13.12.08

1:45 AM : Ouaaaaais un post !

Mais z'allez être déçus

Dernières nouvelles : j'ai trouvé du boulot dans le milieu que je voulais, et ca s'est cassé la gueule au bout de deux semaines. Fuck.

Bon, sinon, pour faire un post et parce que je trouve que c'est amusant (et surtout parce que je vais surement pas répondre au quizz du Baron 206, faudrait voir à pas déconner, on ne me force pas la main, moi !), un petit jeu issu d'un forum que je lis beaucoup. L'idée est de répondre aux 10 questions en n'employant que des titres de chansons d'un groupe qu'on aime. Là-bas j'ai répondu via Nightwish, mais je saisis l'occasion d'écrire en français pour le faire avec Renaud, ce qui était mon idée initiale avant de réaliser que "ah merde, c'est vrai, c'est pas de l'anglais".



1. Are you male or female? C'est un mâle
2. Describe yourself. Le Gringalet
3. What do people feel when they’re around you? Où c'est qu'j'ai mis mon flingue
4. How would you describe your previous relationship? La teigne
5. Describe your current relationship. Mimi l'ennui
6. Where would you want to be now? Amoureux de Paname
7. How do you feel about love? Laisse béton
8. What’s your life like? Doudou s'en fout (ou à la rigueur Fatigué)
9. What would you ask for if you had only one wish? Morts les enfants :]
10. Say something wise. Pourquoi, d'abord ?

Vous êtes bien entendu invités à faire de même, sur votre blog ou dans les commentaires, c'est amusant moi j'trouve, pas vous ? ah bon.

Enfin bref, un jour des vrais posts.


1.9.08

11:49 PM : De la nature des réseaux

Suis en train de lire Snow Crash, bouquin amusant - surprenant aussi, dans le sens où on me l'avait pitché comme étant de la SF humoristique et/ou post-moderne, ce qu'il est, mais il contient également des théories sémantico-religieuse biscornues mais amusantes du type Pendule de Foucault. C'est un peu comme lire une version papier des discutes entres geeks et/ou rolistes de deux heures du matin, quand tout le monde est crevé mais défoncé à la caféine, que le dragon a pris ses 30D10 de dégâts dans la gueule avant de lâcher la thune, et qu'on joue à suivre de façon scientifiquement sérieuse des informations débiles et les relier entre elles de façon cohérente. Je crois que tous les geeks font ça, à un niveau ou un autre. Un peu comme par chez moi on invente le Scorpion-Do, qu'on théorise l'influence des Templiers dans la Jenlain ou qu'on base une philosophie Zen-no-Socratique pour savoir qui va chercher les croissants. Bref, c'est essentiellement un bouquin par geeks, pour geeks.

Et cyberpunk, aussi. Et comme à peu près tous les univers/romans/continuités cyberpunks depuis Gibson, il commet l'idée de la Matrice, qui devrait franchement avoir honte de se montrer en public depuis Internet, et encore plus depuis Matrix:Revolutions. Parce que l'idée d'une réalité virtuelle mappée sur un réseau informatique étendu est assez intrinsèquement débile, surtout quand on essaye d'y faire entrer des "règles" de la réalité physique, genre gravité, interactions (et combats) entre utilisateurs, programmes et sous-routines présentés comme "bots" qui passeraient le test de Turing les doigts dans le pif, et surtout surtout : une géographie codifiée.

Dans la Matrice, pour consulter mettons la Bibliothèque François Miterrand, tu prends ta cyberbécane façon Tron et tu brûles l'e-asphalte pour rejoindre la représentation "matérielle" du serveur qui hoste les données que tu veux, (soit, en l'occurrence, un buste de François Miterrand de 120km de haut en néon rose). Ça prend un temps T. Si vous avez tenu dans cette lecture jusqu'ici, c'est que vous avez résisté à la tentation de retourner sur Google ou la Wikipédia ou n'importe quel blog de merde de vos favoris. C'est bien, et je vous félicite pour votre ténacité à essayer de piner ce que je raconte, mais ça vous a empêché de noter une donnée empirique importante : retourner sur Google ou la Wikipédia ou n'importe quel blog BD dessiné avec les pieds est instantané. Dès lors, pourquoi s'emmerder avec la Matrice et ses e-rues ? C'est le point numéro 1.

Le point numéro deux est un peu plus technique et geek, m'enfin ça devrait être abordable même sans DEUG de sciences : l'architecture de le Net est mutable, infiniment. Bien qu'on le représente souvent en organigramme plus ou moins compliqué, la réalité l'est beaucoup plus, et pour aller sur Google ou la Wikipédia ou un Skyblog de merde (tiens, ça existe toujours ça ?) le signal passe par une dizaine de relais avant d'arriver à destination, puis de revenir chez vous avec une photo cochonne. Ces relais sont, pour la plus grande part, mobiles, dynamiques et attribués pour la journée, ou l'heure, ou whatever en fonction de la charge sur telle ou telle ligne, de la position de la Lune et de l'incompétence relative des administrateurs réseau de votre FAI préféré. Ou, pour simplifier, si Google se trouve toujours à www.google.com, le chemin que prend votre ordinateur pour y aller n'est jamais le même - géographie mutable, donc. A cet instant de ma réflexion mon cortex réagit par un grand spasme en direction du testicule gauche disant en substance "ben oui, mais si c'est transparent pour l'user lambda sur le 'net, pourquoi pas dans la Matrice aussi, eh ducon ?". Diantre, mon cortex a foutrement raison (d'où le testicule gauche). Le deuxième pan de ma théorie s'effondre.

Rien à branler, le point 1 suffit : une représentation concrète et fixe du virtuel est complètement absurde si on tient compte du facteur temps. Y'a pas 36 méthodes pour créer ce genre d'univers virtuel : 1) s'en tenir strictement à sa géographie et aux règles physiques arbitraires - c.a.d "Google c'est la troisième à gauche depuis Wikipédia, pouvez pas vous gourrer" ce qui est un grand pas en arrière niveau ergonomie, simplicité d'usage et ainsi de suite. 2) Ignorer les lois de la physique réelle et permettre aux utilisateurs de se téléporter partout. C'est le plus logique, mais ca va à l'encontre du principe même de la réalité virtuelle - donner l'impression d'un monde réel et cohérent, une façade humaine et compréhensible à ce joli merdier qu'est l'informatique. D) muter la géographie relative à l'utilisateur en temps réel, de sorte que Wikipédia est juste à côté de Google si besoin est sur le moment, mais peut aussi être en face du dernier blog envahi de pub, pardon, de com' orienté client à la mode. Voir figure 2), on perd complètement l'intérêt.

On me rétorquera (avec injuste raison) que le premier MMORPG qui vous vienne à l'esprit (indice : ça commence par un W) correspond vaguement à un monde virtuel à géométrie fixe et qui tienne la route. Ce à quoi je réponds : non. J'admets que c'est une façon intéressante de faire zig-zagger l'utilisateur entre N systèmes différents (un par zone, eh. Plus un pour le chat à priori) de façon plus ou moins invisible et toujours en obéissant aux lois du jeu. Parce que c'est un jeu, précisément - je doute que Mme Michu ait vraiment envie de se fader un vol de griffon d'un quart d'heure pour accéder à son compte en banque, ou de tourner en rond pendant deux heures dans une putain de ville qui lagge à mort à la recherche de ce putain de crieur public/boite mail.

Bref, tout ça pour dire : Snow Crash c'est bien, l'idée de la Matrice doit mourir une bonne fois pour toutes, merde. Mais si j'avais fait juste ça comme post sans en rajouter des tartines, vous auriez gronché, avouez.

Enfin bref, asi es ma vida virtuela

PS : Je note avec émerveillement que Blogger a désormais un correcteur ortografik intégré, ce qui m'a permis de mettre des cédilles de partout (pour la plus grande joie de Gaëlle). Par contre, il est sans pitié pour mon franglais et me renvoie à la djeule tous mes néologismes anglophiles. Le sale petit fucker sournois.
PPS : Doublevé Té Effe ? Depuis quand N/B est aligné gauche ? Et pourquoi personne me dit rien ?


10.7.08

12:24 PM : Cheap guitars and only two lousy druuuuums...

Ces jours-ci, mon temps de pensée disponible, hors prises de tête amico-amoureuses qui font chier tout le monde, tiennent en deux mots en italiques (pour ne pas froisser l'Académie Française) : Rock Band.

Car, oui, succombant au poids de la masse avec allégresse, je me le suis offert, j'ai même fait mieux que ça : j'ai acheté une isquebosque rien que pour (bon, OK, aussi pour jouer à GTA 4. Mais principalement pour Rock Band).

Ce qui est étonnant quand on sait que je n'ai pas assez d'amis pour remplir le quatuor vox/guitare/basse/batterie. Qu'importe : c'est fnu même en solo/duo.

Par contre, c'est un jeu qui a plein d'effets secondaires. Le premier, comme Tetris, c'est de voir des blocs de couleurs tomber partout quand on ferme les yeux. C'est négligable : ca ne fait que remplacer le pr0n qu'on voit partout quand on ferme les yeux, effet latent de la puberté.

Par contre, c'est un jeu qui m'amène à reconsidérer la musique en général, et ça c'est plus pénible. Mieux, mais fatigant. Comprenez : je suis, naturellement, un gens bourré. A sec. Bon, d'accord, ce n'est pas super parlant comme définition, je développe : rappelez vous de votre dernière soirée en boite ou en concert. Rappelez vous de combien de bières vous avez ingurgitées. Rappelez vous du retour de concert, avec le walkman. Ca va, ca rentre ? Ouais. Parfaitement. Ca donnait "Nouuuus on veeuuuuAAARRRR de la VIIIIIIIIIIIEUUUUH, loooootang looooootang loooootang loooootang LOOOOOOTAAAAANG !!!" dans le métro. Ne niez pas, Kobal sait tout, Kobal voit tout, ta femme elle revient te sucer dans deux jours en rampant, envoie un chèque.

Et donc, Kobal était comme ça, mais tout le temps. Comprenez que ce qui l' (m', je vais arrêter la troisième personne, ca me donne une érection de noblesse sinon) m'interessait dans n'importe quel morceau, qu'il soit rock, rap, pop ou bombastic epic hollywood metal, c'est surtout la partie chantée qui me retenait la tête, les instruments autour beeeen, c'était autour, quoi. Comme le ketchup dans le hamburger, comme le cumshot dans le pr0n, comme le jeu sur l'intérieur/extérieur dans Gaiman, ca fait partie du Truc, mais c'est pas Le Truc. Hors, Rock Band vient faire valdinguer tout ça (en tout cas, chez moi) via un concept amusant : non seulement tu peux jouer n'importe lequel des 4 instrument du groupe de rock alpha lambda 1.0, mais quand tu le joues tout seul, le volume de *cette piste seulement* est jacked up par rapport aux autres.

Ce qui est à peu près transparent si tu fais chant ou guitare, mais qui (perso) m'ouvre des horizons quand tu fais basse ou batterie. Et, par translation, à force d'entendre un bout jusqu'alors inaudible ou ignoré de morceaux connus, tu te surprends à écouter ceux-là et seulement ceux-là dans tout ce que tu écoutes. Je me retrouve à découvrir le "Dododom Dodododooodom" de la basse d'Invisible Man (Queen), d'identifier le rythme "Pom BOUM Pom TCHAC" basique de batterie dans les 3/4 du rock moderne, et ainsi de suite. Ironiquement, loin d'ouvrir mes horizons musicaux (ce qui, outre "nous faire des couilles en platine cerclée de diamant", est un des buts des devs du jeu), Rock Band les ressère parce que je redécouvre mes vieilles connaissances sous d'autres angles. Avec, souvent, le cri interne de "mais ta gueule, Dickinson, j'écoute la ligne de batterie là, putain !". Je note aussi une hausse de 500% de la quantité de proches qui me jettent des regards noirs en soirées sociales, non plus parce que je viens de lacher une vanne un peu trop proche de la réalité pour être fun, mais parce que je fais "Pom BOUM Pom TCHAC" sur mes genoux et le plancher quand la conversation devient chiante. C'est à dire au bout de 30 secondes, la vie sociale étant ce qu'elle est. J'ai déja fait un post sur le small talk ? Faudra que je, si vous me dites que non.

Je ne trouve qu'un seul truc à redire à ce jeu : je chante JUSTE, bordel. Je chante mieux que le chanteur d'origine, et c'est un fait établi, évident en soi. Si le jeu tient à me confiner dans le carcan du juste ton et du juste solfège, le jeu est une merde. Je reste pour ma part entièrement convaincu que mes interpretations de when youuuUUUU WEEEEEERRRRREEEEE YAAAAAAOUOOOONGGGGG et de Aïe sink ame PAH RAH NOyd sont 100% plus rock'n roll que les originaux, et que je ferais des scores hallucinants si le jeu comptait l'attribut "awesome" de ma voix plutot que le simple attribut tonique. C'est un fait avéré.

Tout ca pour dire : I'm not dead, I'm just rockin' out with my cock out.

PS : A l'attention de tous ceux que j'ai emmerdé avec ça les semaines passées, j'ai enfin trouvé la solution au problème du voisin du dessous. Il s'agit tout simplement de ne pas écraser sa pédale de basse comme si on disait un bonjour énergique à Corsac du talon de sa Doc' gauche. Quand l'immeuble tout entier ne vibre plus tout les quarts de temps, plus personne ne se plaint. Try it at home !.

Enfin bref, tout ça tout ça. Et oui, je sais, connasse, c'est toujours pas un post sur moi. Mais plus que les précédents, quand même. Asi es ma vida LOCAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !


6.5.08

4:15 AM : Correllation

avec le post d'avant, s'entend

Peu de questions me bloquent autant que "qu'est-ce que tu vas faire de ta vie ?". D'autant que ces jours-ci, où je n'ai plus de cartable, de carnet de correspondance ni de baskets, elle se mute souvent en "qu'est-ce que tu fais dans la vie ?", et souvent comme icebreaker en plus. Comme si c'était des choses à demander aux gens, franchement.

Et bon, machinalement et pour faire référence à Alexandre le Bienheureux, je réponds toujours "Moi ? Rien.", parce qu'il faut toujours avoir des réponses toutes faites aux questions auxquelles on ne veut pas répondre. Sinon, le joker se voit trop.

Mais pirouette ou pas, la question reste, et oui, entre moi et moi, qu'est-ce que je vais faire de ma vie qu'est déjà bien avancée ? Je crois que ce qui me dérange le plus c'est ce "faire" et sa sphère lexicale. Construire, créer, fabriquer, produire, composer, j'arrête on va voir mon thésaurus. Je transforme toujours mentalement cette phrase en "qu'est-ce que tu as créé ? (réponse : rien) Et qu'est-ce que tu comptes créer dans les prochains mois ? (réponse : ben, rien)". Je vois jamais ma vie aller plus loin que les prochains mois, non. Il me faudrait pour ça envisager de vieillir encore, et je suis contre.

Et donc, si je n'ai jamais eu l'ambition d'être un Homme Important, je me voyais tout de même fonder un truc, dans mon jeune temps (vous faudrait une bonne guerre, foutez le camp de ma pelouse les gosses). Et si je suis assez content du temps passé sur ma campagne Vampire et de son résultat, et si j'accepte petit à petit l'idée que je vais devoir entrer pour de bon et bien profond dans le monde du travail, dans cent ans qu'est-ce qu'il en restera, hmmm ? Réponse : rien.

Bizarre, tout de même, cette propension à ne penser qu'au présent, mais à toujours considérer la postérité. Peut être un moyen de nier l'entre deux.

Entre temps, je perds mon temps, oui. J'attends ma réponse, puisqu'il est certain qu'elle arrivera bien toute seule un jour. Mais je peux pas décement répondre "J'attends" à la question "Qu'est-ce que tu fais de ta vie ?", si ?

Enfin bref, asi es ma vida loca.

Post Scriptum : vous avez noté comme en trois posts du même jour au bout de trois mois de silence, je n'ai toujours pas fait celui sur l'Amazonie ? C'est voulu. Le jour où je ferai ce putain de post, vous, faites vous du soucis.



3:52 AM : Les gens riches ont souvent de l'argent

J'en ai croisé un beau paquet quand je travaillais à la télé (quelle façon glamour de retranscrire "chercher des cafés et remplir une BDD de musicomètre", non ?). Ces jours-ci, je ne les vois plus que dans le métro, les deux ou trois fois où je le prends pour de vrai dans le mois, mais les signes ne trompent pas, ils n'ont pas changé. Et maintenant que j'y pense, dès les dernières années de lycée on les voyait éclore, les Gens Importants.

Vous savez de qui je parle, si vous avez déja été stagiaire quelque part, si vous avez déja bossé dans une boite un peu plus grande que 10 personnes développant un démineur sur Nokia. Ils sont (souvent, mais pas toujours - il y'a aussi la version jeune et in et accessorisée) habillé comme un dimanche, costard impeccable et pompes cirées. Parfois, ils se fendent d'un attaché case. A la télé, ils seraient plutôt du genre party people, mais il leur reste de leurs congénères à LancômeChanel ce regard vaguement méprisant, ce sourire condescendant, cette sphère d'Importance dont ils s'entourent.

Ce sont des Gens Importants, ils ont des Responsabilités, ils ont quelque part où aller, vite si possible.

Que vous soyiez standardiste, que vous deviez leur trouver la musique qui va bien pour leur documentaire sur Un Truc Important Dont Tout Le Monde Se Fout (souvent pour Arte, d'ailleurs. C'est bien que tout le monde s'en branle.), que leur petit PC ait fait un gros caca nerveux, qu'ils aient besoin d'un truc ou qu'un paquet leur soit destiné, vous êtes sur leur chemin vers... vers quoi ? Je me suis toujours dit que l'Importance était son propre but. Mais quel que soit leur besoin, et quelque soit leur façon de parler, ils ont *toujours* cette même phrase : "[excusez moi (optionnel, rare)] jeune homme, je veux gnagnagna truc machin, et dépêchez vous je suis pressé". Toi, tu étais déja en route pour leur faire leur bidule, ou déja tu tapotes frénétique, parce que c'est ton job et que tant que t'es là tu le fais. La phrase te fait marquer un temps d'arrêt. Ce qu'ils prennent pour une évidence née de l'Importance te cueille la mâchoire, pile là où t'as tes caries. Tu leur jette un regard, en coin certes mais inquisiteur ou haineux, ca dépend si c'est lundi. Non, non, ce n'était pas une plaisanterie ou une inside joke, ils sont très sérieux, ils sont bel et bien pressés. Et donc, plus importants que toi, dans le travail, dans la vie et au Ciel. Et comme (soyons honnêtes) t'as une bonne tête de branleur, ils aimeraient bien si ca te dérange pas que tu ailles vite. Notes bien que tu travailles *toujours* vite. Mais ils la précision est automatique, parce qu'en vrai ils s'en foutent un peu, que tu ailles vite ou pas. Ils ont juste besoin de préciser que Eux, c'est pas n'importe qui.

Parce que tu es, au fond de toi, un petit con, tu as un instant l'envie de lancer le démineur sur Nokia, ou de faire une pause clope, là, tout de suite, parce que toi tu n'as pas de responsabilités, t'es pas pressé, et de toute façon t'es pas assez payé pour supporter autant de connards à l'heure. Et puis tu te rappelles que ca ne changerait rien, que ca ne les changerait certainement pas Eux, et qu'au mieux tu récolterais une prise de bec. Alors tu laisses couler, tu leur fais leur truc comme tu le fais pour tous les autres, le plus vite possible pour pouvoir retourner glander en paix dans ton p'tit box, et si tout le reste de la journée tu repenses à ce que tu aurais pu Leur faire, et que tu Leur ferais si c'était moins illégal, demain tu les auras oubliés, eux et leur Importance. Je me suis souvent demandé si eux repensaient au petit stagiaire qu'ils avaient maté, au bureau. Sans doute pas. Les Gens Importants n'enregistrent rien de pas Important sur leur radar, si tant est qu'ils aient un radar.

Et bon, le temps passe, je vieillis, je suis plus stagiaire, mais je suis toujours pas Important. Je crois qu'on le devient à la puberté, en fait. Mais quand je les croise encore, dans le métro donc (ils ont un attaché case ou un portable allumé, ils te poussent délibérément pour sortir plus vite, ne s'excusent pas et claquent des talons sur le quai, parfois grognent quand une mémé les coince derrière son cabas, évidemment assez fort pour que tout le monde les entende, c'est l'idée... Voilà, c'est ça au final, la marque de l'homme important : la politesse est pour leur labrador), je garde encore ce vieux réflexe - est-ce que je prends cinq petites secondes pour ouvrir la porte et descendre, moi qui saute en marche d'habitude ? Oh, et puis non. Cathartique, peut-être, mais pas didactique. Il me faudrait les suivre toute la journée pour crever leur petite bulle d'Importance par négligences répétées (puisque, comme dit ChatFou, la répétition est l'âme de la pédagogie), et entre nous, j'ai autre chose à foutre. Et je suis pressé en retard.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


11.2.08

10:20 AM : I hate you *so much* right now...

Citation du jour : "Putaaain, mais j'en ai trop marre ! Faut toujours que je te fasse tout faire moi-même !". Oui, elle est de moi, et je l'aime beaucoup.

Avant toute chose, ou plutôt avant de lire ce qui va suivre, sachez que je ne suis pas étranger aux ronflements en tous genres. Tel le marine revenant du Viet-Nam qui explique que "you don't know man, you weren't THERE, man !", je tiens à ce qu'on m'accorde le bénéfice de la crédulité, parce que je suis un vétéran et un survivant d'une longue lignée de ronfleurs.

Ma grand-mère, étudiée au cours de ses (aujourd'hui plus nombreuses qu'hier, avec le temps va tout fout l'camp) nombreuses mini-siestes surprises, ronfle un peu, mais surtout a cet horripilant petit claquement des lèvres régulier, comme si elle appréciait la plénitude de son sommeil. Ca vous donne un genre de "rrronn... gnoc, gnoc, gnoc. Rrrrrooon... gnoc, gnoc, gnoc" métronomique, paisible, qui ferait presque plaisir à entendre. Le sommeil du juste, savouré, tout ça. Ma mère, elle, est plus furtive, je ne sais même pas si on peut vraiment appeler ça ronfler, mettons qu'elle respire très fort, d'un ton sifflant. Imaginez Dark Vador en moins intimidant. Quand à mon père, c'est un train de munitions quasi-caricatural (essayez de dire ça très vite), alternant grondement ferme et décidé et chuintements sous pression. Le "BRRRRROOON...pchuiiiiiiii" des Walt Disney. Celui qui rend absolument impossible toute véléhité de sommeil. Le lendemain, les yeux rouges encore de sommeil, on ne sait pas quoi répondre à son "ben pourquoi t'as mal dormi, fiston ?!" ingénu.

Tout cela aurait du me préparer, me fortifier, m'endurcir. Et en un sens, ça l'a fait : il est aujourd'hui absolument impossible de me réveiller, dans aucune circonstance, sans un bon quart d'heure d'effort. Je sais trop bien ce qui arrive aux newbies qui font la boulette de sortir du sommeil profond au milieu de la nuit : on les ronfle à mort. Orages, trains, bébés braillards, guerres nucléaires : m'en fous, je dors.

Jusqu'à Mandarine.

Elle ronfle avec une perversité que jusqu'ici je n'avais encore jamais rencontrée, voire conçue. C'est que, voyez vous, non seulement elle ronfle, mais qu'elle a une batterie de ronflements divers et variés. Elle les a tous. Elle a le train de munitions qui se réverbère dans la baie vitrée, le radiateur, les murs, le lit, et qui vous secoue alors que vous êtes assis à votre PC à 3 mètres du plumard. Elle a le chuintement juste à la limite de l'audition qui envoie des secousses électiques le long de votre colonne vertébrale. Elle a le "gnoc, gnoc, gnoc" satisfait d'elle même qui donne envie de gifler. Mais cela, tout cela encore, n'est rien.

Car voyez-vous, on peut s'habituer à n'importe quel bruit de fond, et s'y endormir peinard. Même le "po-tok po-tok. po-tok po-tok" des trains restent métronomiques et vous bercent presque dans leur insupportabilité. Mais Mandarine, comme l'horloge du Patricien, arrive à réaliser le concept de la régularité irrégulière. "RRRRROOOON... RRRRROOOON..ROOOOON.ron....pshuiiiii...RRRRROOOON.rrron.ron.ron.....RRRRRROOOON. Gnoc.Gnoc.Gnoc."

A vous transformer la cervelle en beurre rance. Et j'ai tout essayé, hein. Lui pincer le nez ? Baffe dans ma gueule réflexe. La secouer ? 10 secondes de répit. Ce qui ne fait qu'ajouter à l'irrégularité du truc. Siffler ? HA ! J'ai été jusqu'à lui siffler entre mes doigts a 120 decibels direct dans l'oreille. Elle s'est tournée sur le côté comme le premier mâle post-orgasmique venu. La seule chose qui marche, c'est quand je pête un plomb et que je crie "PUTAIN MAIS MERDE !" ou quelque chose d'approchant, ce qui la réveille pour de bon, en rogne, et me hurlant hystériquement "non mais ca va pas mais qu'est-ce qui te prend pauvre malade ?", ce qui résulte généralement en une fin de nuit (et une journée suivante) de merde. La savoir fulminer juste à côté aide pas du tout à dormir...

Hier, elle m'a dit que j'avais des heures de sommeil incompréhensibles, trois heures par ici, dix-neuf par là. Elle avait l'air sincèrement perplexe.

Vous croyez que je peux plaider la légitime défense ?

PS : Il est évident que je ne ronfle pas, jamais. La preuve, c'est que je me suis jamais entendu ronfler. Alors hein.
PPS : Et là, ce petit coin de nature me parait l'endroit idéal pour caser un Pratchettism : "Marriage is when two people are prepared to swear only the other one snores."


26.1.08

9:57 AM : Is this the end ?

my only friend, the end ?

Il faut se rendre à l'évidence : je n'écris plus. Vous aurez peut-être remarqué ? (Moi si : ce dernier post est le premier depuis des lustres où les suspects usuels ne laissent même pas une connerie pour dire "j'y étais, j'ai lu". Ca sent le sapin). Et le pire, c'est même pas que je n'ai plus rien à dire, parce que j'ai toujours cette forme de pensée bloguesque consistant à se regarder penser, à écrire dans sa tête, à poster interne. Retravailler les formules, gérer les effets. Juste, une fois le post plus ou moins prêt, ou du moins (parce que j'ai toujours écrit comme ça) une fois les grandes lignes posées et prêtes à être improvisées, je ne passe plus à l'acte.

On dirait un violeur qui parle. "Je ne passe plus à l'acte". T'as de ces phrases, des fois... Bref.

Pour la première fois depuis que j'ai commencé ce zinzin, il y'a maintenant... putain, 6 ans déja ?!, je me pose la question du pourquoi. Pourquoi j'écrirais anonymement pour une foule d'anonymes ? Mieux, pourquoi je l'ai fait pendant 6 ans ? Paradoxalement, la question ne se posait absolument pas au début, ce qui rendaient d'autant plus irritantes les questions des journalistes de l'époque (et d'aujourd'hui encore, si j'en crois ce boulet-là) du "mais pourquoi vous faites ça, les gens ?". Au début, j'avais juste envie d'appartenir, c'est aussi con que ça. Grands échecs amicaux courant au cul de grands échecs amoureux, et dans la fenêtre du PC, des gens qui avaient l'air sympas, et qui étaient manifestement aussi névrosés que moi, je voulais en être. Je voulais moi aussi faire des posts cryptiques à l'attention de mes amis (mais qu'un lecteur pouvait jouer à mettre bout à bout avec les posts cryptiques des copains, parce que ca sert à rien d'être *complètement* cryptique en public, évidemment). Linker et être linké. Ca vous démystifie d'un coup, non ? Ben voila : j'avais pas d'amis, j'en voulais des nouveaux. C'est d'ailleurs pas étonnant que l'un de mes premiers posts ait été une grande déclaration de mal-être et de solitude, c'était ma ligne éditoriale (dit comme ça, on dirait que tout était calculé, mais je vous assure que non. J'ai jamais rien calculé de ma vie, rien prévu. Trop d'effort). Crier au monde "j'vais pas bien, j'veux un calin !", sans espoir mais au cas où (oui, j'ai conscience de la contradiction). Je pense qu'on était plus ou moins beaucoup dans ce cas-là, à l'époque, d'ailleurs. Y'a qu'à voir à quelle vitesse les "bars à bloggers" se sont organisés... Et l'ambiance qui y régnait. On puait la misère émotionelle, sociale et sexuelle, le besoin d'attention, le besoin tout court. On puait aussi le profitage de la misère de l'autre, moitié victimes, moitié vampires, un dysfonctionnement ordinaire. Pas étonnant que ça ait vite tourné au kibezki. Notez bien que je dis "on", hein. Je jette pas de pierres, ou plutot si mais j'en garde autant pour moi, je vous les donne si vous voulez me les coller en travers de la gueule.

Ca c'était la base de base. Je pense que c'est toujours aussi vrai pour les blogs d'aujourd'hui - même si c'est écrit pour suivre la mode (qui n'en est déja plus une d'ailleurs) c'est toujours un besoin d'appartenir. On montre pas son cul en public en étant bien dedans, c'est aussi simple que ça. Ca vaut pour les bloggers comme pour les nymphos ou les stars de ciné. D'un autre côté, ca fait des lustres que je suis plus sorti de ma tanière, encore moins pour aller dans un bar à blogs, alors peut-être que le milieu à muté et qu'il est aujourd'hui plein de gens beaux et biens dans leur peau ? Ces connards sont partout. Ou pire, des gens qui écrivent dans le seul but de faire un lectorat et se faire éditer, publier, faire de la grosse caillasse et tirer les gonzesses. Les blogueurs qui vendent leur blog sont des grosses putes que je vomis.

Et puis je me suis laissé surprendre et prendre à contre-pied, après : je me voyais comme une mite minable attirée par la lumière, et j'étais une lumière sans le savoir (je sais, ca fait très j'me sens plus pisser, cette phrase, mais déja c'était un peu le cas à l'époque, et puis faites pas chier, je la trouve jolie quand même). J'avais des lecteurs, plein, beaucoup plus en tout cas que la trentaine de gens identifiés à l'attention de qui j'écrivais, et ils aimaient me lire, et ils me le disaient, et même y'avait des filles. Comprenez que, faute au passé, au collège/lycée et à la suite, j'ai très longtemps été profondément convaincu du fait que je n'étais rien, que je n'étais pas aimable (au sens premier du mot), pas intéressant, pas drôle et surtout que je ne le serais jamais, même pas la peine d'essayer bonhomme, t'es pas sur la liste, tu rentres pas. Alors ouais, du coup, prendre 800 lecteurs quotidiens dans la face, ca m'a fait un choc et ouais, du coup, je me sentais pas la moitié d'une star - j'avais beau me tourner moi-même en dérision et me rappeler à moi-même que c'était surement 800 lycéennes et lycéens illettrés, je peux pas nier que le bain de foule a eu un effet certain sur mon mal-être. Et que les filles en question ont fait tomber cette autre illusion adolescente que l'amour et la baise sont des chasses gardées pour rares privilégiés aux yeux bleus et/ou habitant rive gauche. Marrez vous, j'y croyais vraiment moi. Je m'étais résigné, dès mes 14 ans, à crever puceau. Je m'y étais fait, je ne cherchais pas, je n'en étais même plus triste, je m'étais fait une raison, c'était comme ça, y'en a qui ont, y'en a qui ont pas, moi au moins je parle anglais et j'ai une orthographe décente. C'est pas pour rien que j'ai encore une profonde parano quand une fille me parle hein. Je cherche la caméra ou les copines avec qui elle a parié. Mais au passage, donc, j'ai ré-évalué ma réalité : "ah d'accord, donc en fait, tout le monde baise et c'est encore plus facile à trouver que le poignon, et c'est l'amitié profonde qui est rare. OK, OK, good game Callahan".

Et puis, de cafardeux désespéré à ouebstar en paillettes, ça a encore évolué, après, quand cette fameuse blogosphère s'est montrée carrément délétère à mes nouveaux yeux. Quand j'ai commencée à la voir, justement, cette mer de misère, et les requins qui y nageaient entre deux eaux. Quand j'ai compris aussi qu'on ne pouvait pas faire confiance aux gens qui ont besoin d'attention. Méditez bien là-dessus, moi j'ai pris quelques couteaux dans l'dos d'un fort beau gabarit avant de tilter. J'ai jamais prétendu être un rapide du bulbe. Et bon, j'ai fait mon meltdown trick, pété un cable (d'un fort beau gabarit également), et envoyé chier tout ce joli monde, haï et conspué. Ce qui me faisait assez bander, puisqu'on est honnêtes autant le rester : il y'avait un réel plaisir à être haï des uns et qu'en dira t'on des autres, et de s'en foutre complètement. En un mot comme en cent, l'Eden n'en était pas un, et le cercle que j'avais rejoint (et même contribué à créer) pour me défaire à jamais des cercles était... ben, un cercle, quoi. Avec tout ce que ca implique de faux-semblants, de ragots, d'hypocrisie et de mesquinerie chafouine. M'en fous, maintenant j'avais Vaquette et un minimum de self-esteem, je les enculais tous.

Libéré donc du besoin, mais ayant encore trouvé un aspect nouveau à N/B : le dialogue, les commentaires. Je cherchais plus les commentaires "c'est trop beau c'que t'écris, je m'y reconnais vraiment, t'écris mes mots, on baise ?", mais plutôt "je suis d'accord, mais...". Age béni des Légions et des ChatFous, café de la gare prise de tête. Pas la même branlette, mais ca m'allait puisque je n'avais plus besoin d'affectif - j'avais besoin de distraction maintenant. Ou de confirmation que je n'étais peut-être pas qu'un con, va savoir ? C'est à partir de ce moment-là que mes motivations me sont plus floues. Je crois surtout que j'avais besoin de m'expliquer le monde en vous l'expliquant. Puisqu'au cours des années précédentes les grands piliers de ma vision cosmique étaient parties en miettes, il m'en fallait reconstruire un à neuf, au coeur de ma bulle à moi que j'ai. En gommer les contradictions, ou bien les assumer et les expliquer. Logiquement, sensément. Et, aussi, de faire confirmer mes jugements par mes pairs à couilles. Et vous m'avez vraiment aidés à ça, tous. Oui, même les plus casse-burnes d'entre vous. Même Jaded (hihuhihu).

Et bon, voila. J'ai plus d'insignifiance à remplir, plus d'ego à flatter, j'ai gardé quelques amitiés et ma vision du monde tient à nouveau la route et permet à sa théorie d'expliquer la majorité de mes résultats empiriques. Check. Du moins, c'est comme ça que je m'explique ma flemme totale d'écrire encore. Je n'ai pas tout dit, mais je n'en ai plus besoin - je me suffis. Ce qui fait probablement de moi un sociopathe, mais j'ai jamais aimé les sociétés alors ça va.

Je vous dois toujours un post sur la forêt amazonienne, je le ferai depuis le temps qu'il traine. Après... Aucune idée, vraiment. Non, non, rangez ça, ceci n'est pas un appel à l'aide "dites moi que vous m'aimez, dites moi que vous voulez que j'écrive !", ce n'est même pas un adieu en bonnet difforme parce que je sais que je reviendrai encore écrire une connerie tous les six mois quand même les bots Google ne viendront plus. Ne serait-ce que parce que putain, j'ai bossé sur N/B pendant 6 ans, et ca me ferait quand même mal au cul de le laisser crever. Pas de révérence, donc. Je me disais juste que vous aviez droit à une explication (et aussi, je suis un gros Narcisse à tendance passéiste, et j'aime bien me raconter ma propre histoire. Je vous 'cule, tas de veaux).

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : C'est marrant comme en relisant ce passé mis sous forme d'Histoire, avec les liens de causalité et la trame narrative inhérente, je peux aussi attribuer à chaque phase sa propre bande originale. Il va sans dire que la vraie histoire est beaucoup plus organique et beaucoup moins bien tracée, délimitée, périodée que ça. Mais musicalement, si. Va comprendre, Charles.

This song is for the people
Who tell their families that they're sorry
For things they can't and won't feel sorry for
And once there was a desk
And now it's in a storage locker somewhere
And this song is for the stick pins and the cottons
I left in the top drawer
Let 'em all go
Let 'em all go...

The Mountain Goats - Cotton


9.1.08

12:27 AM : Worthless tripe

Parce qu'on écrit certains posts, et que d'autres s'écrivent à travers nous. Ceci est du deuxième genre.

Je ne sais pas si, comme moi, vous avez parfois des phrases qui vous arrivent dans la tête de but en blanc, qui s'imposent à vous de nulle part et qui vous font arrêter net ce que vous faisiez pour vous la répéter dans le confort de votre salon intracranien. Ne serait-ce que pour déterminer d'où elle sort.

Parfois c'est aussi con qu'une citation de film qu'on n'arrive pas à replacer, on voit les acteurs, la scène, le décor, mais pas ce qui vient avant ni ce qui arrive après. Ca me rend dingue ça, en général. God bless google dans ces cas-là. Passons. Celle-ci m'est arrivée au milieu des fuck shit goddamn cocksucker de Preacher, of all things : "Chacun d'entre nous a en lui un livre, un tableau ou une symphonie. Certains, trop rares, en ont plus d'un et sont reconnus à juste titre, d'autres n'en ont qu'un mais essayent de faire croire qu'ils sont de l'autre genre, et ça se voit(*)."

Ca s'arrête là, et je ne sais pas trop quoi en faire, ce qui en fait un post parfait - ca vient de nulle part, ca va nulle part, donc c'est bloggable, comme on dit (en parlant de cette phrase, marrant comme d'une ironie souriante j'en suis arrivé à une révulsion totale. Y'a plus qu'une poignée de gens qui peuvent me dire que "c'est bloggable" sans que j'aie envie de cogner. L'âge...). Ceci dit, d'une part je suis persuadé d'avoir déja lu cette phrase, ou au moins le début sans la clarification quelque part (possiblement Sandman, ca y ressemble), d'autre part je me demande à quel point elle est vraie. Déja, elle sonne comme une phrase d'auteur, ergo de quelqu'un qui a par définition au moins un livre en lui. Raisonnement circulaire. Je peux pas nier en avoir un (même si la citation de Pratchett quand on clique sa tête là au-dessus n'est pas là pour rien, j'aimerais l'avoir écrit, l'écrire me saoule rien que d'y penser). Pas forcément bon, d'ailleurs, mais au moins original, je crois. Je suis à peu de choses près convaincu qu'il en va de même pour tous ceux (j'emmerde les féministes, et je n'ajouterai pas un "et toutes celles" redondant, elles sont inclues dans le ceux, c'est grammatical. Connasses) que j'ai pu croiser - même si le livre en question était un traité d'économie néo-chrétienne, si la symphonie était du free punk et si le tableau était un monochrome de Klein (tiens, encore un qui est bon pour l'astérisque...), ils pourraient ajouter quelque chose au monde, laisser quelque chose qui n'eut pas été là si un spermatozoïde avait pris à droite après les poils. Bon.

Mais la vraie question c'est : y'a t'il des exceptions ? Des pauvres âmes sans livre, sans tableau, sans symphonie, sans même un tract politique ou une pétition ? Ca, oui, ca m'intrigue pour de vrai, comme tous les brainfucks sans réponses du style "qui viens-je ?", "d'où vais-je ?" et "quand est-ce qu'on baise ?".

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : Je l'ai pas bloggué quand je l'ai appris parce que sur le moment ca m'a vraiment collé un coup, et depuis tous les fans doivent le savoir si ils ont leur Cassandre/PatrikRoy de poche, mais la vie est une pute avec un penchant pour l'ironie : Pratchett a Alzheimer. Il aurait pu avoir son crabe ou sa crise cardiaque comme tout le monde, mais non, c'est Alzheimer. Lui qui a illuminé tant de vies en jouant sur les mots va s'en retrouver privé, uns a uns. Crying shame is what it is. Et vous voudriez que je croie en un Dieu bon ? Sick fuck.

(*) : exemples ? David Eddings, Alexandre Jardin, Werber... Un seul livre, patiemment réécrit une douzaine de fois.


30.11.07

2:24 PM : La citation du jour

Je plagie le Baron 206 si je veux.

- Tu crois qu'ils baisaient plein en Eden, Adam et Eve ?
- Ben ouais, ils faisaient que ça, tu crois quoi toi, qu'ils lisaient du Nietzsche ?!

Non, elle n'est pas de moi, mais elle est *quand même* mort de lol. Moi j'trouve.

Enfin brèfle.

22.11.07

9:09 AM : Anticipation

Je ne sais plus où j'avais lu ce truc, une vision dystopique d'un futur de l'humanité où le clonage serait autorisé, et où les plus riches se faisaient faire trois ou quatre clones maintenus en plus ou moins stase pour servir de ferme à organes. Cyrrhose ? No problemo, j'ai qu'à prendre un bout de foie à mon clone, c'est un donneur compatible. A l'époque, je me souviens que j'avais trouvé ça assez visionnaire comme principe - ca me semblait même pas un futur possible, mais probable quoi.

Et aujourd'hui, on fait déja des robots alimentés à la bouffe, qui transforment la matière organique en énergie. On fait aussi (enfin, on essaye, on est en train de perfectionner quoi) des zinzins pour paralysés totaux afin qu'ils puissent controler et écrire à l'ordinateur rien qu'en pensant. Du coup, revirement, selon moi l'humain du futur (tm) sera post-biologique ou ne sera pas. Je parle même pas de cybernétique hein - pourquoi se faire chier à se préoccuper de la dégénérescence putréfiante (appelée aussi vieillissement) de n systêmes d'organes interdépendants quand un seul suffirait ? Hop, je t'arrache le bulbe, je te le mets dans un corps mécanique, paf, ton espérance de vie vient d'augmenter du simple au double. Ouais, comme dans Gunnm, pareil (parce que même si c'est trippant sur le principe, je crois pas trop à l'idée de se télécharger la tête sur un réseau informatique par exemple. Trop complexe, et puis c'est pas comme si on entravait quoi que ce soit au fonctionnement interne du cerveau. Les fonctions motrices par contre, si).

Après tout, techniquement un cerveau ca n'a pas *besoin* d'un corps humain, juste de sang oxygéné (et on a *aussi* des machines pour ça, on les utilise pour les transplantations cardiaques). Et, encore une fois comme dans Gunnm, pourquoi s'en tenir à un corps mécanique humanoïde, quand on pourrait adapter le corps aux besoins/envies de chacun ? Non, y'a pas, ca viendra. Sans doute pas de mon vivant, ce qui est dommage, mais bon.

Ce n'est pas ça qui m'intéresse. Ce que j'aimerais savoir, c'est comment cette cervelle de singe réagirait à la chose - si elle s'adapterait au corps, ou si au contraire le corps mécanique redéfinirait l'esprit en neutralisant l'émotion ? Comment pourrait-on avoir des papillons au fond des tripes, si les tripes sont de l'électroménager ? Est-ce qu'on deviendrait fous parce que les pulsions primales (Boire, Bouffe, Baise) enverraient des signaux à "404 : organe not found" ? On vivrait sans plus aucune douleur puisque quel besoin y aurait il de souffrir pour être informé de son état, quand un écran de diagnostic suffit ? A vrai dire, on peut étendre ça à beaucoup de choses - il y'a tellement de stimuli nerveux et autres trucs bloblottants qui deviendraient obsolètes. Faim, soif, chaud, froid, peur, adrénaline et ainsi de suite, tout ça pourrait être remplacé par autant de jauges et d'indicateurs (si possible multicolores et fluorescents, pour faire plaisir aux Trekkies). La douleur n'est qu'une information, comme dirait le Gouverneur. Comment est-ce que le cerveau réagirait à un changement aussi drastique de ses conditions de vie ?

Les cyborgs de Gunnm sont finalement bien humains, pour des gens qui ont des chenilles à la place des jambes et 4 bras. Ca ne va pas assez loin dans l'analyse (mais est-ce bien la peine, quand le but est de faciliter les démembrements pendant les bastons ? Non, on est d'accord).

Enfin bref, asi es ma vida loca.


15.11.07

2:30 PM : Note for future self

A ne pas oublier le jour du grand putsch Kobalien :

La liberté d'expression, ca n'existe que sous une seule forme : laisser dire ce qu'on ne VEUT PAS que l'autre dise. Ce que l'on n'aime pas qu'il soit dit. Ce qui dérange. Anything else, et ce n'est déja plus la liberté.

Enfin bref, asi es ma vida loca.



6:17 AM : Undercooked

Vous qui me lisez depuis un paquet de temps, vous devez savoir quel nerd historique je suis. Je sais pas pourquoi - et c'était certainement pas le cas quand on me l'apprenait, l'histoire... Toujours est-il que ca me fascine. Savoir d'où viennent les idées, les causes, découvrir la raison et faire "ooooh d'accoooord !". Ca me botte, juste. Je sais, je sais, c'est moins véritable humain que de faire du cash et baiser de la radasse. (Hihuhihu, j'ai fait un memory trip dans mes commentaires y'a quelques semaines, celui la me fait toujours autant marrer. Ca me manque, tiens, le hate mail/comment).

Je me demande parfois si c'est vraiment important, au final, l'histoire. Si il ne faudrait pas s'en défaire, brutalement. A quel moment ca cesse d'être un outil et une porte vers la sagesse, et à quel moment ça devient un bagage à porter ? Combien de connards se font ou se sont fait exploser la carafe pour des conneries identitaires de deux cents ans d'age ? Est-ce que les gamins de Palestine grandiraient dans la haine du juif si on leur bourrait pas le mou avec leur Droit Historique ? Est-ce que les kids américains se sentiraient moins maitres du monde si on leur rappelait pas 24/24 que la Guerre, la Vraie, la Deuxieme, c'est eux qui l'ont gagnée les mains dans les poches ? Est-ce qu'on aurait des mini-borgnes un peu partout si l'image ombiprésente du Führer n'était pas là pour exercer sa sinistre fascination ? Et si on oubliait tout ça une bonne fois pour toutes, d'un coup là, paf ?

Oh, je sais bien que y'aura un commentateur dans les cinq premiers qui me sortira ce cliché selon lequel "ceux qui ne connaissent pas l'histoire sont condamnés à la répéter". C'est très kharmique de ta part, ami-camarade commentateur, mais entre nous... Elle se répèterait pas déja plein, l'histoire ? Et jamais ca t'arrive de lire des trucs sur 1800 ou V° siècle et te dire "ah putain, ils avaient déja ca à l'époque, comme problème/pensée/réflexion/solution" ? Combien de fois en un siècle, en une décennie elle se répète déja, notre histoire de cloportes ? C'est pas comme si y'avait 36 scénarios hein - un seul best seller : problèmes complexes, solutions immédiates et court terme, cupidités exacerbées, guerre, paix, problèmes complexes...macro et micro, big business ou couple, ca marche pour tout. Ca en deviendrait presque rassurant - impression de faire partie de la même vaste blague que les copains quoi.

D'un autre côté, c'est vrai aussi qu'on nous l'érode de plus en plus ces temps-ci, l'Histoire... N'en reste que ce qui est porteur de message à caractère propagandiste. Et même "l'année dernière", ca vous a un air d'antique de nos jours de multimédia interractif informé seconde après seconde des contractions vaginales de ce monde dégueulasse... Pas le temps de s'occuper du pourquoi des morts d'hier, aujourd'hui y'en a de nouveaux, plus encore ! Hier devient tellement vague que Bush arrive à se faire réélire sur la même fraude à 4 ans d'écart. Alors, condamnés à la répéter, tu disais ?

Je sais pas très bien où va ce post, moi non plus. Il est pas bien mijoté je vous avouerais, j'avais juste besoin de me le sortir du système. C'est comme chanter le petit air qui vous trotte dans la tête depuis ce matin, ca change rien mais ca soulage un peu.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


14.11.07

11:33 AM : I have a dream !

Kobal2 passe en mode MLK

J'ai fait un rêve rigolo cette nuit. Enfin ce matin. Je rêvais que la législation de goût avait fait un grand pas en avant, et que Sarkozy avait fait voter l'interdiction de fumer dans la rue pour faire monter ses sondages. Du coup, je rêvais que j'étais très, très énervé dans ma liberté à moi que j'ai. Je rêvais que je prenais à partie le premier flic venu à faire respecter cette nouvelle loi dans une diatribe enflammée façon preacher U.S. et qu'il m'embarquait. Un coup dans l'eau. (EDIT : Maintenant que j'y pense, je me retrouve souvent en taule, dans mes rêves. Me demande ce que je suis sensé comprendre.)

Alors j'ai rêvé que je faisais de la résistance, comme papy. J'imprimais des milliers de flyers "Si "pour mon bien" et "pour ma santé" vous m'interdisez de fumer dehors, je vous interdis formellement de démarrer votre bagnole", que je glissais nuitament sous les essuie-glaces des caisses de Paris. Là n'est pas le point amusant : je rêvais surtout que chaque bagnole flyerée avait aussi droit à une pomme de terre enfoncée à coups de talon dans le pot d'échappement. Pas m'faire chier, merde.

C'était un rêve amusant - j'aime bien m'énerver pour de faux.

Je me demande quand même bien d'où provient ce meme anti-tabac de ces dernières années. Je me souviens pas qu'on m'ait autant gonflé avec ça dans les années 90, que ce soit les discussions entre gens où les inconnus. Ca devient la war de sortir une cancerette sans que quelqu'un trouve à faire des phrases, des plus mère-poule "vous savez, c'est mauvais pour vous monsieur" aux plus confortés du petit-chefisme ordinaire par la majorité populaire "jeune homme, éteignez ça tout de suite, j'ai des enfants". A l'époque, on pouvait fumer devant son putain de cours de maths de 4°, tout le monde s'en foutait bien, le prof en premier ! Et venez pas me sortir les maronniers habituels, "ca pue", "c'est mauvais pour toi", "c'est mauvais pour nous aussi, mais moins quand meme" : c'était tout aussi vrai en 1995, et vous vous en branliez bien. Vous interdisiez juste la pub dans les journaux et vous enleviez la gitane au bec du cow-boy Marlboro. Alors ? Alors rien, de toute façon je sors plus, vous m'emmerdez trop, tas de cons de gens de merde. D't'facon vous avez raison, les fumeurs faut les nettoyer au Kärcher.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

9.11.07

3:53 PM : Life, as seen through a beer bottle

Ca ferait un bon titre de blog, maintenant que j'y pense.

Je me réveille avec en tête une phrase de Transmetropolitan (re-merci, FélinCintré) - "Even the stuff I've been shooting up in order to, Holmes-like, keep my interest in the world alive is failing me now". Et, si c'est un peu cheap comme phrase, y'a un grain de Vérité, dedans. A savoir : le monde est, fondamentalement, chiant. Il n'est ni injuste, ni grave, ni triste, ni souffrance, juste chiant, chiant à en crever. La seule chose un peu impromptue, un peu valable, un peu non-routine de ce trou, c'est l'Amour, qui n'arrive qu'une fois je l'ai déja dit et répété, suivez un peu. La vie est chiante (Tu as vu ? Je répète, mais c'est un effet de style. Ca introduit l'emphase dans le discours, le renfort de l'argument par la réitération. Tu as vu, aussi, comme cet effet de style perd toute forme de substance quand il est expliqué, développé ? La vie c'est pareil).

Je m'en veux de channeler du Vaquette, mais crevez tous quoi, merde. Sérieusement, vous n'en avez pas MARRE ? Je parle même pas des parties véridiquement, admisement, sociétalement, safement déclarées chiantes genre le boulot ou la mort hein. Mais vous n'en avez pas MARRE de vous amuser ? De voir vos potes ? De vous drogosaouler ? Marre de parler à des gens ? Marre de baiser comme des castors ? Marre d'Hollywood et de Matignon ? Marre du bonheur ? C'est CHIANT, le bonheur, voila ce que c'est. Encore plus que la misère et la haine.

La vie n'est pas triste, elle est ennuyeuse. (Encore une fois, répétition, emphase, didactique. Ah ben oui, vide de sens aussi, mais you get what you pay for). Plus ca va, et moins je m'énèrve. Je croyais que c'était un mal, un signe de vieillesse de la tête. Jeunesse = rébellion, ergo rébellion = jeunesse. Con comme une brique. Faut-il être con pour s'importuner le karma avec quelque chose d'aussi bateau que la vie. Vie moderne. Vie antique. Vie rêvée. Limité ! Minable ! Chiant, chiant, CHIANT ! (crescendo, l'artiste te fait bien sentir l'hyperbole de son sentiment en haussant le ton. Plus ca crie, plus c'est vrai, non ? Ah bon). D'autant plus minable que non-terminable, parce que c'est tout ce qu'il y'a, et que ca vaut toujours mieux que le néant, un peu comme la télé remplace la solitude de la nuit chez les gens qui l'ont. Remplacer l'ennui par l'ennui, mais pas le même. Franchement, hein ? Le grand drame de ma vie du moment, c'est moins, beaucoup moins la tristesse imprégnée dans toute la substance, que le fait que tout, et surtout tous, m'emmerdent. Profondément. Entertain me !

Permets que je reformule, Tristan : c'est pas "crevez tous". C'est "crevons tous".

Enfin bref, asi es ma vida loca.

27.10.07

5:15 AM : Spirit of IRC

feat. Jaded. Observez bien, jeunes bloggers : c'est avec des posts comme ca qu'on fait exploser ses hits Google. Keywords for teh win.

Ca fait des années qu'en France, à la mode américaine, et dès la primaire, la filière scientifique est mise en avant, et les littéraires et autres chevelus historiens sont considérés comme des branleurs. On s'en fout de combien t'as en français, petit, et les maths, les maths bordel ?!

Toutefois, l'idéal technocratique est loin d'être atteint. On déplore encore beaucoup trop de khagnes, de CAPES de langues et autres traducteurs toupouris. Et comment voulez-vous que la France brille de tous ses petits rouages à l'heure européenne si ca continue ? La solution se trouve pourtant au coeur du problème. Pourquoi les jeuuuunes se détournent de la physique ? Mais parce que c'est CHIANT voyons ! Et comment intéresse t'on les teenagers aux trucs chiants ? Avec du pr9n. Démonstration :

a) Ron Jeremy sodomise Keira Knightley en levrette (figure 1). Déconcentré par ses beuglements extatiques, il se retire après le dernier moment. En assumant une vitesse terminale d'éjaculation de 42 km/h et un coefficient de gravité de 0,8, vous calculerez l'accélération initiale, puis les trajectoires pour un sexe à 15,30,45 et 60°. Vous dessinerez les courbes sur le graphe 1.

b) Keira se retourne aussi vite que possible et place sa tête à 38cm du gland du hérisson, sur le même plan horizontal. Quel angle doit-il employer pour atteindre la bouche perma-entr'ouverte de sa partenaire lascive et offerte du premier coup ? (figure 2)

Et d'un seul coup, on a rendu la thermodynamique intéressante - au moins vachement plus que ces conneries de ressorts plombés et de pendules oscillants dans l'huile. Mieux : les résultats doivent etre entrés dans un formulaire HTML à la fin du devoir surveillé. Ceux qui ont juste ont droit à un .mpeg de la scène gravé sur un CD. Ceux qui ont faux ont droit à du granny tranny ou un truc allemand encore plus gore sur un CD. Les deux CDs sont d'apparence identique. J'vous garantis que ca va potasser sec.

Et bien sur, ca se limite pas à la thermo, c'est adaptable à tous les domaines de la physique ! Ashley veut régler la vitesse de vibration de son gode. Elle dispose de 3 résistances de 1 kiloOhm et d'un fer à souder rose...(figure 3)

Bon, le seul truc c'est que, comme on me l'a fait remarquer, cette idée magnifique ne marcherait peut être pas sur la population féminine. Alors et d'une, j'en doute, faut pas me prendre pour un con, c'est Ron Jeremy quand même, merde ; et d'une autre, d't'façon les filles elles font déjà toutes psycho, sciences humaines ou science éco, alors...

Enfin bref, asi es ma vida loca

PS : On déconne, on déconne, mais Keira Knightley a *vraiment* la bouche perma-entr'ouverte. Dans tous ses films, y'a pas UN plan où elle ait pas l'air d'attendre le cumshot, chuis désolé. Discuss. Vous avez 2 heures.


24.10.07

11:54 AM : L'autre laideur

Y'a encore quelqu'un ?!

C'est devenu un cliché même plus féministe de critiquer Hollywood, la pub, les magazines féminins et le pr9n - je m'en étais d'ailleurs moqué (un peu aigri, quand même) y'a longtemps. Je n'avais pas réalisé un autre effet pervers du truc, à part conduire la moitié de la gent lycéenne illétrée au suicide parce que mon dieu j'ai un kilo de trop je suis immonde.

Cet effet, c'est la banalisation de la beauté. A force de voir des gonzesses absolument magnifiques partout, on ne les voit plus. La partie de la population féminine qui ne se tranche pas les veines parce qu'elle n'est pas un sosie de Liv Tyler... est un sosie de Liv Tyler. Ce qui est probablement aussi pire. Je me suis rendu compte de ca cette nuit, au cours d'un parcours wikipédien comme les autres (on vérifie un détail sur le test de Turing, et 3 heures (et 25 onglets) plus tard on découvre Lady Godiva. Juste là, rien d'inhabituel) où, en agrandissant un thumbnail illustrant le concept du tailgating parce qu'il y'avait une fiiiiille dessus, je me suis surpris à trouver la fiiiiille en question tout à fait ordinaire une fois agrandie.

Le truc, c'est que la fille de la photo est, plus objectivement, très très jolie. Genre carrément hors de ma portée personelle, voyez ? Le genre qui pointe du doigt et qui glousse avec ses copines quand je passe, en somme. Et pourtant, pourtant je me retrouve à la snobber, parce que sa beauté est... conforme, y'a pas d'autre mot. Un canon ordinaire. La bonnasse lambda. Le fantasme bateau.

Je sais pas pourquoi, mais si j'étais vous ca me ferait flipper que même un type comme moi, c'est à dire infiniment surpris quand la gent non-phallique remarque sa présence (sans même parler de lui adresser la parole, quand aux offres de gesticulations nues en forme de steak, c'est même plus drôle Marcel Béliveau va sortir de sous la table d'une minute à l'autre) se met à en discriminer la stratosphère. C'est un peu comme un touareg qui vous dirait "non merci, j'ai pas soif", en fait. Je sais pas, ca m'a choqué sur le moment.

Ca valait bien le coup d'en faire un post, tiens... Enfin, un post c'est un post, au point où on en est

Enfin bref, asi es ma vida loca.


18.6.07

3:01 AM : Save the world

kill a man.

Vous vous en serez déjà sans doute rendus compte, j'ai beaucoup de mal avec les écolos. Mon slogan "finissons en avec les derniers pandas !" vous aura peut-être mis la puce à l'oreille. Pour être tout à fait franc, l'écologie me fait peut être un tout petit peu moins chier que les écolos eux-mêmes, confits dans leur petite bulle d'auto-béatification.

Pourtant, je pourrais déja tirer à boulets rouges sur le principe, l'idée même du geste écologique, et la réthorique qui va avec. Parce que l'écologie n'a RIEN à voir avec l'amour de Mère Nature, et à vrai dire les 3/4 des écolos que j'ai pu rencontrer n'ont jamais foutu les pieds dans un champ de purin pour sentir la bonne odeur de Mère Nature en plein boulot. Pas plus qu'elle n'a à voir avec cette espèce de zoophilie non-honteuse que prônent les gens qui ont des chats, et qui encore une fois ne se sont sans doute jamais fait éventrer par les mignons petits ours en voie de disparition qu'ils ont courageusement réintroduits dans les belles montagnes des cartes postales. Je l'ai déja dit, je le redis encore : l'écologie c'est pas "sauvons la planète", c'est "sauvons nos culs". Point barre. C'est "ah merde, vivre comme on le fait fout tout en l'air, mais hey ! Si on remet un peu en place comme c'était avant, on peut continuer, non ? Personne y verra que du feu.". C'est l'approche tout sous le tapis du grand ménage.

Et c'est peut être précisément ce qui me casse les burnes chez les messies verdâtres. Tenez, prenez une croisade de soirée mondaine lambda : le tri des déchêts. Je prends cet exemple parce que j'ai récemment du traduire une bonne grosse page de PR d'une assoc' qui démarche les écoles françaises afin d'enseigner aux bon petits enfants de France comment faire son petit geste écologique, chez soi, sans bouger les oreilles, en aillant le grand courage de faire l'effort de trier ses ordures. Grand moment de honte personnelle, tu as vendu ton honneur Kobal. Même si c'était juste pour un partiel.

Parlons déja de la simple réalité du truc. Je sais pas si vous vivez dans un immeuble qui trie, moi si. Par contre, je trie pas. Par contre, il m'arrive relativement souvent d'être réveillé, ou plutot pas encore endormi, à 5h du matin. L'heure, donc, où Paris s'éveille, à commencer par ceux que le grondement du camion des éboueurs tire du lit. Eh ben vous savez quoi ? Vos 5 bennes triées sur le volet, la verte pour le verre, la bleue pour le papier ? Elles finissent toutes dans le même gros tas de merde dans le même camion qui pue et qui fait un barouf du diable. Y'a pas plusieurs équipes qui passent, y'a pas plusieurs compartiments dans le camion. Vous triez, ils rebordélisent. Cela suffirait à démontrer le plus simplement du monde que votre sacro saint tri est du foutage de gueule de A à Z.

Mais ce serait user de facilité - les faits ? Bah ! C'est pour les pédés. Moi et George W Bush on travaille plus sur l'idée, le concept, le buzzword. Et justement, le concept même du tri pue de la gueule comme le premier chat mort venu. Parce que vous êtes arrivés à vous convaincre que le problème de la société occidentale peut être résolu (ou minimisé, pour les cons-mais-un-peu-moins-que-les-autres) en donnant un coup de pouce aux gens qui bossent à la décharge et qui, donc, retrient tout le bordel que vous aviez déja (mal) trié et que la mairie a re-bordelisé. Parce que vous vous dites, sérieusement et sans la moindre auto-dérision, qu'en triant vos ordures, vous avez fait Un Geste, vous êtes donc absouts de tous vos pêchés, et si tout le monde faisait comme vous le monde irait mieux. C'est pas plus con qu'une confession, vous me direz. Et donc, vous pouvez vous la jouer, et bien enfoncer votre Geste dans le museau du beau salaud qui n'est pas aussi noble et beau que vous. Jamais il ne vous viendrait à l'idée que peut être, peut être le problème n'est pas tant que vos poubelles sont mal rangées, mais qu'elles sont gigantesques, gargantuesques même, et qu'aussi monstrueuses qu'elles puissent être, elles ne représentent qu'une infime partie de votre crasse, une toute petite tumeur du gros cancer généralisé ultramétastatique que vous causez par votre simple existence.

Peut être que ce que vous devriez faire, c'est pas mettre la boite en carton d'un côté, les 812 emballages individuels de l'autre, mais simplement exiger que vos biscuits ne soient pas emballés dans tous les sens. Peut être qu'au lieu de bouffer du Findus et du surgelé et du plat préparé, vous pourriez aller au marché, plus loin, plus cher et moins pratique que le Franprix d'en bas de chez vous certes, mais tellement moins suremballé, surpréparé, surpolluant. Peut être aussi que vous pourriez éviter d'aller au supermarché sus-dit en bagnole, il est à 800 mètres, ca vous ferait du bien de marcher un peu, et peut-être aussi que si vous vous les coltiniez sur 800 mètres, vous achèteriez pas 15 livres de steak. Peut être enfin qu'en arrêtant de faire 15 gosses, de regarder la télé ou le 'ternet 24/24, de bouffer comme 12, d'aller faire du ski en Suisse ou de bronzer à L.A., bref, en arrêtant d'être des parasites, vous feriez une petite différence. Et encore.

Ce serait en tout cas un peu moins hypocrite, et j'aurais peut être moins envie de vous coller des parpaings non-recyclables dans la gueule. Après, moi je m'en fous hein, comme je l'ai dit, l'écologie je m'en secoue un peu les roupettes avec un écrou de 12. La société occidentale n'est pas viable et je ne l'aime pas, elle est bâtie sur un monceaux de cadavres HUMAINS (Oui parce que la défense des pov' petits animaux choupinous qui souffrent et que c'est bien cruel, ça aussi ça me les brise.) et si je peux accélérer son entropie en ne faisant pas de Petit Geste, tant mieux. Juste, vous passeriez peut être un peu moins pour des buses.

Enfin bref, asi es ma vida loca.

PS : Evidemment, ce post a aussi été inspiré par le dernier de chez no.logos, qui a non seulement su faire ressurgir une vieille colère, mais surtout mis en mots compliqués mais en pensée claire ce qui ne m'évoquait qu'une haine générale et indéfinie. Du coup, pour remercier spino, j'lui ai piqué des bouts d'idées et je les ai maquillées comme autant de putes volées, avec mes mots à moi. HA ! Sucker !


9.6.07

10:05 AM : A la traine

I can no longer sit back and allow Communist infiltration, Communist indoctrination, Communist subversion and the international Communist conspiracy to sap and impurify all of our precious bodily fluids !

Ante Scriptum : Bon, j'avais deux posts qui me tournaient dans la tête depuis deux semaines, alors je vous en fait un parce que j'ai vraiment rien d'autre mais je vous préviens hein : c'est chiant. Et très possiblement complètement con. Endiamo.

Je l'ai déja dit, je suis d'ordinaire fermement opposé à l'idée selon laquelle, mettons, jeux vidéos violents => joueurs violents, ou simplement qu'on peut attribuer aux médias et à la pub un quelconque impact à long terme. Ce que j'écris, ce que dit Pujadas et les gerbes de sang du premier Doom venu, tout cela sera oublié dans les 12 heures qui suivent, avec peut être une résurgence de temps en temps quand une coïncidence quelconque vous rappelle un mauvais post. Bon.

Pourtant, la perfusion de films et de série booooorn in the USAAAAA sous laquelle est la France depuis, oh, mettons, 40 ans, a possiblement eu un impact un peu plus profond sur elle que je ne l'imaginais, puisque ce qu'on vient d'élire c'est, fondamentalement, toutes les caractéristiques du rêve américain dans un costume trois pièces. C'est jeune, c'est un peu flippant, c'est surtout supra ambitieux (ce que ses supporters acclament comme une vertu), c'est le self-made man ultime, et même ses trahisons politiques seront bientôt acclamées comme "good business". Sans même parler de ses idées hein, même si elles auront (esperons-le) peut-être comme effet de remettre la phrénologie au gout du jour. Ca et puis, l'immigration choisie vous a comme un vieux goût d'Ellis Island, non ? (Apparté : Que j'aime cet euphémisme, "immigration choisie", vous pouvez pas savoir. Un peu comme si on appelait un camp de concentration (déja un euphémisme, à la base) une "Zone de rééducation par le travail", voyez ? On dira ce qu'on voudra, oser se foutre aussi ouvertement de la gueule du monde, ca suppose la possession d'une paire de couilles au volume plus que remarquable et d'un fort beau gabarit. Fin de l'apparté)

Mitterand était l'incarnation de l'exception culturelle bien profonde : cultivé à en crever, corrompu jusqu'à la moelle, magouilleur, élitiste de gôche, la petite bourgeoisie franco-française mise sous verre. Chirac était déja moins politicien, déja plus industriel/technocrate - dans sa jeunesse, il ressemblait à un Concorde. Mais il vouait encore ce culte un peu malsain à De Gaulle qui le faisait l'imiter, c'est à dire dire toujours merde à Washington juste parce que, avant de chercher une vraie raison. On peut voir ca comme un bien ou un mal, ca n'a pas d'importance : à travers lui, la France était encore différente.

Mais là, on se retrouve donc un petit parvenu plus ou moins inculte qui a promis de dire oui-oui si jamais l'Amérique avait besoin de nos canons. Et qui s'est fait élire sur... l'insécurité. Or l'insécurité n'existe pas, ou plutôt, elle a *toujours* existé. Les banlieues ont toujours été moisies, les fils d'ouvriers ont toujours foutu le bordel, la seule différence c'est qu'avant ils avaient encore un peu de sens esthétique (oui parce qu'avouez qu'un blouson noir clouté et une Harley graisseuse, c'est un tout p'tit peu plus intimidant qu'un survet jaune fluo et un Nokia. J'dis ca, j'dis rien). Mais l'insécurité, le besoin de lutter contre l'Autre, l'Envahisseur et les gangs de L.A., c'est surtout le grand moteur scénaristique comme politique (mais les deux sont si proches...) américain, surtout post 9/11, développé et surjoué à mort par Hollywood, par CNN, par HBO. Donc, dont on prend les séquelles dans la gueule 24/24. Ca a marché pour Geobbels, ca a marché pour Doublevé, pas de raison que ca marche pas ici non plus, vous me direz. Donc, c'est pas un point spécialement important de mon argumentaire, OK. C'est juste troublant comme coincidence, moi j'dis.

La vérité, c'est que la France n'a pas vraiment changé, en fait. On se moque toujours de "ces gros boeufs de ricains", et ca n'est toujours pas percu comme du racisme et/ou de l'ethnocentrisme bas de gamme même si moi, personellement, ca me donne envie de coller des drop kicks. On reste toujours autant des branleurs qui croient nettement plus au jeu des relations qu'au travail acharné, on a toujours l'hégémonie mondiale et non disputée sur le pédantisme culturel, artistique et culinaire, et mon buraliste me fait toujours autant la gueule (mais moins depuis que j'ai plus de cheveux, maintenant que j'y pense). Alors, quoi ? Qu'est-ce que tu nous fais chier avec ca Kobal ?

Alors je m'explique justement pas pourquoi on a élu un américain. Ou plutôt, je me demande si c'est un symptôme, le stigmate d'un changement qui ne m'apparait pas évident par ailleurs, ou si au contraire ca va etre la CAUSE d'un changement vers une pensée plus... enfin moins... enfin tu vois, quoi ? Non ? Ah bon.

Enfin bref, asi es ma vida loca.


31.5.07

11:10 PM : Realisation passagère.

L'eureka de laquelle vint un jour où l'auteur lisait l'article Wikipedia sur la moutarde. Les voies du Seigneur sont impénétrables, vaseline ou pas.

Quand on y pense, et d'un certain côté, le noble art de l'héraldique (c.a.d la science des blasons, ou "l'art de connaitre le nom de celui qui est en train de t'asséner force vaillants coups de masse par-delà le vantail, tant et si bien que tu en es fort marri") n'est jamais qu'une forme un peu plus ancienne du graffiti.

Sire Briand de Bois-Guilbert, representing the 'hood, fo' sho' homie.

Enfin bref, asi es ma vida corta ma mas loca, cabròn.

EDIT : ou, si l'on prend ça par l'autre bout, ferait de la première horde de Wesh'wesh jaune fluo venue la chevalerie moderne. En voila une pensée qui déssaoule.

17.5.07

7:06 AM : C'est l'histoire d'un mec...

Mini-joker par Bill Bailey. Oui, je sais, c'est un peu dégueulasse de ma part de faire un joker juste après un vrai post prédisant des vrais posts, mais sinon je serais obligé de parler de trucs vrais, de gens s'craiiii, de ma life et tout, et bon, un blog c'est vraiment pas fait pour parler de sa vie, si ? Ah bon.

Le pire, c'est que je sais que y'a *que* Paul qui va trouver ça marrant. Et, ayant dit ça, que je me retrouve dans un genre de zone snob, "yeaaaah, yeah, je parle the deux languages, yaknoooow" qui fait style genre je fais des études de traduction, alors que pas du tout, je fais des études de comme d'habitude : absentéisme caractérisé, foutage de gueule et espérance naïve que ca ne finira jamais et que je n'aie pas vraiment à bosser un jour.

Passons. Donc, je vous offre le Chaucer Pubbe Gagge de Bill Bailey. Qui est plus développé que ses autres blagues de bar, dont acte : "Three blokes walk into a pub, an Irishman a Scotsman and an Englishman, and the whole scene unfolds with tedious inevitability...". Tiens, vous voyez ? Y'a que Paul qui rigole. M'en fous. Le Pubbe Gagge :

Three fellows wenton into a pubbe
And gleefully their hands did rubbe
In expectation of revelry
For 'twas the hour known as happie.
Great bottels of wine did they quaff,
And hadde a really good laugh
Till drunkenness held full dominion
For 'twas two for the price of one.

But after wine, and mead, and sack
Man muste have a massive snack !
Great pasties from Cornwall
Scottish eggs, rounde like a ball,
Great hams, quails, duck and geese
They suck-ed the bones and drank the grease ;
One fellow stood pale and wan
For he was a vegetarian.

Yet man knoweth than gluttony
Stoketh the fire of lechery,
Upon three young wenches round and sly
The fellows cast a wanton eye ;
One did approach with drunken wink
"Hella purdy, ya fancy a drink ?"
Soon they caught them on their knee,
'Twas like some grotesque puppetry !
Such was the lewdness and debaucherie,
'twas like a sketch from Dick Emery...
Except that Dick Emery is not yet born,
So such comparison cannot be drawn.

But then the fellows began to pale
For quail are not the friend of ale,
And in their bellies such confusion,
From their throats vile extrusion !
Stinking, foul corruption
Came spewing forth from drooling lips !
The fetid stench did fill the pubbe,
'Twas the very arse of Beelzebub.

Thrown they were from the "Horn and Trumpet",
In the street - no coin, no strumpet.
Homewards they were quickly bound,
To that end a donkey stole ;
Their hands all with vomit greened,
Oh ! The donkey was not pleased,
And threw them into a ditch of shite
They all agreed : "Wot a brilliant night !"

Enfin bref, asi es ma cheata loca. Mais ptet c'est plus drôle à l'oral ?