux à base de video-capture (ou de motion capture) fleurissaient (vous vous souvenez de Police Quest je sais plus combien ? Ou de Toonstruck ?), images atroces, mal incrustées dans des décors pixelisées, animées par des autistes, et dans les lignes de Joystick on se demandait déja si ca allait pas être la mort des acteurs. Ca nous faisait rêver à l'époque, mais aujourd'hui ce serait vraiment faisable, un film complet, fait tout en CGI, et qui, pour l'oeil du spectateur, aurait l'air vraiment vrai. Matrix 2 avait pas mal de scènes full-CGI, mais c'était vraiment visible par le décalage vis-à-vis des scènes réelles. Mais si on enlève les scènes réelles...

Au taf hier, j'ai visionné des vieilles bandes datant de 2001, sur la conception de Shrek. J'ai appris que contrairement à ce que je pensais, les personnages de Shrek ne sont pas des renders creux, mais que les mecs de chez Dreamworks on complètement modélisé la structure osseuse, musculaire, graisseuse de leurs personnages, la structure de la peau et des vêtements, afin que les mouvements soient les plus réalistes possibles. Un travail de titan pour des détails indécelables consciemment, comme les plis des vêtements, les rides au coin des yeux etc..., des détails impossibles à saisir mais qui rendent l'animation, les expressions des visages etc...beaucoup plus crédibles...Ce serait amusant de voir à l'affiche des films d'ici 10 ans non plus "Brad Pitt dans le rôle de Bidule" mais "Bidule conçu et animé par..."

Je veux dire, j'ai fait des arrêts sur image à la fin de l'intro d'Onimusha, sur la gueule de Jean Reno (oui, il "joue" dedans). Vraiment pas évident de distinguer d'une vraie photo...Et le film est de basse qualité. Quand on aura des processeurs assez puissants pour concevoir la structure des modèles jusqu'au niveau des cellules de la peau, de leur organisation etc... Je sais pas en fait, mais ce concept m'est vraiment vertigineux. Pas vous ?

EDIT : non mais imaginez une seconde, reproduire virtuellement le corps humain entier, depuis le niveau cellulaire, en faire une entité fonctionnelle, et, pour l'animer, générer non pas des distorsions de membres ou du visage dans l'espace, comme on le fait aujourd'hui, mais en envoyant des stimuli virtuels dans les zones idoines du cerveau - tout aussi virtuel...Ca laisse rêveur.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

26.2.04

8:18 PM :

Every man dies, not every man really lives.

Appel à mon public, une fois n'est pas coutume (puisque moi je suis pas comme tou(te)s ces crevard(e)s qui font des wishlists histoire de se faire offrir des trucs par des adorateurs friqués. Je veux dire, j'aimerais bien au fond que ce blog me nourrisse (vu qu'il me coute rien à faire, ni temps ni effort), mais j'ai trop de fierté pour exploiter l'adulation mal approprié des lycéennes illetrées (en plus, elles ont pas de thunes, alors...))

Mais ce coup-ci, pour un happening S'CRAIIII, j'ai besoin d'un kilt. Promis, je mettrai quelque chose dessous pour pas effleurer vos affaires de mes parties très peu génitales, mais j'en ai vraiment besoin, et ma méthode traditionelle pour me procurer des affaires (à savoir : la mailing list suppliante à toute ma contact list Outlook) ayant échoué...Evidemment, si vous êtes pas parisien(ne) ou à la rigueur rennais(e), ca aura du mal à marcher, à moins de faire vous-même le voyage (hey ! check it out ! ha-hein ha-hein ! Une opportunité unique de voir votre idole en vrai pour à peine 150 euros de TGV aller-retour ! Occasion unique à saisir ! (je devrais vraiment refourguer ce boulot d'archivage de pubs à quelqu'un d'autre, ca commence à déteindre. Par contre, je sais pas d'où peut bien venir le côté Puff Daddy.).

Enfin bref, asi es ma vida loca.

EDIT : si vous trouvez pas le film ce coup-ci, vous êtes *VRAIMENT* nazes.

Nightmares haunt my lonely nights,
I must be strong and I must fight...
"Braveheart", they call me...
If they knew, if they could see !

Grave Digger - William Wallace (Braveheart)

25.2.04

8:06 PM :

Shows you, sooner or later, you must answer for every good deed.

Rentré du taf en quatrième vitesse, parce que me pelant de froid (moitié la météo, moitié la nuit quasi-blanche), filé à la supérette du coin avant que ca ferme. Comme toujours, il y'a parqué devant le pauvre type, qui baragouine pas trois mot de français mais qui essaye quand même de casser la graine en refourguant ses fleurs et son journal à des gens qui s'en foutent royal - s'il avait deux sous de jugeotte, il choisirait pas Levallois pour sa conscience sociale et/ou humaniste. Je me sentais un peu emmerdé en faisant les courses, comme chaque fois que je lui passe devant sans une paire de clopes ou une poignée de ferraille à lui lacher. En ressortant, les bras pleins de bouffe, je l'ai regardé, et puis j'ai baissé les yeux. Et puis je me suis rappelé qu'il faisait vraiment un froid de con, et je suis rentré en courrant.

Je sais pas trop comment l'idée ou l'envie m'est venue, 5 minutes plus tard je suis redescendu avec un mug de thé quasi-bouillant, je lui ai filé en baragouinant des "non mais non remercies pas c'est normal c'est rien ca te tiendra chaud", vachement emmerdé. J'aime pas être pris en flagrant délit de savoir-vivre. Encore plus emmerdé de voir ce pauvre type engouffrer son thé en quatrième vitesse pour pas me faire attendre le mug trop longtemps...Connerie de sensibilité à deux balles.

Pour me remercier, il m'a filé ses fleurs. J'ai pas osé lui rendre en lui disant que j'avais nulle part où les mettre et personne à qui les offrir...Finalement je les ai rangées dans le mug, au cas où un jupon viendrait à passer.

(Et maintenant que j'ai écrit ca, je suis encore plus emmerdé. Impression d'etre en train de dire "eh regardez moi je suis l'Abbé Pierre !", alors que c'est le genre de trip qui me passe complètement au-dessus...J'ai pas vraiment l'habitude de mettre des spotlights sur mes B.A.s. A vrai dire, j'ai pas l'habitude des B.A.s. J'imagine que ca doit être de la jalousie envers les posts d'ultraorange et d'Emi. Whatever).

Dans un autre registre, vu dans le métro en rentrant une affiche pour le "festival du rire contre le racisme". A l'affiche : Gad Elmaleh, Smaïn, Danny Boon, Jamel je crois...J'ai pas eu le temps de m'empêcher de penser que "ben forcément ils sont contre le racisme, c'est que des étrangers". L'incongruité de cette pensée m'a fait éclater de rire spontanément au beau milieu du métro. Les gens m'ont regardé bizarrement. J'ai redoublé de rire.

Une bonne journée, en somme. Et bref, asi es ma vida loca.

On joue dans un chanbarra,
La fierté la loi
Tuent, comme un bon vieux Kurosawa
La main sur le katana,
Même si la peur m'assaille,
Je partirai comme un samouraï.

Shurik'N - Samouraï

24.2.04

12:59 AM :

I'm an bastard, but I'm not a fucking bastard.

Me faire enculer de temps à autres, passe encore, mais tout le temps, j’appelle ça de la sodomie appuyée.
- Kobal2 (a long time ago, in a galaxy far, far away.

J'ai fait une recherche Google sur "Kobal2" (principalement parce que des gens bourrés sont passés dans le couloir de mon étage en délirant, sortant d'une fête manifestement. Cherchez pas le rapport, j'ai un cerveau complètement barré). C'est très aigre-doux si vous êtes blogger ou forumiste accro, ce genre de trip. Google laisse rien passer dès qu'il y'a un lien HTML quelque part. Du coup on retrouve des commentaires datant des siècles précedents, des FAQ/Walkthrough pour Desperados, datant de l'époque où vous croyiez que finir des jeux vidéos, ca pouvait vous rapporter la célébrité, ou au moins de quoi vivre, des citations à vous chez d'autres, des articles du Point où on vous révelle que vous êtes "très timide" (j'ai dit ça moi ? A une journaliste ? Du fucking *Point* ? Ptain, je devais être bourré, y'a que les gens qui me connaissent bien qui savent que si j'embrasse les filles que je rencontre sans les prévenir, c'est parce que je suis maladivement timide/pudique. Et depuis que je connais les journalistes...Ouais, un post sur ça bientot, je sais.)

C'est encore pire que les logs niveau nostalgie, parce que c'est...impersonnel. Je veux dire par là que vous retrouvez les réactions des autres à ce que vous avez dit/écrit sur blog. Des réactions qui datent d'il y'a des jours, des mois, des siècles. Et c'est plus flippant que les logs parce que ce n'est plus seulement ce que les autres vous ont dit un jour, mais ce que les autres *ne vous on pas dit mais pensaient* un jour (parce que forcément vous retrouvez des commentaires/posts vous concernant que vous n'aviez pas lu à l'époque). Et comme nécessairement vous êtes devenu encore plus misérable qu'alors, et comme nécessairement ces gens disaient du bien de vous à l'époque, et que vous n'avez plus jamais entendu parler d'eux...

Je sais pas trop ce que je veux dire. Je sais pas trop si je *veux* dire quelque chose. Je suis un peu bourré, faut dire. Je sais juste que le sous-titre de WeatheredKro pour le lien vers ici, sur son premier blog, m'a comme qui dirait ordonné de me coller des baffes.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

22.2.04

9:49 PM :

He is but one man. One man alone cannot fight the future.

Reçu ce matin un mail...pas vraiment un fan-mail en fait. Plus un commentaire. Plus un putain de post, en fait. Et vu que je vois pas pourquoi y'aurait que Reboot qui aurait le droit de faire du filling avec les mails des autres, et puis aussi vu qu'il est assez cynique, dépressif, lucide, désabusé et amusant (pour peu qu'on ait l'humour plus noir que le café du matin s'entend) pour passer sans problème pour un des miens, je me suis dit que j'allais le poster, histoire de. Je réitère : c'est pas de moi, c'est d'une certaine Gaëlle, inconnue au bataillon mais qu'il serait intéressant d'avoir en face de soi, je pense. Histoire de parler de sa mère.

Bonjour msieur,

(mon commentaire est trop long et comme j'ai la flemme de le scinder en trois ou quatre ni envie de te pourrir ton site, je passe par le mail, le résultat sera le meme...) :

"C'est le déclin quand l'homme se dit "Que va-t-il se passer ?", au lieu de dire "Que vais-je faire ?""

"On les cherche, on les expose, on les dénonce et puis on passe à autre chose..."
Ce n'est pas seulement valable pour les "scandales qui ébranlent le pouvoir". De nos jours, c'est valable quasiment pour tout. On est dans une société adepte du jetable, totalement instable sur ses bases, totalement paumée sur ses ambitions. On veut de l'immédiat, du fort, en prônant éventuellement quelques valeurs piochées au bon vouloir des modes du moment et de l'audimat - qui devient finalement l'équivalent de la messe dominicale d'antan avec tout ce que ça sous entends en manipulations diverses... Alors de la même manière qu'on s'affole pour un mois de prison d'un type qui balance une connerie à un autre qui en balance d'autres, on s'affole un instant sur un projet de loi de surveillance du net en prônant une liberté d'expression qu'on nous enlèvera pas sinon 'tention hein, on pourrait se fâcher (!) en plus de la pétition - notons l'emploi du conditionnel -, on s'affole pour des gens brûlés vifs parce qu'ils sont, ou trop féminin, ou trop homo, et puis on finit sa soupe en regardant la météo. Demain il pleut. On s'affole pour un borgne, pour un voile, pour 10 crétins dans un loft, pour un dopé dans le sport. On s'affole pour tout et puis finalement, pour rien... ou si peu puisqu'on le passe aux oubliettes pour s'enticher d'un autre truc, toujours avec la même véhémence quel que soit le sujet.

Par ailleurs, dans un soucis de mémoire et pour (nous ?) prouver que l'on est pas si con et que l'on a tiré certaines leçons du passé, on fait appel à des évènements historiques "Tu t'rappelles comme on était bien en 40 !". Ah non pardon, je confonds, nous c'est "OUAIS ! PLUS JAMAIS CA !!!" (allez, rappelle toi, avril 2002.), dans un élan de civisme à vous faire pleurer un vieux nazillon du haut de sa fenêtre "C'est chouette tout ces gens dans la rue, ça me rappelle les rafles" (parce que franchement, dans le fond, l'entrain est le même...). D'ailleurs, tous les gens pour qui aujourd'hui tout ça, "c'est que d'la merde t'vois", à les entendre, s'ils avaient été là en 38-39, ça se serait pas passé comme ça [placer ici la jolie citation ad hoc de Vaquette], s'ils avaient vécu avant aussi d'ailleurs, ils ne se seraient pas laissés marcher dessus sans protester. Le problème, c'est que dire "Aie" (Ecrit "Aie" prononcé "Aïe"), ça n'a jamais estompé la douleur, même en le criant très fort, même en le criant à plusieurs. Et finalement, à ne faire que râler, limite dans le vide comme ça, comme on le fait quasiment tous dès qu'un truc nous révolte - en donnant la même importance à un détournement de fonds publics, à un massacre au Rwanda, à des radars sur le périph' ou à la hausse du prix des clopes - , rien ne change. Et s'il n'y avait pas eu des types pour se dire autre chose que "bouais, bin qu'est ce que j'peux y faire moi à tout ça après tout ?" et surtout faire le distinguo entre ce qui vaut vraiment la peine d'être défendu sans crier "au loup" pour tout, on en serait encore à gueuler sur ces deux silex à la con qui veulent pas faire une étincelle quand on les cogne ensemble.

"What a wonderful world..."
La citation du début, c'est Chirac. Elle m'amuse.



Voilà. Ca ne suppose pas de réponse de ta part, mais je tenais quand même à placer tout ça.
Bonne (fin de ?) journée.

Gaëlle

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Do you see what I see ?
Bittering distress.
Who decides what you express ?
Do you take what I take ?
Endurance is the word.
Moving back instead of forward seems to me absurd...

Metallica - Eye of the Beholder

21.2.04

7:48 AM :

Okay, so if I'm just normally mentally defective but not criminal [I can get a gun]...

En train de lire "Stupid White Men", un des bouquins de Michael Moore. En train de flipper ma race en fait. C'est un bouquin trouvé dans la section "humour" des rayons anglophones de la FNAC, mais il devrait être a "thriller". Oh, je sais, on peut difficilement taxer Moore d'objectivité dans ses jugements, à vrai dire il est à peu près aussi objectif que notre Arlette nationale quand il s'agit de poignon, mais les faits (aisément vérifiables) qu'il assène et sur lesquels il base ses discours sont...flippants, y'a pas d'autre mot. Ah si, "surréaliste". Même des trucs tous cons hein, mais qui par leur caractère oxymorique, me plongent dans un état qu'on pourrait qualifier de "non c'est pas possible, il déconne la". Genre d'apprendre que dans l'administration Bush Jr., le secrétaire à la santé publique était chairman chez Philip Morris, que le secrétaire à l'environnement est un ponte de sociétés pétrolières (ou bien était-ce de General Motors ? J'avoue que j'ai oublié.), des petits détails comme ça. Lire les evenements ayant eu lieu au cours de l'élection Bush est assez incroyable aussi.

Le plus incroyable étant, encore et toujours, que tout le monde digère ça sans douleur. Vous pouvez vous marrer, tas de cons, et vous foutre de ces cons de ricains, mais il se passe peu ou prou la même chose ici...Pour rigoler, j'ai remplacé mentalement "black male" par "jeune arabe" dans son chapitre sur le racisme américain...Ben c'est pas tellement tant rigolo au fond, vu que ca marche tout pareil en version localisée NF, en fait. Et personne n'y fait rien non plus. Oh ca gueule, ça doit sans doute aussi publier le même genre de bouquins, ca s'indigne. Et puis c'est tout. Tenez, l'histoire du type enchristé pour le "Va niquer ta mère" Sarkozyen. Tous les blogs affichant ne serait-ce qu'un semblant de conscience politico-sociale, des plus modérés aux plus libertaires, ont publié au moins quelques mots sur l'histoire, et souvent plus. J'imagine que la presse aussi (en tout cas, Charlie et Lib? surement), peut être même la télé, qui sait. Mais vous savez quoi ? Le type il va le purger son mois, et personne ne dira plus rien. Et c'est comme ça pour tous les prétendus scandales qui "ébranlent le pouvoir" (et vu le tapage qu'on a fait là-bas à propos de Stupid White Men, c'est même plus de l'ébranlement de pouvoir, c'est carrément du DVDA). Tout le monde s'en branle. On les cherche, on les expose, on les dénonce, et puis on passe à autre chose. J'imagine qu'on espère qu'une fois dénoncés il n'existent plus. Le couple Tiberi court toujours, vous savez ? Et c'est pas demain la veille que Tarik, 22 ans, 5 ans de tôle pour excès de vitesse en scooter, partagera la cellule d'Alain, maire de Bordeaux, 15 ans pour escroqueries de haut vol et abus de confiance sur plus de 50 millions de péons. On espère toujours que la Justice Française (majuscules fournies séparément, piles non incluses) fera son boulot, et parfois même elle le fait, pour la forme. Souvent non. Et, en somme, c'est une affaire qui roule...

Mais la vérité c'est surtout que même des jeunes gens écoeurés qui n'en veulent, genre votre serviteur, ne font rien. Parce que, en tout cas pour ma part, je ne sais absolument pas quoi faire pour changer cet état de faits. Voter pour les mecs d'en face ? Me faites pas rire, j'ai des côtes cassées...Non, on en revient au même problème que pour la destruction de la planète : poser des bombes (mais ca sert à rien), ou essayer d'entrer dans le club et de le changer de l'intérieur, sauf qu'une fois arrivé assez haut pour changer les choses, t'es juste un pourri de plus (ou bien le reste des pourris te torpille, ce qui revient au même). Et je pense que le même problème explique tout aux USA : on n'est totalement plus dupes de leurs conneries, mais même sans fataliser des "c'est le systême, c'est comme ca, c'est normal" de tête de con (ce qui est déja rare en soi), même sans lâcheté ni la moindre trace de paresse, on se sent fondamentalement impuissant à y faire quoi que ce soit...Parce qu'on ne sait pas où commencer, tellement l'arbre est pourri. Moi je proposerais bien qu'on y foute le feu histoire de griller des chataignes, mais j'ai bien peur d'être un rien pas-trop-modéré. Un chouïa trop nihiliste pour le bien public, voyez ? Et bon, si changer le monde est impossible, il me reste toujours ma vie décadente. Et mes yeux pour pleurer.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

We're better off this way,
Say what you're gonna say !
So go ahead and label me
An asshole, cause I can
Accept responsibility for what I've done,
But not for who I am...
Don't call me white !

NoFX - Don't Call Me White


2:18 AM :

Don't touch my guitar, man. Don't even touch my guitar.

Parce que c'est son coup d'essai, parce que depuis que je me suis enfin fait virer j'ai du temps libre, parce que même si son spam-mailing pour me prévenir m'a énervé sur le moment (p'tain, je commence à réagir aux mails comme aux coups de téléphone moi...Elle était à combien déja l'île déserte, Fla ?), et malgré que les questions soient, fondamentalement, nulles à chier, on va tenter le Questionerd d'On Standby... parce que des fois il fait des comments bien. Mais je te préviens, compte pas sur moi si tes prochains questionnaires sont autant made-in-Besson (oui, Les Rivières Pourpres m'a décidément marqué par sa nullité. Je veux dire, même Reno joue comme une loutre dedans ! Vous imaginez la performance du réal' pour en arriver là ?). Endiamo.

1. Quel est ton record d'uptime (temps passé sans dormir, ne serait-ce que 2mn) et à quel occasion était-ce?
Je suis a peu près sur d'avoir fait un peu plus de 72h à une LAN une fois. Mais il est possible que j'aie eu des absences pendant les trois jours. Sinon, c'était voyons...samedi apres-midi+dimanche+lundi, effondré vers 23h...mouais, pas loin de 72h de toute façon. C'est cool de pas dormir parfois, ca rend euphorique/lyrique.
2. Tu as le choix: perdre toutes tes données personnelles contenues dans ton micro, PDA, etc. (y compris ton blog, bien sûr) sans aucune possibilité de les récupérer, ou perdre un membre de ta famille. Alors?
Ca dépend si tu comptes les divx, mp3 et autres downloaderies qui s'accumulent depuis des années dans les données perso. Et puis surtout, ca dépend du membre de la famille. Y'en à certains pour lesquels je signerais sans problème, même sur une machine ou la seule donnée perso c'est un cookie Multimania.
3. Donne-moi 3 acronymes à significations multiples, dont l'une doit concerner l'informatique de près ou de loin (ex: RPM = Redhat Packet Manager = Rounds Per Minute)
Hmmm je vois pas. Y'a bien RPM maiiiiis...Non, vraiment, j'ai beau chercher un peu, je trouve rien. GFY. Ah si tiens.
EDIT : j'oubliais le MMORG-lingo. Donc : BBS (ancetre du net / Be Back Soon), GTG (Good To Go / Got To Go (SI, c'est différent. Mais ne comprendront *vraiment* à quel point c'est différent tous ceux qui auront perdu des heures d'XP sur un pull foireux, parce que le healer était parti bouffer.). XP biensur (eXperience Points / Operating System De Merde).
4. En 3 essais maxi, quel score fais-tu à ce jeu ultra nerd?
250 sur mon seul essai, parce que ca m'a saoulé de recommencer. Mais c'est la faute à ces putains de claviers de Mac, au taf. Je vous ai déja dit que le Mac c'est le mal ?
5. Raconte-moi une anecdote concernant du Nutella
Je maintiens que le Nutella mangé au couteau est absolument dégueulasse depuis des années. CUILLER, BORDEL !, pour résumer. Il fut un temps ou ca avait déclenché une guérilla IRCenne féroce et c'était rigolo. A l'époque. Maintenant c'est un peu usé comme private joke.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


1:40 AM :

He beh alors Jésus, faut pas sortir des clous, là !

(Notez que je viens de mettre dans le titre la seule raison d'aller voir Les Rivières Pourpres 2, vu que ca m'a fait exploser de rire, et c'est rare que je rie. Le reste du film mérite d'avoir été fait par Besson, c'est dire. Merde, j'ai truqué le jeu du titre.)

Elle vient de poster - au moins elle est pas morte comme je commencais a me le demander, c'est déja ça. Bon, elle répond pas à ses messages, mais elle est amoureuse alors bon...N'empêche, avec ses conneries, elle me fait cafarder, à me rappeler IRC.

Parce que c'est vrai que si on oublie toutes les merdes de ma vie qui se sont passées sur ou a cause des chans sur lesquels je trainais avant de fermer la parenthèse, "Ha ! Who needs you ! I know *real* people now !"-style, faut pas oublier aussi que c'est la source du seul putain d'enculé d'amour de ma vie...Et bizarrement pour quelque chose d'aussi "distant", des seuls rapprochements avec les gens aussi. Je sais pas bien comment expliquer ça...Dès que les gens se mettent à exister vraiment dans mon univers, dès que je les vois de temps en temps, qu'ils connaissent ma trogne ou mon adresse, qu'ils connaissent mes amis, bref, que leur parler à des conséquences, j'ai vraiment beaucoup de mal à parler, à montrer quoi que ce soit d'un rien réel. C'est même pas conscient, et je le ressens pas comme une limite en soi sur le moment, c'est juste que...Que quand on discute, c'est toujours le masque qui déconne avec eux, par réflexe. Et ce, même en communiquant avec eux par mail/ICQ etc...

Tandis que discuter avec quelqu'un qu'on est sur de ne jamais rencontrer, qui n'a aucun rapport avec le reste de ses relations, bref, quelqu'un qui n'existe pas, ca libère...C'est un peu comme parler à un psy, mais sans qu'il fasse "ha-hein, ha-hein, c'est 500 francs", vous voyez ? Et donc, forcément, c'est beaucoup plus vrai en fin de compte que les relations avec des gens qui existent. Plus profond en tout cas. Jusqu'a ce que l'envie de se rencontrer soit trop forte s'entend...Après, ca redevient un dialogue Noh, biensur, avec juste un rien de plus que les autres, le souvenir du passé et puis les logs...

Ouais. Bon. Il me faut de la glace au chocolat. Beaucoup. Et bref, asi es ma vida loca.
PS : soit dit en passant, il me semble avoir déja fait ce post il y'a longtemps, mais c'est peut être juste une impression.


20.2.04

2:39 PM :

I'm sorry I'm sorry, actually what I said was...HOW WOULD YOU LIKE TO SUCK MY BALLS ?

Comme le Docteur Folie, quand je hais ça m'excite. - Pierre Desproges

Une demi heure après le post précédent, je me suis rendu compte qu'il y'avait une autre façon de voir la chose, mais sur le moment j'ai eu la flemme de me relever. Et puis comme ca on me taxera plus de pessimisme :

Et si c'était au contraire non pas une tentative de dramatisation, mais une manière de rassurer le monde ? "Regardez, il y'a ca, et ca, et ca, et c'est dégueulasse/triste/dangereux, mais ca leur arrive à eux, pas à vous. Vous vous etes normaux."

Mouais. Au final, je préfère garder mon point de vue "la télé c'est des putes", ca m'aide à y travailler.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


5:04 AM :

All right ramblers, let's get rambling !

L'industrie cinématographique, ça consiste à sortir des saloperies sans substance parce que la télévision a détruit notre sens de la culture. - Val Kilmer (who knew ? A blonde with brains ? Je découvre la citation avec vous, et je suis à peu près autant sur le cul que vous)

Je viens à l'instant d'avoir une épiphanie troublante. Comme le savent ceux qui ont une mémoire éidétique de plus de deux posts d'affilée, je bosse (en espérant me barrer le plus vite possible) pour une boite de post-prod télé. Et dans ce que je fais au taf (ou plutot, ce que je devrais pas faire du tout à la base mais que je fais quand même parce que depuis que j'y suis le matos pour ce que je suis sensé faire n'est toujours pas là, et à vrai dire je commence à douter qu'il soit là un jour, mais c'est une autre histoire), j'ai du visionner un certain nombre de P.A.D.

Un P.A.D., c'est un Prêt A Diffuser, en somme l'émission telle qu'elle sera, comme son nom l'indique, diffusée dans vos bauges, je veux dire vos maisons via la Sainte Boite. Et on les visionne histoire de s'assurer qu'il n'y a pas de problème d'image ou de son, ou de couille de montage, etc... Un genre de dernière répétition en costume avant les petits fours. C'est globalement très chiant comme boulot, vu que des couilles de montage y'en a jamais rapport au niveau du fait que les monteurs de la boite sont des master bêtes, et que le matos sur lequel ils bossent coute assez cher pour qu'il n'y ait pratiquement jamais de drops. Du coup, et parce que c'est vraiment pénible de garder l'esprit et l'oeil constament en éveil, regardant non pas l'émission mais l'*image*, y compris le deuxieme et Xième plan, on se retrouve souvent à suivre connement l'émission, comme un spectateur de bâââse. Je me tape souvent les reportages de "Complément d'Enquête" perso. D'autres, moins chanceux, ont droit a Thalassa, ou 30 millions d'amis avant que ca passe à la trappe. J'ai vu des reportages sur les casinos et ceux qui y jouent, sur les Sims Online et autres MMORPG, sur les guérillas Philippines, et hier sur la folie et les fous. Je parlerai de celui sur les fous une autre fois, j'ai un post à faire dessus, mais c'est pas le propos pour le moment.

Et l'épiphanie dont au sujet de laquelle je parlais au début du post, c'est la réalisation d'une similitude troublante au niveau de la forme de ces sujets. Ils suivent tous la même histoire : d'abord on parle de l'histoire du sujet traité un petit peu, puis de son évolution, enfin de son état actuel et de son avenir. Et après tout ça, des déviances. Le sujet sur les casinos était à peu près 50% de "histoire et evolution du casino en France", puis 50% de "les joueurs pathologiques". Même chose pour le truc sur les Sims, qui commencait dans un trip "on crée et vit dans des mondes virtuels multimédias interactifs", pour embrayer et développer à fond les déviances du truc, depuis les junkies qui passent leur vie à y jouer, jusque (et surtout, vu comme c'est croustillant) à l'histoire de cette gamine de 14 ans qui s'y faisait baiser (virtuellement s'entend) pour se faire de l'argent de poche.

Vous ne voyez pas la tendance ? C'est comme si la télé passait un message unique à travers toutes ses itérations : "voici le monde. Ceci et cela existe, et ca marche comme ca. Et regardez comme c'est dangereux ! Regardez comme ca peut tuer, blesser, briser, couter, regardez comme on peut s'y perdre ! Ne sortez plus de chez vous ! Je vous suffis, je vous montrerai le monde, sans danger pour vous. Je vous ferai tout ressentir, tout voir, tout essayer, et vous ne sentirez rien." Un genre de cloisonnement pas très différent de celui, observé il y'a quelques posts, cette peur dans laquelle tout le monde vit. Il ne nous suffit plus de savoir les choses, il faut qu'elles soient tragiques pour nous intéresser. Les choses "normales" sont, eh bien, banales, il faut que ca soit "over the top" pour avoir la faveur d'un regard, pour éveiller le moindre intérêt. Et comme les limites du banal progressent chaque jour...

Et, à vrai dire, le parallèle est facile à faire avec les blogs. Les blogs de gens heureux qui racontent leur bonheur ferment vite, et sont vite oubliés. La Mélodie du Bonheur, ca va une fois de temps en temps. Pour se remonter le moral. Pour se dire "ah, je suis content(e) pour lui". Mais ca overdose vite, et au final, restent les blogs "négatifs". Un peu comme ici. Oh, on peut garder le ton joyeux, le regard du mec heureux, mais on ne racontera pas, plus le bonheur. On parlera des galères à la con qui nous font sourire après coup, mais qui nous ont bien fait chier sur le moment. Ou du monde et de la télé qu'ils sont dégueulasses. Does this make any sense ?

La question-bonus est évidemment : est-ce la télé qui a rendu le monde comme ça, ou l'inverse ?

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Breakin' rocks in the hot sun
I fought the law and the law won,
I fought the law and the law won !
I needed money 'cause I had none
I fought the law and the law won,
I fought the law and the law won !

The Pogues - I fought the law (Clash cover)


2:13 AM :

I don't care if he's Muhammad-I'm hard-Bruce Lee ! You can't change fighters.

Il voyait le moins possible de personnes qu'il pouvait, afin de s'épargner le plus possible l'ennui des enterrements. - Jules Renard

J'ai un corps assez misérable, il faut bien le dire. Depuis tout petit hein. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai jamais apprécié ni été doué dans le moindre sport, mis à part goal au handball (parce que pas besoin de faire des efforts, et bons reflexes grace aux nuits de CounterStrike) et au basket (parce que faire 1m90 ca aide, surtout quand les autres sont des petits trappus). Et c'est évidemment pire depuis que je fume (trop, merci Valentine, tu repasses en seconde semaine), des fois je m'essouffle en parlant. Du coup, je n'ai jamais pu essayer les endorphines, ces drogues naturelles que le corps balance quand vraiment il en peut plus, et qui supposément rendent les sportifs accros à l'effort. C'est un truc que j'ai toujours un peu regretté.

Je me demandais dans mon bain (mais en re-lisant American Gods, parce qu'un bain bouillant sans bouquin (et sans la fenêtre ouverte), c'est un peu comme un coïtus interruptus : close, but no cigar.) d'où venait cet instinct au respect des morts. Non seulement de ne plus dire du mal d'eux une fois claqués, voire même de dire des pires salauds que c'étaient vraiment des types bien, mais toutes ces simagrées, le silence des églises, même juste tout le rituel de l'enterrement/crémation/envoi_dans_la_mer_avec_des_chaussures_en_béton. Bon, admettons que la troisième option ait des raisons compréhensibles. Mais le reste, hors questions sanitaires ? La partie "raison froide et lucide" de mon cerveau me sort que "c'est parce que tout le monde, face à un machabbée, se dit "ca sera moi un jour"", et pour certains, leur seule confrontation ponctuelle, les jours d'enterrements, avec leur propre mortalité (je veux dire, par rapport aux gothiques et aux bloggers qui écrivent en blanc/noir, qui eux y pensent tout le temps, et même souvent ils trouvent ça cool). Mais elle-même sait que c'est une réponse apprise, admise, un genre de conscience collective sans vraie réflexion. Et donc l'autre partie, la paranoïaque, se demande quelles sont les raisons cachées derrière. Elle trouve pas ceci dit. Elle commence à se demander si c'est pas un coup des Templiers.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

J'm'appelle Mouna et je suis une sale idiote égoïste et bornée
Ca fait sept ans maintenant que j'ai déménagé
Trop marre de tourner en rond j'avais besoin d'autres horizons,
J'ai du tourner la page, négocier un dernier dérapage...

Billy ze Kick - Retour en ville

19.2.04

12:29 AM :

Is this you breaking up with me ?

Je n'ai rien à dire (comme d'hab...à vrai dire, on se demande bien comment j'ai tenu un an et demi sur autant de vide. J'imagine que c'est ce qu'on appelle du talent.), et donc je lance un nouveau jeu. Un peu comme "N'oubliez pas votre brosse-a-dents", mais sans Nagui, et sans rien à gagner non plus. Enfin, comme pour le jeu des lyrics d'il y'a quelques mois (années ? je sais pas, j'ai pas la notion du temps) je veux bien offrir une nuit, mais comme c'est Overspace qui va encore gagner, ca sert pas à grand chose n'est-ce pas ? Anyway, le nouveau jeu est simple : le topic de chaque post est un one liner tiré d'un film, le jeu est de trouver le film.

Pourquoi ? Parce que je voue un culte invétéré aux one liners qui sont les citations de notre époque. Aristote ? One dead Greek. Les citations modernes sont made in Hollywood, bitch.

Enfin bref, asi es ma vida loca.
EDIT : oh, et bien sur, ca commence avec ce post-ci.

17.2.04

11:31 PM :

Days dawning...

Tous les cosmonautes sont formels : les couilles ne pendent pas en apesanteur. Elles flottent. - Professeur Choron

Je repensais dans le train qui me ramenait vers Paname à cette histoire de nichon de Janet Jackson, et donc d'une manière plus générale au puritanisme. Je me demandais, un peu comme Reboot, ce que le cul avait de si particulier qu'il génère tant de remous autour de lui. Qu'on le déifie ou le vilifie, le cul n'est rien d'autre que de la viande, finalement. Loin de le mettre en exerge de manière quasi-maniaque comme le sus-mentionné, c'est juste de la barbaque qui s'agite, une ou deux vidanges de glandes et puis ... et puis c'est tout. Il n'y a rien de magique, satanique, grandiose, artistique, apocalyptique, dramatique et tous ces mots qui finissent en -ique (comme nique, voila, tu m'as compris tu m'as). C'est quelque chose qui me reste à l'esprit en permanence dans ces moments-là, que cette peau tendre, et pâle, et tiède, et douce, et je m'arrête là je bande mais rajoutez des adjectifs si vous le sentez, que cette peau donc, n'est jamais qu'un steack vivant. A deux doigts d'être un steack mort d'ailleurs - 20, 40, 60 ans de vie ? autant dire une nuit... Et puis il y'a tellement de moyens, accidentels ou non, créatifs ou non, de mourir, que c'est un vrai miracle de voir demain, la simple consultation d'un dictionnaire médical pourra vous en assurer. (Et oui, le fait d'avoir toujours ça à l'esprit fait bien evidemment que je baise incroyablement mal, vous l'aurez deviné, vous qui ne pensez qu'a ça. Scoop.)

Je crois avoir mis le doigt sur ce qui mettait les puritains mal à l'aise, en fait. C'est justement ce côté intrinsèquement animal de la chose. Alors on met ça tabou, parce qu'on est plus que ça. Plus que des animaux. On est des hommes, que diable, on envoie des gens sur la Lune, on travaille, on construit, et on ne mourra jamais. Parce qu'on n'est pas des animaux. Du coup on peut montrer la guerre, la violence, les massacres organisés, le gore en pagaille - tant que c'est des images d'archives - parce que tout cela est fondamentalement humain, et pas animal. Le cul, non. Penser ça m'a fait repenser à la célèbre tirade d'Easy "Born to be wild" Rider sur la liberté, le "But don't even tell anybody that they're not free, cause then they're gonne be reaaal busy killing and maiming to prove to you that they are.". Il y'a peut être quelque chose à creuser là-dedans...Mais bref, je me perds moi, je voulais juste poster une bluette sur les 5 chansons qui parlent de moi absolument, à la base. Bon ben, Renaud - La Teigne, Miossec - Le célibat, Anne Sylvestre - Les Gens qui doutent, Tool - Sober, Noir Désir - Les Ecorchés. Démerdez vous pour faire un post avec ça.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Céréales-killers, buveurs de bières en série
On se gorge d'orge, d'houblon et de malt à whiskey
Céréales-killers, les Svinkels sont fous !
On laisse que des cadavres derrière nous !

Svinkels - C-Real killers

14.2.04

10:57 PM :

Vous croyez aux contes de fées ? Moi aussi.

(je l'avais promis dans les comments, et y'a pas grand-chose à ajouter.)

L'Arabe

Papa était sur un chantier, au Rond-Point de Plaisance*, il faisait un boulot de terrassement. Il lève la tête, il voit un gars qui était là, dans la rue, qui le regardait. Un Arabe. Maigre, des yeux de chien. L'Arabe lui dit : "Travail" en se montrant lui-même avec les deux mais. Papas lui dit : "Fout var il patron.". L'Arabe dit : "Travail", et il fait le même geste. Papa dit : "Quouante qu'i vienne il patron, te le faro var.". Et il se remet à piocher.

L'Arabe est resté là jusqu'au soir. Le patron, c'est à dire un des Dominique, n'était pas passé. Papa, en s'en allant, a dit à l'Arabe : "Pétêt' qu'i vienne demain. Ma ze le sais qué dou travail il est pas boucoup." Et il est parti.

Le lendemain, à peine il arrive, l'Arabe était là. "Travail", il dit. A midi, papa lui dit : "Pas la paine rester là coumme ça, quéle patron, quouante qu'i vienne, ze le parle pour tva. Ecco. Reste pas coumme ça, qu'i fa pas çaud rester rien faire." L'Arabe l'a regardé bien bien, pour comprendre ce qu'il disait, et puis il a dit "Travail." Et il est resté là.

Dominique Taravella, qu'on appelle "Tric-Trac" parce que lui c'est toujours "Allez, fais-moi ça en vitesse, deux truellées de plâtre, tric-trac, et basta !", passe dans la journée, regarde le boulot avec papa, donne des consignes. Papa lui montre l'Arabe.

- "Qui c'est c't'homme-là ?
- L'est oun qui çerce dou travail, l'a dite.
- Eh, mon pauvre monsieur, du travail, j'en ai pas, pas grand-chose. J'ai rien pour vous."
L'Arabe a dit :
"Travail, patron".

Tric-trac, avec ses moustaches blanches de vieux chat-tigre, a levé les bras, désolé :
"Si j'avais du travail, franchement, je vous le donnerais. Mais j'ai rien, mon pauvre vieux, rien du tout.
- Travail, patron."
Les yeux de chien.

Le lendemain, il était là. A chaque type qui venait, le chauffeur du camion, le métreur, un gars d'un autre chantier venu en renfort, à chaque tête nouvelle, il disait "Travail." L'autre Dominique, Dominique Cavanna, celui qu'on appelle Dominique, passe.

"Travail, patron."
- C'est qui, c't'homme-là ?
- L'a dite coumme ça qu'a veut dou travail, ecco. L'a dite solement ça, tout la zournée. Reste là, coumme ça, dalla matine alla svar. L'a dite solement "Travail". Toute la zournée. L'ara pas çaud, paur'diable.
- Mais, mon pauvre homme, du travail, je voudrais bien en avoir, je vous le donnerais. Mais j'ai rien du tout. C'est calme, calme...
- Travail, patron."

Le grand Dominique, comme chaque fois qu'il est embarassé, a fait claquer sa langue, "Tsa, tsa, tsa", et il est parti, hochant la tête et agitant ses long bras.

Et bon, huit jours comme ça, quinze jours, trois semaines...L'Arabe, planté là, gris de froid, guettant tout ce qui entrait ou sortait, "Travail".

Le chantier se tirait. Papa rebouchait. Un des Dominique s'amène, je sais plus lequel. Il regarde papa, le tas de glaise, l'Arabe, il attrape une pelle, il dit à l'Arabe : "Tiens !" L'Arabe prend la pelle, sans un mot il commence à charger la brouette. Dominique dit :
" Allez, Vidgeon, dépêche un peu, que j'ai besoin de toi autre part."

Et voilà. L'Arabe était embauché. Il s'appelait Ahmed. Il avait attendu presque un mois, là, debout. Il savait qu'à force d'attendre, à force à force, ça vient.

Quand Ahmed a touché sa première quinzaine, dans le bureau, voilà qu'il y'a comme une engueulade entre lui et papa. Vivi, le fils Taravella, qui a trois ans de plus que moi et qui aide au bureau, veut savoir ce qui se passe. Il se passait qu'Ahmed voulait à toute force donner de l'argent à papa, qu'il lui devait, il disait. Et c'est là qu'on a su que pendant tout ce mois, chaque jour, papa donnait de quoi s'acheter à bouffer à cet Arabe aux yeux de chien. Personne n'en avait rien su. Et maintenant, l'Arabe voulait le lui rendre, "ti po' la fvas", sur ses paies. Mais papa, rien à faire. C'était l'argent des travaux de jardinage qu'il faisait le dimanche, chez les soeurs et ailleurs...**

* Qui doit à s'appeler, maintenant, c'est sùr, "Place du Général-Leclerc", ou "de-Gaulle", ou "de la Libération", ou "Pierre-Brossolette"... Toutes les banlieues sont ravagées par ces solenelles conneries, nivelées, dépersonnalisées, dans la grisaille morne, comme si le béton ne suffisait pas. A Champigny, ça serait plutôt la version "Gabriel-Péri", "Colonel-Fabien" et "Stalingrad"... Tu te rends compte, la rue des Jardins, ma rue des Jardins, ils l'ont re-baptisée "Rue des Héros Nogentais" !...Je te dis qu'ils aiment ça...

** Je sais bien, c'est trop beau, ça fait pas vrai. Et même vrai, c'est trop édifiant, je ferais mieux de pas raconter ça. Mais c'est que je viens moi-même de l'apprendre. Vivi Taravella, qui est maintenant le Patron, me l'a raconté, je suis encore sous le coup, tant pis si c'est du mélo-cucul, prenez moi pour un con, en ce moment même je chiale comme un veau.
Ahmed est resté vingt-cinq ans dans l'entreprise, et puis il est rentré en Algérie.
Les amateurs d'allégories et dessus de pendules ne manqueront pas d'être séduits par le chatoyant symbole de l'immigré rital passant la pioche à l'immigré arabe et de déplorer que je n'aie pas su mettre à profit l'occasion d'une dissertation aussi riche en enseignements d'une haute porté philosophique et sociale. Bah, ils feront ça tellement mieux que moi !


François Cavanna, in Les Ritals

Enfin bref, asi es ma vida loca.



5:02 AM :

Sick sad world

Le futur sera meilleur demain. - Georges W. Bush

Un pauvre type qui se fait enchrister pour un mois parce qu'il a gueulé à Sarko d'aller niquer sa mère - vous avez déja été a des meetings politiques vous ? A ce que j'en connais, leur seul interet c'est de pouvoir gueuler "ouaaaais" quand on est pour et "enculé !" si on est contre. On penserait qu'ils seraient habitués depuis le temps...Un mois. Un mois à se faire péter la rondelle pour un mot de trop, non même pas, pour juste un mot tout à fait de circonstance, et foutrement approprié pour ce motherfucker. De l'autre côté de l'Atlantique, un pauvre type écoppe ses 3 mois fermes pour avoir dit en rigolant alors qu'il montait dans un avion que "vous inquiétez pas je suis juste en retard, j'ai pas posé de bombe". Ailleurs, en France, on installe des contrôles d'empreintes digitales à l'entrée des collèges, histoire de bien être sur que Virginie, 12 ans, n'est pas une mudjahiddin. Et puis ca fait du bien de les habituer, quand ils trouveront ça normal on pourra passer à la vitesse supérieure...Ce monde se marche sur la tête avec tant d'allégresse... Je me demande si tout le monde se souvient bien clairement que le problème avec les nazis de grand-papa, c'est pas "juste" qu'ils génocidaient les juifs.

A coté de ça, les télés font des reportages sur les terroristes afghans, phillipins, iraniens, irakiens, pakistanais, lybiens, syriaques, j'en passe et des plus drôles (je le sais, c'est moi qui fais les P.A.D.)... Pendant ce temps l'Amérique s'indigne vertueusement pour un nichon à l'air - comme si ils n'avaient pas remarqué que des nichons y'en a plein les films au cinéma, et même, me suis-je laissé dire, plein les rues, plein les filles, partout, tout le temps ! Peste et fichtre ! Ils ont si tellement peur... Mais de quoi ? Bientot on construira des camps "de cloisonnement" (pour pas dire de concentration biensur) et autres joyeusetés goulagesques (après tout, personne a moufté pour Guantanamo, alors...) et on enfermera les opposants politiques, les rouges, les étrangers, qui sait, peut être aussi les intellectuels, écrivains, musiciens-qui-font-pas-la-musique-qu'il-faut (surtout depuis qu'Al-Qaeda fait du rap), par peur du péril terroriste qui menace de transformer la Démocratie en dictature. On appellerait ca "Camps Démocratiques" ou "Freedom Camps" (rapport aux Freedom Fries biensur). Après tout, on fait déja des guerres pour la paix, on n'est plus à quelques poignées d'oxymores près, et puis l'apathie les digère si bien... En attendant qu'on pose des décrets permettant de pratiquer l'excision et la nichonectomie des femmes, afin que nos belles et grandes civilisations ne soient plus entachées d'excès à gueule de Janet Jackson. En attendant que le feldgrau revienne à la mode...D'un autre côté, ca va relancer l'économie et le bâtiment, tous ces murs à construire, tous ces miradors...

J'veux m'en aller...vite. Au moins en Afrique, quand on te découpe à la machette, on essaye pas de te persuader que c'est pour ton bien. Et toutes ces saloperies ordinaires qui me faisaient sourire hier me font - eh oui - peur aujourd'hui. Parce qu'hier, je croyais encore que le peuple se soulèverait le jour ou on se foutrait de sa gueule une fois de trop. Aujourd'hui non seulement je n'y crois plus, mais tous ces gens autour de moi qui ont peur et qui se laissent marcher sur les couilles parce que ca pourrait être pire, ca me fout les chocottes à un point que vous n'imaginez même pas.

(oui je sais, ce texte est décousu, parce que...parce qu'au fond je sais pas bien ce que je veux dire et qu'en plus ça sort mal. M'emmerdez pas. J'veux m'en aller, c'est tout. J'en ai marre de Big Brother et d'Animal Farm.)

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Si le sieur X était un lampiste ordinaire,
Il vivrait sans histoires avec ses congénères.
Mais hélas ! il est chef de parti, l?animal :
Quand il débloque, ça fait mal !

Brassens - Quand les cons sont braves

13.2.04

1:08 AM :

Bring the boys back home...and then, what ?

Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, et non pas ce que je cherche. - Montaigne

Putain, j'veux du soleil. J'en ai marre de travailler. J'ai plus envie messieurs dames. Ca m'ennuie, ca me fatigue, et ca me nourrit même pas. Ca va même sans doute me contraindre à arrêter de fumer tellement j'ai plus de sous (mouais, on y croit vachement à celle-là tiens...)

Envie de retrouver mon rythme habituel - levé 14h, un peu de net, un peu de bouquins, un peu d'anglais, un peu de bière, et plein de musique, de soleil, de ballades sans but précis mais jamais sans interêt, et puis la couette, et puis les trains pour à droite à gauche, qui me prennent comme une envie de pisser - et demain ? Demain, c'est tellement loin que je doute que ça puisse exister.

Et puis aussi, en ce moment, cette vieille, très vieille pulsion qui me reprend, ca faisait des années qu'elle n'y était plus - l'envie d'aller ailleurs, de signer avec Médecins Sans Frontières, Unicef, Amnesty, n'importe quoi mais pour aller loin, très loin d'ici, qu'importe l'endroit, du trou du cul de l'Afrique à nulle part au milieu de l'Asie ou de l'Amérique du Sud, mais loin. Les derniàres fois où ca m'avait pris, cette envie-là, c'était trop tôt - au beau milieu des études, trop d'amis ç quitter, trop de parents ç quitter aussi. Aujourd'hui...ni amis ni parents ne me retiennent...Enfin presque. Y'a bien celle-ci...mais elle serait assez folle pour me suivre de toute façon. Quant aux études, elles ne mènent plus vraiment à grand chose, et elles sont faciles à torcher de toute façon. Alors quoi ?...Je sais que si je ne pars pas bientot, l'envie disparaitra a nouveau. Que si je me dis "allez, je passe mes exams de juillet, et je m'en vais après", je risque de rester ici encore un an, deux, cinq, à vie peut être. On verra bien. D'abord, s'échapper du monde du travail.

J'ai des enfants plein la tête en ce moment. Lorsqu'ils sont surimposés à cette idée de voyage pseudo-humanitaire (pseudo parce que je pars bien plus pour moi que pour ceux de là-bas, je ne me fais pas d'illusion, mon armure de paladin chaotic good est rouillée depuis belle lurette), ca donne des images de mamans africaines en saris (quoi que, en Afrique on dit boubou non ? C'est en Inde les saris il me semble...Qu'importe.) trimballant dans leurs bras d'adorables petites boules de charbon aux grands yeux rieurs, ou bien des meutes de petits chapeaux chinois courant aprés leur papa qui patauge dans les rizières.

Quand c'est juste comme ça, je vois des gosses d'ici, emmitouflés dans leurs doudounes, écharpes, cagoules et protège-oreilles... Le contrecoup d'habiter en face d'une maternelle. Tous les matins je les vois de la ruelle, souvent je joue avec eux, chantonnant ce qui me passe dans les oreilles, attirant les rires éperdus des plus petits, et les moqueries des plus grands (putain, déja si effroyablement cons, déja ultra-conformistes, à cet age là...quel pays de cons...). Et ca me fout un cafard, si vous saviez, une fois parti...

Ca réveille à chaque fois cette vieille controverse, sans doute la plus vieille de toutes, d'un côté l'envie profonde d'avoir un gosse (enfin une gosse plutot. Moi je veux une fille. Les garçons, c'est tous des connards.), de lui apprendre le monde, et puis de lui raconter mille et unes conneries, jouer à lui faire peur, jouer à la rassurer, lui chantonner du Renaud pour la faire dormir avec des rêves rouges et noirs... Des films comme ça j'en ai plein la tête...Et puis de l'autre, la lucidité sèche qui sait qu'il y'a déja bien trop de monde sur ce caillou minable, que le monde est trop laid pour vouloir l'infliger à *ma* fille, que je serais un père détestable et qu'après tout, si je hais la vie comme je peux la haïr, pourquoi vouloir la créer, l'infliger à quelqu'un d'autre ?...

Sales gosses...

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Des armes, bleues comme la terre,
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'?me,
Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d'une femme,
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère...

Noir Désir - Des Armes

11.2.04

4:31 PM :

Frustration

- Is it true that right before you die you see your whole life flashing before your eyes ?
- YES. THEY CALL IT "LIVING".


(cherchez pas, la citation n'a rien à voir avec le post, c'est juste le dernier bébé de Nacara qui m'y a refait penser. Et ca me rapelle également cette sempiternelle intérrogation que tout le monde doit avoir parfois (enfin, tout le monde qui aime se prendre la tete pour rien sur des questions stupides biensur) : "Bordel, mais d'où vient cette idée qu'avant de mourir on revoit sa vie ? C'est pas comme si quelqu'un en était revenu pour raconter...")

Je suis en ce moment sujet à une frustration exaspérément insupportable. Je vous essplique : je viens enfin d'arriver à faire un peu marcher mon lecteur DVD (oui, finalement c'est pas la protection des DVDs qui est trop forte, c'est le lecteur DVD qui part en sucette a cause qu'il sert un peu de cendrier des fois) et de regarder "Le Fou de Guerre", avec Coluche et (et ça je ne m'en rapellais pas du tout) Beppe Grillo quand il était jeune. Du coup, ca m'a remis dans l'esprit Beppe Grillo maintenant qu'il est vieux, et l'un de ses spectacles que j'avais vu (et enregistré) en VO sous titrée sur Canal (+ ou Jimmy, je me souviens plus, un des deux) il y'a fioouuuu longtemps. J'avais adoré ce spectacle, tout en lucidité, ingéniosité, humour cynique et foutrement décapant. Un genre de Vaquette moins punk et plus bon vivant. Et italien de surcroit.

Pris d'une envie soudaine, j'ai cherché son nom sur Google, trouvé son site plein de citations, d'extraits de spectacles etc...en italien. Et sans version anglaise. Même chose sur eDonkey : il y'a bien tous ses spectacles. Tous. Et tous en italien non sous-titré.

Et moi, en italien, a part les insultes, j'y connais que dalle. Et ca m'énerve.

Une amie m'expliquait ce qu'elle ressentait quand elle était en manque de sexe, comportement que moi j'ai observé des centaines de fois chez des garçons. J'ai jamais éprouvé cette faim de cul. Par contre, quand ma tête n'a pas ce qu'elle veut...

Pour un peu, je génociderais Paris.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

While we live according to race, colour or creed
While we rule by blind madness and pure greed
Our lives dictated by tradition, superstition, false religion
Through the eons, and on and on

Oh yes we'll keep on tryin'
We'll tread that fine line
Oh oh we'll keep on tryin'
'Till the end of time

Queen - Innuendo

10.2.04

7:13 PM :

The boys are back in town

La musique adoucit les meurtres. - titre d'un vieux scénar d'INS/MV je crois

De retour à mon cher travail à la télé (oui, aujourd'hui, pas hier finalement. C'est rapport aux instants de bonheur fugaces de l'antépenultième post, pour qu'ils restent un peu j'ai du négocier un jour chômé avec eux) et...finalement, c'est pas si pire que dans mon souvenir qui me retenait. Quand on arrive à jouer ses propres cartes. Comme aujourd'hui, où l'on m'a demandé de la musique pour illustrer un sujet quelconque..."Quel genre ?" "Ben...on sait pas trop en fait".

Résultat j'ai passé la journée à écouter hurler, fredonner, danser, parfois grincer des guitares saturées, et puis des accoustiques aussi, sans que personne ne vienne m'emmerder intempestivement. Et c'était...bon. Ca faisait longtemps que je n'avais pas juste écouté de la musique. Je veux dire, hors les deux heures de métro quotidiennes sous rempart d'Archos. Non, juste...se poser dans un fauteuil comfortable, une clope au bec, un chocolat chaud (trop cher, mais chaud) et des guitares qu'on laisse envahir sa colonne vertébrale et ses muscles des mollets ou des mains (parce qu'écouter de la musique sans taper le rythme ou bouger la tête, je sais pas comment on fait). Relax.

Ce serait le boulot rêvé si y'avait que des moments comme ça. Je le ferais gratuitement. A vrai dire, je le fais gratuitement puisque toujours pas payé depuis novembre. Qu'importe.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Lying awake at night,
I wipe the sweat from my brow
But it's not the fear...
'cos I'd rather go now ...

Iron Maiden - Afraid to Shoot Strangers


12:24 AM :

Sed quis custodiet ipsos custodes ?

La police est sur les dents, celles des autres, évidemment. - Boris Vian

(moi j'ai les bonnes déclinaisons du premier coup.)

Je me suis un peu balladé dans Paname ce WE, pour aller entre autres récupérer my Precioussss (comprenez : mon Archos qui était en réparation depuis avant Noël. Aaaaah, quel bonheur de plus avoir a changer de CD tout le temps, ni a trifouiller le jack audio qui marche que dans *une* position bien précise qu'il faut tenir jusqu'a en avoir des crampes). Y'avait des flics partout sur les Champs. Y'avait des flics partout tout court en fait, je crois que sur les 10 stations de métro visitées, les 3/4 regorgeaient d'uniformes.

Ca m'a fait penser à deux réfléxions très pertinentes de Pratchett (oui, encore, mais qui d'autre à part Vaquette, je vous le demande ?). La première, c'était que face à un flic on est toujours mal à l'aise, qu'on a toujours l'impression que tout ce qu'on fait d'illégal est estampé sur son front, et que au pire, si ce n'est pas le cas mais que le flic a envie de faire chier, il peut coller à n'importe qui n'importe quoi, vu qu'a part en ne bougeant pas un orteil et en s'arrêtant de respirer, il est impossible de ne pas enfreindre au moins une ou deux lois parmi l'énorme bottin qui constitue le code pénal. Et encore, ca pourrait être considéré comme vagabondage, ou à la limite dépot d'ordures sur la voie publique.

A vrai dire, c'est un problème que je n'ai plus vraiment. Je l'ai eu, c'est clair. Je me souviens que les premières fois où j'ai eu droit à un contrôle d'identité, j'ai un peu flippé ma race. Faut me comprendre, j'étais blanc ! Y'a que les noirs et les arabes pour se faire controler sans motif, comme ca, pour déconner ! Ben non, fallait croire que non. Peut être les cheveux. Peut être juste un flic consciencieux et sans préjugé. Pareil, les fouilles, même sans avoir de beuh sur moi (j'en ai plus eu depuis le lycée, c'est dire...), ca me collait les joyeuses au fond du ventre. Maintenant...c'est même plus que je m'en fous. C'est que ca me donne envie de rire. Voir ces pitres faire les fiers, montrer à tout un chacun qu'ils ont un petit pouvoir (enfin, un gros en fait, puisque, comme précisé ci-dessus, ils peuvent en coller pour dix ans à n'importe qui n'importe comment, si ca les amuse. En particulier a quelqu'un qui se ballade avec 20 Go de mp3 volés sur son Archos, y'a même pas à se forcer.). Mais que voulez vous, le p'tit con-spirit... Sans nécessairement faire dans la provoc' (enfin, si biensur, toujours, mais pas aggressive s'entend), juste...ne plus avoir peur et le montrer, sans bravade aucune, juste parce que c'est drôle.

L'autre réflexion Pratchettienne, c'est que lorsque l'on voit un képi, on ne voit plus que ça. Le type en question peut avoir une bonne tête, et si ca se trouve il écoute Nightwish, il lit Vaquette, il peut citer tout Desproges dans le texte, peut être même est-ce un type bien, voire un Hômme Honnête (qui n'a jamais triché jamais trompé jamais trahi, qui ne séduit jamais, ne connait pas le compromis !). Mais tout ce qu'on en voit, c'est un uniforme. Et on réagit à l'uniforme, pas à celui qui l'occupe. A vrai dire, c'est un peu pléonasmique cette réflexion, vu que le but premier de l'uniforme c'est ça : fondre son porteur dans la masse en effaçant son individualité. N'empêche, je n'ai pas pu m'empêcher de m'en vouloir a-posteriori de lancer des regards haineux ou méprisants à ces pauvres types sous prétexte qu'ils avaient des badges Polizei.

Après tout, comme disait Noiret dans je sais plus quel film, "on devient pas flic. On *finit* flic.". Et comme chantait Renaud, "Il a jamais fait d'mal à une mouche, même à une noire, une louche, il a choisi entre deux galères celle ou tu bouffes...". Il faudrait toujours se rappeler que ceux qu'il faut mépriser, c'est pas ceux qui portent l'uniforme mais ceux qui les leur donnent. Les premiers sont juste un peu lâches, ou un peu cons, ou un peu idéalistes. Rien d'impardonnable, fondamentalement, à moins qu'ils n'y prennent vraiment leur pied...

Enfin bref, asi es ma vida loca.

We are the youth
We'll take your fascism away
We are the youth
Apologise for another day
We are the youth
And politicians are so sure
We are the youth
And we are knocking on death's door !

Silverchair - Anthem for the year 2000

8.2.04

6:00 AM :

Simple truths

- "You're Hells Angels, then? What chapter are you from?"
- REVELATIONS, CHAPTER SIX.
- Terry Pratchett & Neil Gaiman, Good Omens


Parfois, le bonheur c'est aussi simple qu'un paquet de clopes retrouvé au fond d'une poche ou sous un lit a 3 heures du matin. Parfois, le bonheur c'est aussi tiède qu'un mp3 qui fredonne, presque en sourdine, comme un murmure a l'oreille, comme une tache de soleil sur l'oreiller le matin, but you don't really care for music, do ya?, comme s'il caressait la fumée de la cigarette flottant autour des enceintes. Parfois, le bonheur c'est aussi con que des vieux souvenirs du collège où l'on se revoit naïf et peureux et timide et où l'on s'imagine ce qui aurait pu se passer alors si on avait été qui l'on est aujourd'hui, ou de s'imaginer traducteur-de-Pratchett-a-la-place-du-Patrick-Couton (qui, tout doué qu'il soit, mériterait parfois des briques dans le mufle).

Parfois, le bonheur est gaché à la vitesse de la pensée, parce qu'on se rapelle qu'on va bosser demain.

EDIT : En fait, je dois appartenir à cette catégorie de gens pour qui non seulement le verre est à moitié vide, mais en plus quand je l'aurai bu, il sera *complètement* vide, et ca...C'est trop triste.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

In my world
Love is for poets
Never the famous balcony scene
Just a dying faith
On the heaven's gate

Crystal pond awaits the lorn
Tonight another morn for the lonely one is born

Nightwish - Swanheart

2.2.04

10:25 PM :

A little bit of truth.

Dans la vie en g?n?ral, il ne parait jamais naturel ni mérité d'être aimé. C'est un honneur. - Daniel Pennac

Parce que souvent ici je mens. Parce que souvent ici je ne mens pas, ca d?pend des fois. Parce que souvent je mens ? tout le monde. Parce que parfois il faut souligner, répéter, parce qu'il faut établir des jalons, parce que quand on a tendance à se raconter des histoires et qu'il faut se souvenir de ce en quoi l'on croit vraiment. Parce que c'est bloggable.

Quand aux "j'aimerais bien"...Je connais. A vrai dire, j'en ai plein *mes* cartons. Sans doute pas les mêmes. Tu sais, maman, je serai sans doute pas ce que tu espererais que je sois. Je n'aurai jamais beaucoup d'argent, ni de famille, ni de situation, je ne serai jamais vraiment sérieux, jamais vraiment calmé, jamais vraiment rangé...Enfin j'espère. Et j'espère ne pas me trahir moi-m?me...
Mais tu sais, c'est pas grave tout ça. Ca n'a pas la moindre importance. Rien n'en a. Que je finisse riche ou pauvre, aimé ou haï, célèbre ou sans nom, heureux ou malheureux, joyeux ou triste, optimiste ou plein de désillusions, ça n'a pas d'importance. J'existe. Et jour après jour, je fais ce que je veux. Ce que je peux plutôt, parce que j'ai des envies impossibles - je suis connu pour ça.
Ce que j'aimerais que tu comprennes, c'est que quoi qu'il arrive, je l'aurai choisi. Ce sera ce que je veux. J'ai plus de volonté que la majeure partie des fantômes qui composent notre époque. J'ai confiance en ça, même si j'ai confiance en pas grand chose d'autre. Et que je vive centenaire ou que je crève demain, c'a n'a pas la moindre espèce d'importance, tant que je vis selon *mes* principes et *mes* règles. Si le monde n'a pas les mêmes eh bien, tant pis, je vivrai dans mon monde à moi ou bien je crèverai. Pas grave. Pas grave du tout. Si le Dieu enquel mamie croit existe, il me reconnaitra, et si comme je le crois il n'existe pas, je n'aurai pas laissé de trace, mais j'aurai existé comme je l'entendais, sans influence extérieure, sans me résigner.
Comme le dit à peu près Cyrano, et comme le dit Vaquette dans le texte, l'héroïsme c'est de préférer une belle défaite à une victoire sans gloire.

Je sais pas si je le dis bien, mais ce que je veux dire dans ce mail c'est : ne t'inquiètes pas. Ne t'inquiètes plus. Ne t'inquiètes jamais. Je vis comme je l'entends. Je suis heureux, la plupart du temps. Je n'ai besoin de rien, ni de (presque) personne. Et tout va bien, dans le meilleur des mondes. Vraiment. Je suis un peu décalé, un peu différent du commun des mortels. J'ai pas envie de ce que la plupart a envie. Je veux pas de ce que peut-être tu voudrais, ou tu espererais pour moi. Ce n'est pas grave, pas grave du tout. Je crée mon paradis à moi. Trust in this.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : A vrai dire, sans doute que ce mail te fera plus de soucis qu'autre chose. Tant pis. C'est ce que je suis. Il n'y a pas à s'inquiéter, parce qu'il ne peut rien m'arriver.

Change our minds
Like we said before,
We're all dreamers,
We're all whores !
Discarded stars like worn out cars
Litter the streets of...this...town.

Kittie & Korn - This Town

1.2.04

6:20 PM :

Et le mp3 du moment, c'est pour les putes ?

Mais non cher public, c'est pour toi...Et même cette fois-ci, y'en a deux, parce que y'en a un j'ai envie de le mettre, et l'autre j'ai promis de le mettre. I give you donc Chapi-Chapo version metal, et Metallica - Unforgiven (à vrai dire, une cover de Unforgiven par des membres de groupes de black, tirée de l'album-tribute Metallic Attack. Parce que l'original me gonfle. Dont acte.)



New blood joins this earth
And quickly he's subdued
Through constant pained disgrace
The young boy learns their rules

With time the child draws in
This whipping boy done wrong
Deprived of all his thoughts
The young man struggles on and on he's known
A vow unto his own
That never from this day
His will they'll take away...

What I've felt
What I've known
Never shined through in what I've shown
Never be
Never see
Won't see what might have been

What I've felt
What I've known
Never shined through in what I've shown
Never free
Never me
So I dub thee unforgiven

They dedicate their lives
To running all of his
He tries to please them all
This bitter man he is
Throughout his life the same
He's battled constantly
This fight he cannot win
A tired man they see no longer cares
The old man then prepares
To die regretfully
That old man here is me

You labeled me,
I'll label you :
So I dub thee unforgiven !

Unforgiven

Enfin bref, pilibo


5:55 PM :

Ce s'ra jamais nous

Qui est le plus sage ? Celui qui accepte tout ou celui qui a décidé de ne rien accepter ? La résignation est-elle une sagesse ? - Ionesco

(oui, moi aussi j'écoutais Elsa quand j'étais môme)

Je me demande à quel moment on se résigne, à quel moment on laisse derrière soi une pile de rêves de gamin ou d'ado en se disant que c'était de jolis rêves mais que...que je sais pas, pour les ressortir plus tard autour d'une table bien servie et bien arrosée en se disant que "ah on était jeunes..."...Est-ce un instant précis, une nuit les yeux ouverts sur l'oreiller où l'on se dit les larmes au coeur que maintenant fini les conneries, finies "ces soirées interminables, les spaghettis pour 10", fini les journées au plumard, fini les envies de Katmandou en stop, fini le LSD dans la boue de Woodstock et que bonjour le col blanc-cravate, métro-boulot-pogon-retraite-cercueil ?...Un instant où l'on se "range", enterrant sa folie sous une couche de conformisme professionel ?

Est-ce une période lente ? Une lassitude progressive des histoires de nanas, de sorties, de flics, de boites, de drogue(s), un peu toujours les mêmes galères, un peu toujours les mêmes larmes/haines/sourires/amours...

Est-ce que c'est l'histoire de trop ? Le premier gamin ? La fille qui va bien ? La rage qui s'appaise ou qui baisse les bras et le monde qu'on laisse gagner ou qu'on accepte, cessant de lutter contre son influence écrasante ?

J'aimerais bien savoir, pour être prêt à lutter contre ça aussi...

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : a la suite d'un débat d'une demi heure un peu stérile entre gentes MLF convaincues sur le thème "les mecs on dit juste monsieur, alors que nous on doit préciser "madame" ou "mademoiselle", c'est dégueulasse et sexiste et vexant", il a été décrété par moi qu'on ne devait plus dire Mademoiselle Mazaurette, pas plus que Madame Mazaurette, mais bien Schlümpf Mazaurette. Merci de votre compréhension.

Au loin faites que je n'voie jamais de drapeaux
Que les gosses continuent à rire, à être beaux !
Au loin faites que s'épanouissent les familles
Sans le poids d'un marteau ni l'ombre d'une faucille...

Trust - Les Brutes